Les arbovirus désignent un vaste groupe d’infections virales transmises à l’homme par des arthropodes, principalement des insectes. On dénombre plus de 130 souches d’arbovirus qui peuvent affecter l’humain.
La gravité des infections varie : certaines personnes ne présentent aucun symptôme, tandis que d’autres peuvent ressentir des symptômes semblables à ceux de la grippe, allant jusqu’à des manifestations très sévères. Pour prévenir ces infections virales redoutables, il est essentiel d’éviter les piqûres d’insectes.
Les vecteurs principaux des arbovirus comprennent les moustiques, les tiques, les puces et les moucherons. Chacun de ces insectes peut transmettre différentes souches d’arbovirus à l’homme.
Types communs d’arbovirus
Plusieurs types d’arbovirus sont classifiés en genres spécifiques. Les trois genres principaux qui causent des infections chez l’homme sont :
- Flavivirus
- Togavirus
- Bunyavirus
Les flavivirus incluent :
- La fièvre jaune
- Le virus du Nil occidental
- Le virus Zika
- La fièvre dengue
- L’encéphalite japonaise
Les togavirus comprennent :
- Le virus de Ross River
- Le virus équin de l’Est
- Le virus équin occidental
Quant aux bunyavirus, on retrouve :
- La méningite de Californie
- Le virus de La Crosse
- Le virus Jamestown Canyon
Transmission
La transmission des arbovirus se fait principalement par les piqûres d’insectes, les moustiques étant les principaux vecteurs. D’autres arthropodes, tels que les tiques et les puces, peuvent également transmettre ces virus en mordant un humain.
Outre les piqûres, les arbovirus peuvent également se propager par :
- Transfusions sanguines
- Greffes d’organe
- Contact sexuel
- Transmission de la mère à l’enfant durant la grossesse ou l’accouchement
La transmission interhumaine par contact occasionnel n’est généralement pas documentée pour la plupart des arbovirus.
Symptômes
La majorité des infections dues aux arbovirus sont asymptomatiques. Cependant, lorsque des symptômes apparaissent, ils peuvent varier d’une simple grippe à des encéphalites potentiellement mortelles.
Les manifestations cliniques sont classées en deux catégories : neuroinvasives et non neuroinvasives. Les maladies neuroinvasives affectent le système nerveux, contrairement aux autres.
Les arbovirus neuroinvasifs provoquent souvent des méningites ou encéphalites, avec des symptômes tels que :
- Fièvre soudaine
- Mal de tête
- Raideur de la nuque
- Douleurs musculaires
- Confusion ou désorientation
- Faiblesse dans les membres
- Crises d’épilepsie
Les arbovirus non neuroinvasifs, quant à eux, n’affectent pas le système nerveux et n’entraînent généralement pas de confusion ou de crises. Ils peuvent provoquer de la fièvre ainsi que :
- Mal de tête
- Douleurs musculaires
- Douleurs articulaires
- Problèmes digestifs
- Nausées, vomissements ou diarrhée
- Fatigue
Diagnostic
La plupart des personnes infectées par un arbovirus ne présentent aucun symptôme et ne sont donc pas diagnostiquées. Cependant, les femmes enceintes ou celles projetant une grossesse, et ayant séjourné dans des zones où des arbovirus comme le Zika sont fréquents, doivent envisager un test sanguin.
Il est conseillé aux individus présentant des symptômes d’arbovirus de consulter un médecin afin de recevoir un diagnostic adéquat et d’assurer la surveillance de la santé publique.
Un médecin évaluera si un patient suspecté d’avoir un arbovirus répond à des critères cliniques spécifiques, qui varient selon que l’arbovirus est neuroinvasif ou non.
Arbovirus neuroinvasif
Pour être diagnostiqué avec une souche neuroinvasive, un patient doit présenter :
- Encéphalite, méningite ou autres signes de dysfonctionnement neurologique
- Symptômes associés à l’arbovirus neuroinvasif
De plus, un médecin doit exclure d’autres causes potentielles des symptômes.
Arbovirus non neuroinvasif
Pour qu’un médecin pose un diagnostic d’arbovirus non neuroinvasif, un patient doit avoir tous les signes cliniques suivants :
- Fièvre
- Absence de maladie neuroinvasive
- Symptômes d’arbovirus non neuroinvasif
- Absence d’explication clinique plus probante
Après une évaluation physique, un médecin peut recommander des analyses sanguines pour identifier la présence d’un arbovirus, en isolant le virus ou en détectant des anticorps ou des antigènes.
Si les résultats montrent un arbovirus neuroinvasif, des tests supplémentaires sur le liquide céphalorachidien peuvent être nécessaires pour confirmer le diagnostic.
Prévention
Bien que des vaccins efficaces existent pour certains arbovirus, comme l’encéphalite japonaise et la fièvre jaune, aucun vaccin n’est disponible pour tous. Néanmoins, plusieurs candidats vaccins sont en cours de développement.
En attendant, la meilleure prévention contre les infections arbovirales est d’éviter les piqûres d’insectes, surtout dans les zones à forte incidence.
Voici quelques conseils pour éviter les piqûres :
- Utiliser des insectifuges
- Porter des vêtements longs à l’extérieur
- Rentrez les pantalons dans les chaussettes
- Choisir des vêtements de couleur claire pour repérer les insectes
Il est également possible de réduire la population de moustiques autour de chez soi :
Les moustiques se reproduisent dans l’eau stagnante. Éliminer ces zones peut diminuer leur habitat et leur nombre.
Pour réduire l’eau stagnante, il est conseillé de :
- Se débarrasser des contenants qui peuvent retenir l’eau
- Perforer les flacons pour permettre l’écoulement
- Nettoyer les gouttières pour un bon drainage
- Éviter d’utiliser des pneus usagés dans l’aménagement paysager
- Maintenir les piscines et bains à remous propres et chlorés
- Ranger les piscines pour enfants ou autres objets lorsqu’ils ne sont pas utilisés
Réduire la population de tiques est également essentiel pour prévenir les arbovirus transmis par ces insectes. Voici quelques astuces :
- Utiliser des clôtures pour éloigner les animaux porteurs de tiques
- Tondre régulièrement la pelouse
- Utiliser du paillis ou du gravier pour limiter leur déplacement
- Nettoyer régulièrement les feuilles mortes
- Éliminer les meubles d’extérieur inutilisés
- Utiliser des pesticides spécifiques pour les tiques
- Éloigner les meubles d’extérieur des zones boisées
Recherche récente sur les arbovirus
En 2024, les recherches sur les arbovirus continuent d’évoluer rapidement. Des études récentes ont révélé que le changement climatique pourrait influencer la propagation des moustiques vecteurs, augmentant ainsi le risque d’épidémies dans de nouvelles régions. Une étude publiée dans *Nature* a démontré que les températures plus élevées favorisent la reproduction des moustiques, accentuant ainsi la transmission des flavivirus, notamment le virus Zika et la dengue.
De plus, des avancées significatives ont été réalisées dans le développement de nouveaux vaccins. Des essais cliniques prometteurs ont été lancés pour des vaccins contre le virus de Chikungunya, un arbovirus qui a récemment émergé dans plusieurs régions tropicales. Ces vaccins pourraient offrir une protection significative, surtout dans les zones où la maladie est endémique.
Enfin, la surveillance épidémiologique est renforcée dans de nombreuses régions à risque. La mise en place de systèmes de détection précoce permet d’identifier rapidement les flambées d’infections, facilitant ainsi une réponse rapide et efficace pour contenir la propagation.