L’arthrite mutilante est une forme rare d’arthrite inflammatoire qui provoque une inflammation sévère. Cela conduit à l’usure des articulations et des tissus osseux dans les mains et les pieds.
Cet article se penchera sur les causes de l’arthrite mutilante (AM), ses symptômes, comment il est diagnostiqué, et quelles sont les options de traitement disponibles.
Causes
La polyarthrite rhumatoïde (PR) et l’arthrite psoriasique (APh) sont deux maladies qui peuvent évoluer vers l’AM.
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune progressive à long terme qui provoque une inflammation dans tout le corps, en particulier dans les articulations.
Aussi une maladie auto-immune, l’arthrite psoriasique (APh) provoque des douleurs articulaires, un gonflement et une inflammation de la peau. Si elles ne sont pas contrôlées, les deux conditions peuvent entraîner des dommages articulaires.
En tant que forme sévère de PR ou de APh, l’AM détruit l’os et le cartilage des articulations et provoque la résorption osseuse. La résorption osseuse fait partie du processus de modélisation osseuse impliquant la dégradation et l’absorption du vieux tissu osseux.
Chez les personnes atteintes de MA, la reconstruction du tissu osseux n’a pas lieu. Au lieu de cela, les tissus mous des os s’effondrent.
L’arthrite mutilante dans l’arthrite psoriasique et la polyarthrite rhumatoïde
L’AM est rare, touchant environ 5% des personnes atteintes de PR et 4,4% des personnes atteintes d’APh. Cela affecte principalement les petites articulations.
L’arthrite mutilante est l’une des formes les plus sévères de l’arthrite psoriasique. Elle est marquée par des lésions claires et graves du tissu osseux dans les articulations.
Une étude a révélé que les personnes atteintes d’arthrite psoriasique qui développent éventuellement des lésions articulaires sévères et une difformité ont une activité plus élevée de la maladie lorsque les symptômes commencent.
En 2003, une femme de 94 ans ayant eu la PR depuis l’enfance a cherché un traitement dans la soixantaine et s’est présentée avec une AM et une difformité articulaire sévère. L’imagerie a montré une résorption osseuse sévère dans les mains et les poignets et un effondrement du tissu osseux.
Cela a créé une condition appelée « doigts télescopiques ». Les doigts télescopiques se produisent lorsque les os se dissolvent et que les tissus mous ne peuvent pas retenir les doigts, qui finissent par se rapprocher en tas.
Dans la polyarthrite rhumatoïde, les déformations graves de l’AM sont plus visibles dans les mains et les poignets. Elles ont tendance à se produire lorsque la PR n’est pas traitée correctement.
Cas rares
Des cas de MA ont également été rapportés chez des personnes présentant les conditions suivantes:
- lupus érythémateux systémique (SLE)
- maladie conjonctive mixte des tissus (MTCD)
- arthrite juvénile idiopathique (AJI)
- réticulohistiocytose multicentrique (MRH)
Malheureusement, les recherches sur ces types d’AM et leur prévalence manquent souvent de données récentes et sont souvent dépassées.
En 2008, un cas rare d’une femme de 45 ans présentant des déformations dues au SLE et à l’AM a été signalé. Elle a subi des changements destructeurs dans ses deux mains et a nécessité de multiples chirurgies pour réparer les dégâts.
Une étude de 1978 a rapporté qu’une personne sur 20 atteinte de MTCD avait AM. En plus des difformités articulaires, cette personne avait de sérieux problèmes de mobilité.
Un article de revue a décrit une femme de 60 ans qui avait reçu un diagnostic d’AJI à l’adolescence. Elle avait une « déformation en forme de crayon dans la tasse » dans sa main, avec des doigts déformés. Cette déformation est caractérisée par un os dont l’extrémité devient pointue, tandis que la surface voisine s’arrondit due à l’usure.
Le MRH est un type d’arthrite très rare et destructrice, avec seulement environ 250 cas rapportés dans le monde entier. Il peut être identifié par l’usure de plusieurs articulations et par des lésions de la peau, des muqueuses et des organes internes.
La MRH progresse vers AM dans 45% des cas et touche plus de femmes que d’hommes. Il est résistant aux médicaments modificateurs de la maladie (ARMM) et aux corticostéroïdes.
Symptômes
Le principal symptôme de l’AM est la destruction sévère du tissu osseux. Cela conduit à une déformation permanente de l’articulation et à une impossibilité de bouger cette dernière. Étant donné que l’AM est une maladie progressive, elle s’aggrave inévitablement. La vitesse de cette progression varie : certaines personnes voient leur état se détériorer rapidement, tandis que d’autres vivent une progression plus erratique.
Les déformations causées par l’AM sont souvent clairement visibles dans les mains, les doigts, les pieds et les orteils d’une personne. La condition peut éventuellement entraîner des doigts télescopiques et des orteils visibles sur les rayons X. Parfois, les os ne se résorbent pas et les articulations fusionnent ou s’usent, ce qui entraîne une perte totale de la fonction articulaire. Ce type de fusion est appelé ankylose, ou raidissement anormal des articulations.
Dans les cas les plus graves, se produit une affection connue sous le nom de main d’opéra de verre, où les doigts sont déformés à cause d’une destruction sévère et d’une résorption osseuse. Les déformations de la main de l’opéra de verre sont souvent observées dans les cas avancés de PR.
Traitement
Une thérapie physique précoce et agressive, en particulier dans les mains, peut aider à retarder ou empêcher l’AM de détruire l’articulation et de préserver sa fonction.
L’AM peut également être traitée avec des médicaments, y compris les DMARD, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les corticostéroïdes.
Certaines données suggèrent que l’AM peut être traitée avec succès grâce à des médicaments appelés inhibiteurs du TNF. Une étude de suivi de 2009 a montré que l’AM associée à la PR répondait bien aux inhibiteurs du TNF, avec des améliorations notables des articulations et de la peau, bien que les déformations antérieures n’aient pas pu être inversées.
D’autres médicaments efficaces contre l’arthrite psoriasique incluent les anti-IL-17, les anti-IL-12 et 23, ainsi que les inhibiteurs de la PDE4. Les traitements pour la PR sont différents, ce qui suggère que les deux maladies ne sont probablement pas causées de la même manière.
Une attelle peut réduire l’inflammation et stabiliser les articulations, mais un usage excessif peut entraîner un affaiblissement musculaire.
Il existe des recherches indiquant que l’AM peut être traitée par différents types de chirurgie. Ces interventions incluent :
- procédures de greffe osseuse iliaque : processus chirurgical de réparation des os et des articulations endommagés
- arthrodèse : correction chirurgicale impliquant la fusion articulaire des doigts et des orteils
Un rapport dans le numéro de mars 2008 de la recherche a décrit des interventions chirurgicales sur une personne atteinte de SLE. Ces deux techniques chirurgicales ont été documentées dans le manuel médical comme des traitements efficaces pour l’AM.
Perspective
L’arthrite mutilante est une forme rare de maladie articulaire avancée. Une fois qu’une personne a été diagnostiquée avec l’AM, il est difficile de prédire comment la condition va progresser.
Les traitements peuvent ralentir la progression de la maladie et des lésions articulaires, tout en contribuant à améliorer la qualité de vie. Bien qu’il existe un risque de complications, de difformité et de perte de mobilité, la recherche montre qu’il est possible pour certaines personnes de vivre avec l’AM jusqu’à un âge avancé.
Diagnostic
Le diagnostic de l’AM repose sur la recherche de signes de déformations articulaires dans les radiographies et les IRM. Les médecins se basent également sur un examen physique pour identifier la destruction visible des articulations et des analyses de sang pour mesurer l’activité de la maladie liée à la condition sous-jacente.
Dernières avancées en 2024
Les recherches récentes mettent en lumière de nouvelles approches prometteuses dans la gestion de l’arthrite mutilante. En 2024, des études cliniques ont révélé l’efficacité des thérapies géniques ciblées, qui visent à corriger les mécanismes sous-jacents de l’inflammation. De plus, l’utilisation de biomarqueurs pour prédire la progression de la maladie s’avère de plus en plus précise, permettant aux médecins d’adapter les traitements de manière proactive.
Des essais sur de nouveaux médicaments anti-inflammatoires, qui agissent sur des voies spécifiques de l’inflammation, montrent des résultats encourageants. Ces traitements pourraient offrir des options supplémentaires pour les patients qui ne répondent pas bien aux thérapies conventionnelles.
Enfin, la recherche sur l’impact des interventions nutritionnelles dans le cadre de l’AM gagne en intérêt. Une alimentation riche en acides gras oméga-3 et en antioxydants pourrait jouer un rôle crucial dans la modulation de l’inflammation et l’amélioration des symptômes.