Les chercheurs concluent qu’il n’y a aucune preuve que le rayonnement de faible niveau provenant de l’imagerie médicale – comme les rayons X et les tomodensitométries – cause le cancer. Ils affirment qu’il est grand temps de remettre en question un modèle théorique non prouvé, vieux de plusieurs décennies, qui a conduit de nombreuses personnes – médecins et régulateurs inclus – à croire le contraire.
Dans leur publication, les chercheurs décrivent comment le modèle linéaire sans seuil (LNT) – proposé pour la première fois il y a plus de 70 ans – est utilisé pour estimer les risques de cancer associés aux rayonnements à faible dose, tels que ceux utilisés en imagerie médicale.
Cependant, selon James Welsh, professeur de radio-oncologie à la Stritch School of Medicine de l’Université de Loyola à Chicago, et ses collègues, les estimations du risque basées sur le modèle LNT ne reposent que sur des hypothèses théoriques et n’ont jamais été prouvées par des données empiriques solides.
Ils affirment que l’utilisation persistante du modèle LNT par les régulateurs et les organismes consultatifs engendre des craintes infondées et conduit à des dépenses inutiles en matière de sécurité.
En conséquence, de nombreux médecins hésitent à recommander et à utiliser les procédures d’imagerie les plus appropriées pour leurs patients, tandis que de nombreux patients vivent dans la peur d’être soumis à ces examens.
Le Modèle Ignore Que Le Corps Humain Répare Les Dommages Causés Par Les Radiations À Faible Dose
Le modèle LNT soutient qu’il n’y a pas de dose de rayonnement sûre, peu importe la quantité d’exposition. Il postule qu’il est possible d’extrapoler le risque de cancer associé à une exposition à de très faibles doses de rayonnement en continuant simplement à partir des effets bien établis du rayonnement à haute dose.
Cependant, un tel modèle néglige le fait que le corps humain possède la capacité de réparer les dommages causés par les radiations à faible dose – une capacité qui s’est développée au fil des millénaires chez les humains et d’autres organismes, qui sont constamment exposés aux radiations naturelles dans leur environnement. Les auteurs notent :
«Nous sommes littéralement baignés chaque seconde de chaque jour dans une exposition aux rayonnements à faible dose due au rayonnement de fond naturel, des expositions qui varient annuellement de quelques mGy à 260 mGy, selon notre localisation sur la planète.
Ils précisent qu’aucun effet sur la santé lié à cette exposition au rayonnement de fond n’a été documenté dans le monde.
En fait, les populations vivant dans des pays comme les États-Unis bénéficient d’une longévité accrue – probablement grâce aux avancées des soins médicaux, qui impliquent une exposition aux radiations des équipements de diagnostic – tels que les rayons X ou les tomodensitométries (TDM) – à des doses bien inférieures à celles du rayonnement de fond.
Dans leur article, les auteurs expliquent comment ils ont revisité les études – effectuées il y a plus de 70 ans – qui ont conduit à l’adoption généralisée du modèle LNT.
Les Risques De Faible Dose Ne Sont Pas Une Extrapolation Des Risques De Dose Élevée
Les études menées dans les années 1940 exposaient les mouches des fruits à diverses doses de radiation, mais pas à de très faibles doses. Malgré tout, les chercheurs en déduisirent que pour estimer le risque d’effets à faible dose, il suffisait de prolonger la tendance observée lors des expériences à dose plus élevée.
Cependant, lorsque des scientifiques ont réalisé des expériences similaires sur les mouches des fruits en 2009, en utilisant de faibles doses de rayonnement, ils n’ont pas retrouvé les résultats escomptés par les études originales.
De plus, les auteurs soulignent que les études menées sur les populations humaines exposées aux radiations – notamment les survivants des bombardements atomiques – n’ont jamais démontré de manière concluante que l’exposition à faible dose augmentait le risque de cancer.
Ils incitent le public à remettre en question vigoureusement toute affirmation selon laquelle les radiations à faible dose provenant de l’imagerie médicale sont responsables du cancer.
Soutenir de telles allégations ne fait que «servir à alarmer et potentiellement à nuire, plutôt qu’à éduquer», notent-ils, concluant que le modèle LNT «devrait être définitivement et sans équivoque abandonné».
Récemment, les scientifiques ont découvert un nouvel indice surprenant sur la formation des tumeurs cancéreuses. Il semble qu’une petite minorité de cellules cancéreuses étendent des «câbles cellulaires» pour attirer vers elles des cellules voisines – y compris de nombreuses cellules saines – dans la tumeur.
Perspectives Récentes Sur Les Rayonnements Et Leur Impact
En 2024, les avancées dans le domaine de la recherche sur le cancer continuent d’apporter des éclaircissements sur les mécanismes de la maladie. Des études récentes ont mis en évidence que l’exposition à des radiations à faible dose pourrait en réalité stimuler des réponses immunitaires bénéfiques chez certains individus. D’autres recherches ont également suggéré que la génétique joue un rôle crucial dans la manière dont les patients réagissent à l’exposition aux radiations, ce qui pourrait expliquer pourquoi certains développent des cancers tandis que d’autres restent indemnes.
Par ailleurs, les technologies d’imagerie médicale évoluent rapidement, avec des approches innovantes qui minimisent l’exposition aux radiations tout en maintenant une qualité d’image optimale. Les systèmes d’intelligence artificielle sont de plus en plus intégrés dans le diagnostic, permettant de détecter des anomalies avec une précision accrue, tout en réduisant le besoin d’examens supplémentaires.
Ces développements soulignent l’importance d’une évaluation équilibrée des risques et des avantages associés à l’imagerie médicale. En tant que professionnels de santé, il est essentiel de communiquer ces informations à nos patients afin de dissiper les craintes inutiles et de leur permettre de bénéficier des avancées de la médecine moderne.