Les hommes qui consomment environ deux tasses de café par jour, ou l’équivalent en caféine, sont significativement plus susceptibles de rencontrer des problèmes d’incontinence urinaire, communément appelés « vessie qui fuit », par rapport à ceux qui boivent moins ou pas du tout. C’est ce que révèle une étude américaine récente menée par Alayne D. Markland, professeur à l’Université de l’Alabama à Birmingham, dont les résultats ont été publiés en ligne le 2 janvier dans *The Journal of Urology*.
Dans leur étude, les chercheurs notent que bien que plusieurs travaux aient déjà établi un lien entre la consommation de caféine et les fuites urinaires chez les femmes, les preuves concernant les hommes demeurent limitées. Ce manque de données a motivé cette recherche.
Pour leur étude, les scientifiques se sont appuyés sur des données issues de l’enquête nationale NHANES des années 2005-06 et 2007-08, leur permettant d’analyser les informations de plus de 5 000 Américains âgés de 20 ans et plus, avec des données complètes pour près de 4 000 participants.
L’enquête a recueilli des informations détaillées sur la consommation alimentaire et hydrique, ce qui a permis aux chercheurs d’évaluer l’apport en caféine, en eau, ainsi que la teneur en humidité de l’alimentation des sujets.
En parallèle, les chercheurs ont analysé les scores de l’indice de gravité de l’incontinence, où un score de 3 et plus indique une incontinence urinaire modérée à sévère. Cette dernière catégorie est caractérisée par la perte de quelques gouttes d’urine par mois ou davantage.
Après avoir ajusté les données pour d’autres facteurs potentiels, les résultats montrent que les hommes ayant un apport élevé en caféine sont nettement plus susceptibles de souffrir d’une vessie qui « s’évapore » que ceux qui en consomment peu ou pas du tout. Plus précisément, les hommes ayant un apport de 234 mg ou plus de caféine par jour avaient 72 % de chances en plus d’afficher une incontinence modérée à sévère par rapport à ceux qui en consommaient le moins.
De plus, ceux qui ingéraient quotidiennement 392 mg de caféine ou plus étaient plus de deux fois plus susceptibles de rencontrer des problèmes de fuite de la vessie.
En revanche, aucune corrélation n’a été observée entre la consommation totale d’eau et le risque d’incontinence modérée à sévère chez les hommes.
Les chercheurs concluent que « la consommation de caféine équivalente à environ deux tasses de café par jour (250 mg) est significativement associée à l’incontinence urinaire modérée à sévère chez les hommes. » Ils plaident également pour la réalisation d’études complémentaires afin d’explorer ce lien plus en profondeur.
Bien que la recherche n’ait pas prouvé que la consommation de café soit la cause directe des problèmes de vessie chez les hommes, Markland a déclaré à la presse : « C’est un point à considérer… ». Elle recommande que les individus souffrant d’incontinence urinaire ajustent leur consommation de caféine, soulignant l’importance de cette recommandation dans la pratique clinique.
**Nouvelles Perspectives sur la Caféine et l’Incontinence Urinaire**
Les recherches récentes continuent d’explorer l’impact de la caféine sur la santé urinaire, notamment avec des études qui se penchent sur les effets à long terme de la consommation de café. Une étude récente a révélé que 30 % des hommes ayant une consommation élevée de caféine rapportaient des symptômes d’incontinence, tandis qu’une autre étude a montré que la réduction de l’apport en caféine pouvait entraîner une amélioration des symptômes chez certains patients.
Les statistiques actuelles indiquent également que l’incontinence urinaire touche près de 10 % des hommes de plus de 40 ans, une prévalence qui pourrait augmenter avec l’âge et les changements de mode de vie. Les chercheurs encouragent donc les professionnels de la santé à discuter de la consommation de caféine avec leurs patients, en tenant compte des habitudes alimentaires et des facteurs de risque liés à la santé urinaire.
En conclusion, une approche proactive envers la consommation de café et d’autres stimulants pourrait être bénéfique pour un nombre croissant d’hommes concernés par ces problèmes. Il est essentiel de continuer à examiner cette relation afin de fournir des recommandations basées sur des données probantes.