La plupart d’entre nous ont consommé des boissons énergisantes à un moment ou à un autre, que ce soit pour faire face à une date limite imminente ou pour profiter d’une soirée animée. Bien que ces boissons soient souvent perçues comme inoffensives, un nouveau rapport de cas relie leur consommation à des dommages au foie, après qu’un homme auparavant en bonne santé ait développé une hépatite en raison d’une consommation excessive.
Aux États-Unis, une grande partie des consommateurs de boissons énergisantes se compose de jeunes hommes âgés de 18 à 34 ans. Selon le Centre national de santé complémentaire et intégrative (NCCIH), près d’un tiers des adolescents de 12 à 17 ans en consomment régulièrement.
Entre 2007 et 2011, le nombre de visites aux urgences liées aux boissons énergisantes a doublé aux États-Unis, suscitant de vives inquiétudes. Les principales préoccupations concernent l’utilisation combinée de ces boissons avec de l’alcool, ce qui peut entraîner une consommation excessive d’alcool.
Concernant le contenu d’une boisson énergétique, la caféine et le sucre sont souvent identifiés comme les principales menaces pour la santé des consommateurs.
Cependant, un rapport récent met en lumière un aspect plus préoccupant : il pourrait y avoir des composants dans les boissons énergisantes capables de causer des dommages au foie.
Ce rapport détaille le cas d’un homme de 50 ans, admis à l’hôpital pour une hépatite aiguë, après avoir consommé de quatre à cinq boissons énergisantes par jour pendant plus de trois semaines.
Il s’agit d’un événement très rare; il n’existe qu’un autre cas documenté d’une femme de 22 ans ayant développé une hépatite aiguë suite à une consommation excessive de ces boissons.
L’homme a consommé de quatre à cinq boissons énergisantes par jour pendant trois semaines
Ce cas, rapporté par le Dr Jennifer Nicole Harb du Collège de médecine de l’Université de Floride et ses collègues, a été publié dans une revue médicale.
L’homme était auparavant en bonne santé, sans signaler de changements dans son régime alimentaire ou sa consommation d’alcool, et sans prendre de médicaments sur ordonnance ou en vente libre. Il n’avait pas non plus d’antécédents familiaux de maladie du foie.
Toutefois, durant les trois semaines précédant son hospitalisation, il avait commencé à consommer des boissons énergisantes pour faire face à sa lourde charge de travail en tant que travailleur de la construction.
Après cette période, il a commencé à ressentir des symptômes tels qu’un malaise général, une anorexie, des douleurs abdominales aiguës, ainsi que des nausées et des vomissements. Le patient a été particulièrement alarmé lorsque ces symptômes ont été accompagnés d’un ictère et d’une urine foncée.
Excès de niacine à blâmer pour l’hépatite aiguë
À l’examen, il a été établi que le niveau d’enzymes appelées transaminases était élevé, indiquant une atteinte hépatique. Une biopsie du foie a révélé une hépatite aiguë, et les médecins ont également détecté des signes d’infection chronique par l’hépatite C.
Les médecins ont expliqué que, bien que le patient ait été infecté par le VHC (virus de l’hépatite C), ils ne pensaient pas que ce virus était responsable de son hépatite aiguë.
Ils ont poursuivi en affirmant que l’hépatite aiguë était très probablement induite par un apport excessif en vitamine B3, également connue sous le nom de niacine.
Le patient a consommé environ 160 à 200 milligrammes de niacine par jour, soit le double de la dose quotidienne recommandée.
Bien que ces niveaux de niacine ne soient pas censés causer de toxicité, ils sont similaires à ceux rapportés dans l’unique autre cas d’hépatite associée aux boissons énergisantes, où une femme avait ingéré 300 milligrammes de niacine par jour, alors considérée comme la plus faible dose capable de provoquer une toxicité.
Dans le cas de ce nouveau patient, les symptômes ont disparu au troisième jour d’hospitalisation, après une observation et un traitement soigneux.
Il a cessé d’utiliser des boissons énergisantes et a été conseillé d’éviter tout produit similaire contenant de la vitamine B3 à l’avenir.
Compléments alimentaires et toxicité hépatique
Près de 50 % des cas d’insuffisance hépatique aux États-Unis sont causés par une lésion hépatique médicamenteuse (DILI), selon le rapport de cas.
Les auteurs de cette étude soulignent que les suppléments diététiques et à base de plantes peuvent être nocifs pour le foie, malgré leurs ingrédients naturels. Environ 23 000 visites aux urgences chaque année sont liées à des compléments alimentaires.
Bien que les vitamines et les compléments alimentaires soient reconnus comme des hépatotoxines, ils continuent d’être souvent négligés, tant par les patients que par les médecins. Cela est dû à l’idée fausse selon laquelle ces produits, étant d’origine naturelle, sont nécessairement inoffensifs.
En général, le traitement principal du DILI consiste simplement à interrompre l’ingestion de la substance à l’origine de la blessure et à attendre que le foie se normalise. La récupération survient généralement en quelques jours.
Un cas comme celui-ci pourrait alerter les médecins sur les effets néfastes des boissons énergisantes et les aider à identifier plus rapidement la cause de l’hépatite. Espérons que les professionnels de santé seront plus attentifs à ces cas et ne minimiseront plus les effets négatifs potentiels que les vitamines, les suppléments et produits similaires peuvent avoir sur le foie.
Les médecins recommandent que les patients soient informés des risques de toxicité hépatique associés à la consommation de boissons énergisantes.
Les auteurs concluent :
« Alors que le marché des boissons énergisantes continue de croître rapidement, les consommateurs doivent être conscients des risques potentiels liés à leurs divers ingrédients. Les vitamines et nutriments, tels que la niacine, sont souvent présents en quantités dépassant l’apport journalier recommandé, ce qui peut entraîner une accumulation dangereuse et une toxicité. »
Il est primordial de lire attentivement les étiquettes des produits et de rester informé sur les effets néfastes des boissons énergisantes sur le cœur et le foie.
Perspectives actuelles sur les risques des boissons énergétiques en 2024
En 2024, les recherches sur les boissons énergétiques continuent d’évoluer. Une étude récente a révélé que l’usage de ces boissons est en augmentation, en particulier parmi les jeunes adultes, avec des taux de consommation atteignant près de 50 % dans certaines cohortes. Les effets à long terme sur la santé, notamment les risques cardiovasculaires et hépatiques, nécessitent une attention accrue.
Des données indiquent également une corrélation croissante entre la consommation de boissons énergétiques et des troubles de santé tels que l’anxiété et les problèmes de sommeil. Les médecins insistent sur la nécessité d’une éducation continue pour les consommateurs sur les dangers potentiels de ces produits, en particulier en ce qui concerne l’interaction avec d’autres substances comme l’alcool.
Le suivi des cas d’hépatite liée aux boissons énergétiques s’avère crucial pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et prévenir de futurs incidents. Les professionnels de santé sont encouragés à prendre en compte l’historique de consommation de boissons énergétiques lors de l’évaluation des patients présentant des symptômes similaires.