Comprendre le Cancer de la Prostate et ses Traitements

Le cancer de la prostate est une maladie exclusivement masculine, représentant le deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes aux États-Unis, après le cancer de la peau. Cette pathologie, bien que souvent silencieuse, mérite toute notre attention.

Selon les estimations de l’American Cancer Society, environ 161 360 nouveaux cas de cancer de la prostate ont été diagnostiqués récemment, avec près de 26 730 décès rapportés aux États-Unis en 2017. Bien que ces chiffres soient préoccupants, il est essentiel de noter que la recherche et les traitements ont considérablement évolué depuis.

Comme pour d’autres cancers, certains cancers de la prostate peuvent se développer et se propager rapidement, tandis que d’autres évoluent lentement, permettant ainsi une meilleure prise en charge.

Étapes

Schéma illustrant les étapes du cancer de la prostate

Les médecins et les patients classifient le cancer de la prostate selon un système d’étapes allant de 1 à 4. Ce classement fait partie d’un système complexe, permettant de déterminer l’étendue de la maladie et son évolution.

Pour le cancer de la prostate, le système TNM du Comité mixte américain sur le cancer (AJCC) est couramment utilisé, classifiant les cancers de T1 à T4.

Le T de TNM fait référence à la taille et à la localisation de la tumeur principale :

Tumeurs T1

Ces tumeurs sont généralement découvertes lors d’une résection transurétrale de la prostate (TURP) ou d’une biopsie à l’aiguille, un test visant à évaluer l’antigène prostatique spécifique (PSA).

Il existe trois sous-types de tumeurs T1, classées selon la manière dont le cancer est détecté :

  • T1a : détecté lors de la TURP, le cancer est présent dans 5 % ou moins des tissus prélevés.
  • T1b : détecté lors de la TURP, le cancer est présent dans plus de 5 % des tissus prélevés.
  • T1c : identifié lors d’une biopsie à l’aiguille.

Tumeurs T2

Ces tumeurs sont plus volumineuses que les T1 et se divisent en trois catégories selon leur taille et leur localisation :

  • T2a : présente dans la moitié ou moins d’un côté de la prostate.
  • T2b : présente dans plus d’une moitié d’un côté de la prostate.
  • T2c : présente des deux côtés de la prostate.

Tumeurs T3

Ces tumeurs ont commencé à envahir les tissus environnants de la prostate.

Tumeurs T4

Ces tumeurs se sont propagées aux tissus adjacents à la prostate.

Le « N » indique si le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques, tandis que le « M » montre s’il s’est étendu à d’autres parties du corps. Ce système de stadification se fonde également sur deux autres éléments cruciaux : le niveau de PSA dans le sang au moment du diagnostic et le score de Gleason.

Le PSA est une protéine dont le taux est plus élevé lorsqu’il y a un problème avec la prostate, tandis que le score de Gleason évalue l’apparence des cellules cancéreuses et leur potentiel de propagation.

Ces deux éléments sont déterminés par une biopsie ou une intervention chirurgicale.

Étape 1

Les cancers de la prostate de stade 1 sont généralement petits et se développent lentement, restant confinés à la prostate et souvent indétectables lors d’un examen médical. Les scores de Gleason et les niveaux de PSA sont faibles dans ce stade, et il est peu probable qu’ils entraînent des symptômes.

Étape 2

Homme en consultation avec un médecin au sujet du cancer de la prostate

Les cancers de stade 2, bien qu’encore confinés à la prostate, peuvent être palpables lors d’un examen médical, car ils sont plus volumineux que ceux de stade 1. Ces cancers présentent des scores de Gleason et des niveaux de PSA plus élevés.

Il existe deux types de cancers de la prostate de stade 2, classifiés selon la taille et la localisation de la tumeur : 2a et 2b.

Les cancers de la prostate définis comme 2a peuvent être des tumeurs T1 avec des scores élevés de PSA ou de Gleason, ou T2a ou T2b avec des scores inférieurs. Ceux identifiés comme 2b seront des tumeurs T2c, ou des tumeurs T2a ou T2b avec des scores très élevés.

Étape 3

Les cancers de stade 3 ont commencé à s’étendre au-delà de la prostate, atteignant potentiellement les vésicules séminales, mais pas la vessie ou le rectum. À ce stade, le risque de récidive après traitement est plus élevé.

Étape 4

Les cancers de stade 4 sont les plus avancés, avec des métastases dans d’autres régions, touchant souvent des organes voisins tels que la vessie, le rectum ou les ganglions lymphatiques. Ils peuvent également se propager à des organes distants, comme les os.

Bien que certains cas puissent être traitables, la plupart des cancers de stade 4 ne le sont pas. Dans ces situations, les objectifs du traitement consistent à contrôler la maladie tout en améliorant la qualité de vie du patient.

Traitement

Homme en convalescence après une chirurgie du cancer de la prostate

Comme pour toute maladie grave, le choix du traitement doit être le fruit d’une réflexion approfondie et d’un dialogue ouvert entre le patient et son médecin. Il est également judicieux de prendre en compte les avis de proches.

En fonction du type de cancer de la prostate, un homme peut choisir de différer son traitement. Si le cancer est détecté à un stade précoce, plusieurs facteurs doivent être évalués, notamment la santé générale, l’âge du patient et la probabilité que le cancer engendre des complications.

Même à un stade avancé, de nombreuses considérations demeurent, comme les effets secondaires potentiels des traitements. Ces effets secondaires, tels que la dysfonction érectile ou la perte de contrôle de la vessie, sont généralement gérables.

Les traitements peuvent inclure :

  • la surveillance active ou l’attente vigilante,
  • la chirurgie, y compris l’ablation de la glande prostatique,
  • la radiothérapie pour détruire les cellules cancéreuses,
  • la cryothérapie, qui utilise des températures extrêmes pour cibler les cellules cancéreuses,
  • l’hormonothérapie pour réduire l’impact des hormones mâles sur les cellules cancéreuses,
  • la chimiothérapie, qui utilise des médicaments anticancéreux,
  • les traitements immunitaires, qui mobilisent le système immunitaire pour attaquer le cancer.

Perspective

La bonne nouvelle est que de nombreux hommes survivent au cancer de la prostate, surtout s’il est diagnostiqué précocement. Environ un homme sur sept recevra un diagnostic de cancer de la prostate, mais la majorité d’entre eux s’en sortent. En fait, sur 39 hommes développant un cancer de la prostate, un seul en moyenne décèdera de cette maladie. Aux États-Unis, plus de 2,9 millions d’hommes vivent encore après avoir été diagnostiqués.

D’après l’American Cancer Society, les hommes diagnostiqués avec un cancer de la prostate affichent :

  • un taux de survie relative à 5 ans proche de 100 %
  • un taux de survie relative à 10 ans de 98 %
  • un taux de survie relative à 15 ans de 95 %

Aperçu du cancer de la prostate

Le cancer résulte d’une prolifération cellulaire incontrôlée. Dans le cas du cancer de la prostate, ce sont les cellules prostatiques qui deviennent anormales. La prostate fait partie intégrante du système reproducteur masculin, située juste en dessous de la vessie. Elle joue un rôle crucial dans l’éjaculation, en produisant un fluide laiteux qui se mélange au sperme.

Il existe plusieurs types de cancer de la prostate, mais les plus fréquents sont les adénocarcinomes, dérivés des cellules responsables de la production du fluide prostatique. D’autres formes, telles que les carcinomes à petites cellules, les carcinomes à cellules transitionnelles, les tumeurs neuroendocrines et les sarcomes, sont beaucoup plus rares.

Recherche et évolutions récentes

Des recherches récentes ont permis d’améliorer la compréhension du cancer de la prostate, notamment grâce à des études cliniques innovantes. Les traitements ciblés et l’immunothérapie gagnent en popularité, offrant des options prometteuses pour des patients qui ne répondaient pas aux traitements traditionnels. Les avancées en matière de dépistage précoce, comme les tests génétiques, permettent également d’identifier les patients à risque plus élevé, favorisant ainsi une prise en charge proactive.

Enfin, des études ont montré que l’adoption d’un mode de vie sain, comprenant une alimentation équilibrée et une activité physique régulière, peut contribuer à réduire le risque de développer un cancer de la prostate. La recherche continue d’évoluer, promettant des solutions et des traitements plus efficaces pour les années à venir.

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