La rage est un virus qui se propage généralement par la morsure ou la griffure d’un animal infecté. Malheureusement, une fois que les symptômes se manifestent, il est souvent trop tard pour sauver le patient. Cependant, si une personne a été exposée à la rage, une intervention rapide peut permettre un traitement efficace.
Aux États-Unis, entre 1 et 3 personnes contractent la rage chaque année. De 2008 à 2017, le pays a enregistré 23 cas humains, dont huit ont été contractés à l’étranger. Grâce aux avancées en médecine, en sensibilisation et en vaccination, l’incidence de la rage a considérablement diminué depuis les années 1970.
Dans le reste du monde, la rage demeure un problème de santé publique majeur, entraînant des dizaines de milliers de décès chaque année, principalement dans les régions rurales d’Asie du Sud-Est et d’Afrique. Plus de 95% des infections sont attribuées à des morsures de chiens.
Faits rapides sur la rage
- La rage est une maladie virale presque toujours transmise par une morsure animale infectée.
- Toute personne mordue dans une zone où la rage est présente doit se faire soigner immédiatement.
- Pour que le traitement soit efficace, il doit être administré avant l’apparition des symptômes.
- Les symptômes incluent des problèmes neurologiques, ainsi qu’une peur de la lumière et de l’eau.
- Le respect des exigences de vaccination pour les animaux de compagnie est essentiel pour prévenir et contrôler la rage.
Qu’est-ce que la rage?
La rage est une infection virale qui se propage principalement par la morsure d’un animal infecté. C’est un virus à ARN appartenant à la famille des rhabdovirus.
Sans traitement précoce, la rage est généralement mortelle.
Le virus affecte le corps de deux manières :
- Il pénètre directement dans le système nerveux périphérique (SNP) et migre vers le cerveau.
- Il se reproduit dans les tissus musculaires, où il échappe au système immunitaire de l’hôte. Ensuite, il accède au système nerveux via les jonctions neuromusculaires.
Une fois dans le système nerveux, le virus provoque une inflammation aiguë du cerveau, suivie de coma et de décès.
Il existe deux types de rage :
La rage furieuse ou encéphalitique : cela représente 80% des cas humains, caractérisée par une hyperactivité et une hydrophobie.
La rage paralytique ou « muette » : ici, la paralysie est le symptôme prédominant.
Transmission
La rage est plus fréquente dans les pays où les chiens errants sont nombreux, notamment en Asie et en Afrique.
Le virus se transmet par la salive. La rage peut se développer si une personne est mordue par un animal infecté ou si la salive d’un animal infecté entre en contact avec une plaie ouverte ou une membrane muqueuse (yeux, bouche). Il est important de noter que le virus ne peut pas traverser la peau intacte.
Aux États-Unis, les animaux les plus susceptibles de transmettre le virus comprennent les ratons laveurs, les coyotes, les chauves-souris, les mouffettes et les renards. Des cas de chauves-souris porteuses de la rage ont été signalés dans les 48 États contigus.
Tout mammifère peut héberger et transmettre le virus, mais les petits mammifères, tels que les rongeurs, sont rarement infectés ou transmettent la rage. Les lapins, par exemple, sont peu susceptibles de transmettre le virus.
Symptômes
La rage progresse en cinq étapes distinctes :
- incubation
- prodrome
- période neurologique aiguë
- coma
- décès
Période d’incubation
C’est la période précédant l’apparition des symptômes, généralement de 3 à 12 semaines, mais elle peut durer aussi peu que 5 jours ou plus de 2 ans. Plus la morsure est proche du cerveau, plus les symptômes apparaissent rapidement.
Au moment où les symptômes se manifestent, la rage est généralement fatale. Toute personne ayant été exposée au virus doit consulter un médecin immédiatement, sans attendre l’apparition des symptômes.
Prodrome
Les premiers symptômes ressemblant à ceux de la grippe incluent :
- une fièvre de 100,4 degrés Fahrenheit (38 degrés Celsius) ou plus
- des maux de tête
- une anxiété accrue
- une sensation générale de malaise
- un mal de gorge et une toux
- des nausées et des vomissements
- une douleur au site de la morsure
Ces symptômes peuvent durer de 2 à 10 jours et s’aggravent avec le temps.
Période neurologique aiguë
Des symptômes neurologiques se développent, notamment :
- une confusion et une agression
- une paralysie partielle, des contractions musculaires involontaires et une rigidité dans le cou
- des convulsions
- une hyperventilation et des difficultés respiratoires
- une hypersalivation, parfois accompagnée de mousse à la bouche
- une peur de l’eau, ou hydrophobie, due à des difficultés à avaler
- des hallucinations, des cauchemars et de l’insomnie
- un priapisme chez les hommes
- une photophobie ou peur de la lumière
Vers la fin de cette phase, la respiration devient rapide et irrégulière.
Coma et décès
Si la personne entre dans le coma, la mort survient généralement en quelques heures, sauf si elle est placée sous assistance respiratoire. Rarement, un individu peut se rétablir à ce stade avancé.
Pourquoi la rage provoque-t-elle une peur de l’eau?
La rage était autrefois connue sous le nom d’hydrophobie, car elle provoque une peur intense de l’eau. Des spasmes musculaires se produisent lors de tentatives de déglutition, même la pensée d’avaler de l’eau déclenche ces spasmes. Cela explique cette peur caractéristique.
L’excès de salive est probablement dû à l’effet du virus sur le système nerveux, rendant la déglutition de la salive difficile et augmentant le risque de transmission du virus à un nouvel hôte.
Diagnostic
Lorsqu’une morsure se produit, il est souvent impossible de déterminer avec certitude si un animal est enragé ou s’il a transmis l’infection. Les tests de laboratoire peuvent révéler des anticorps, mais ceux-ci peuvent n’apparaître que plus tard dans l’évolution de la maladie. Le virus peut être isolé à partir de la salive ou d’une biopsie cutanée. Cependant, une fois le diagnostic confirmé, il peut être trop tard pour une action efficace.
Pour cette raison, les patients commencent généralement un traitement prophylactique sans attendre un diagnostic confirmé.
Si une personne présente des symptômes d’encéphalite virale après avoir été mordue par un animal, elle doit être traitée comme si elle avait la rage.
Traitement
Si une personne est mordue ou égratignée par un animal suspecté de rage, ou si l’animal lèche une plaie ouverte, il est crucial de nettoyer immédiatement la morsure et l’égratignure pendant 15 minutes avec de l’eau savonneuse, de la povidone iodée ou un détergent. Cela peut réduire le nombre de particules virales.
Ensuite, la personne doit consulter un médecin immédiatement.
Après exposition, et avant l’apparition des symptômes, une série de vaccins peut empêcher le virus de se développer. Ces vaccins sont généralement efficaces.
Les stratégies comprennent :
Une dose d’immunoglobuline antirabique à action rapide : administrée le plus tôt possible, près de la plaie, elle peut empêcher le virus d’infecter l’individu.
Une série de vaccins contre la rage : ceux-ci seront injectés dans le bras au cours des 2 à 4 prochaines semaines, permettant au corps de se préparer à combattre le virus dès qu’il se présente.
Il est souvent impossible de connaître le statut de vaccination de l’animal. Par conséquent, il est plus prudent de supposer le pire et de commencer le traitement.
Bien qu’il y ait eu quelques cas de survie à la rage, la plupart des cas sont mortels une fois que les symptômes se déclarent. A ce stade, aucun traitement efficace n’existe.
Un patient présentant des symptômes devrait être maintenu aussi confortable que possible et pourrait nécessiter une assistance respiratoire.
La prévention
La rage est une maladie grave, mais les individus et les gouvernements peuvent mettre en place des mesures pour la contrôler, la prévenir, et même, dans certains cas, l’éliminer complètement.
Les stratégies comprennent :
- Vaccinations antirabiques régulières pour tous les animaux domestiques
- Interdictions ou restrictions sur l’importation d’animaux en provenance de certains pays
- Vaccinations généralisées pour les humains dans certaines régions
- Information éducative et sensibilisation
Dans les régions rurales du Canada et des États-Unis, des organismes ont distribué des appâts contenant un vaccin oral pour réduire la population de ratons laveurs porteurs de la rage.
En Suisse, les autorités ont distribué des têtes de poulet contenant un vaccin dans les Alpes, permettant aux renards de s’immuniser en consommant le vaccin, rendant le pays presque libre de rage.
Précautions individuelles
Les individus doivent suivre certaines règles de sécurité pour réduire les risques de contracter la rage :
- Vacciner les animaux de compagnie : renseignez-vous sur la fréquence des vaccinations pour votre chat, chien, furet et autres animaux domestiques, et assurez-vous de les vacciner régulièrement.
- Protéger les petits animaux domestiques : certains animaux ne peuvent pas être vaccinés, il est donc essentiel de les garder à l’intérieur ou dans une cage pour éviter tout contact avec les prédateurs.
- Confinement des animaux domestiques : ils doivent être sécurisés à la maison et surveillés à l’extérieur.
- Signaler les animaux errants : contactez les autorités locales si vous voyez des animaux errants.
- N’approchez pas les animaux sauvages : les animaux enragés peuvent être moins prudents et s’approcher des humains.
- Prévenir l’intrusion de chauves-souris : scellez votre maison pour empêcher les chauves-souris de s’y installer et faites appel à un expert pour enlever celles déjà présentes.
En 2015, une femme est décédée après avoir été mordue par une chauve-souris pendant la nuit, sans réaliser la morsure.
Les gens sont encouragés à consulter un médecin après tout contact avec un animal sauvage, même sans marque de morsure visible.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifie la rage d’« une maladie évitable par la vaccination à 100% », soulignant qu’au moins 70% des chiens d’une zone donnée doivent être vaccinés pour interrompre le cycle de transmission.
Aux États-Unis, les vaccinations ont permis de contrôler la rage chez les chiens domestiques. Cependant, entre 30 000 et 60 000 personnes recherchent chaque année une prophylaxie post-exposition après un contact avec des animaux suspects. Des centaines de milliers d’animaux subissent des tests et sont placés sous observation.
Chaque année, entre 60 et 70 chiens et environ 250 chats sont déclarés enragés aux États-Unis. La plupart d’entre eux n’étaient pas vaccinés et ont été exposés au virus par le biais d’animaux sauvages, notamment des chauves-souris.
En voyageant
La prévalence de la rage varie considérablement d’un pays à l’autre. Dans les pays sans population de chiens errants, les taux de rage sont significativement plus bas.
La rage est présente dans 150 pays et sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique et de l’Arctique. Des îles comme la Nouvelle-Zélande, l’Australie, Maurice et les Seychelles bénéficient de leur isolement naturel.
L’Afrique et l’Asie sont les régions les plus touchées par la rage, l’Inde enregistrant le plus grand nombre de cas.
Au cours des dernières années, la prévalence de la rage en Amérique du Sud et dans les Caraïbes a considérablement diminué grâce à des programmes de lutte contre la rage. En 1990, il y avait 250 cas, mais en 2010, ce chiffre est tombé à moins de 10.
Quiconque se rend dans une région où la rage est présente ou participe à des activités susceptibles de le mettre en contact avec des animaux sauvages à risque, comme la spéléologie ou le camping, devrait consulter son médecin pour envisager une vaccination.
Informations récentes sur la rage
Avec l’émergence de nouvelles recherches sur la rage, il est essentiel de rester informé des dernières découvertes. En 2024, des études récentes ont montré que l’utilisation de vaccins oraux pour les populations de chiens errants a considérablement réduit l’incidence de la rage dans certaines régions, augmentant l’immunité collective.
Des statistiques alarmantes révèlent que, malgré les efforts de vaccination, des milliers de cas de rage continuent d’être rapportés dans des pays où les programmes de vaccination ne sont pas systématiquement appliqués. La campagne de sensibilisation sur les risques associés à la rage et l’importance de la vaccination est cruciale pour prévenir de nouvelles infections.
De plus, des recherches sur les traitements post-exposition continuent d’évoluer, avec des essais cliniques prometteurs concernant des thérapies antivirales qui pourraient améliorer les résultats chez les patients exposés au virus. Ces avancées témoignent de l’importance d’une détection précoce et d’une intervention rapide pour sauver des vies.