Le cancer du sein triple négatif est l’un des types les plus redoutables, affichant des taux de survie alarmants. Toutefois, une récente étude a mis en lumière une voie de cellules souches susceptible de favoriser cette maladie, ouvrant ainsi la voie à de nouveaux traitements.
Au cours des derniers mois, plusieurs recherches ont été publiées concernant les avancées dans le traitement du cancer du sein. Parmi elles, une étude a révélé qu’une unique injection de deux agents pouvait efficacement éradiquer le cancer chez des souris.
Une autre recherche a suggéré que les cellules cancéreuses, lorsqu’elles manquent de vitamine B-2, voient leur propagation freinée. Ces découvertes soulèvent des espoirs considérables pour l’avenir des traitements.
Les scientifiques de l’Institut de recherche Lerner de la Cleveland Clinic, dans l’Ohio, ont récemment identifié une nouvelle voie de cellules souches qui semble alimenter le cancer du sein triple négatif, particulièrement agressif.
Dans leur étude, publiée dans une revue scientifique de renom, les chercheurs décrivent une voie de survie inédite dans le contexte du cancer du sein, offrant ainsi une nouvelle cible potentielle pour des thérapies futures.
Un besoin d’améliorer les faibles taux de survie
Les professionnels de santé reconnaissent désormais que l’hormonothérapie peut bloquer les cellules cancéreuses du sein en les empêchant de se lier aux hormones qui stimulent leur croissance, telles que les œstrogènes et la progestérone.
Cependant, la principale difficulté réside dans le fait que les cellules cancéreuses du sein triple négatif ne possèdent pas de récepteurs pour ces hormones. Cette absence leur permet d’échapper aux traitements habituels, d’où les taux de survie relativement bas associés à ce type de cancer.
« Le cancer du sein triple négatif », explique le co-auteur de l’étude, Ofer Reizes, Ph.D., « est particulièrement résistant aux traitements et présente un taux de récidive élevé. »
« Ce sous-type agressif représente environ 15 à 20 % des cancers du sein », poursuit-il. « Bien que nos résultats soient encore préliminaires, nous espérons que cibler ces cellules souches cancéreuses pourra mener à des traitements innovants, permettant ainsi à davantage de femmes de bénéficier d’un traitement efficace et d’améliorer leurs résultats. »
Une cible de drogue potentielle?
Récemment, des recherches menées par le Case Comprehensive Cancer Center de l’école de médecine Case Western Reserve University à Cleveland, OH, ont suggéré qu’un traitement antimicrobien existant pourrait également être efficace contre le cancer du sein triple négatif.
Dans cette étude, les cellules cancéreuses exposées in vitro à l’interféron-β ont montré une probabilité significativement réduite de formation de tumeurs.
Mais Reizes et ses collègues se sont penchés sur la protéine connexine 26 (Cx26), initialement considérée comme un agent anti-cancéreux, mais qui semble en réalité favoriser la progression des tumeurs.
En comparant le tissu mammaire sain avec celui des cancers du sein triple négatif, les chercheurs ont observé une activité accrue de Cx26 dans le tissu cancéreux. Ils ont également noté que Cx26 est plus présente dans les cellules souches cancéreuses que dans d’autres types de cellules souches, et qu’elle est associée à deux autres protéines connues pour stimuler la croissance tumorale.
« Des recherches supplémentaires sont nécessaires », souligne Justin Lathia, Ph.D., co-auteur de l’étude, « mais cette découverte suggère que l’inhibition de Cx26 et des voies associées pourrait constituer une stratégie prometteuse pour stopper ou prévenir le renouvellement et la propagation des cellules souches dans le cancer du sein triple négatif. »
« Cela pourrait également offrir une nouvelle cible pour les tests diagnostiques, aidant ainsi les cliniciens à mieux prédire les résultats de santé et la survie sans rechute des patients atteints de ce type de cancer. »
Nouvelles Perspectives de Traitement en 2024
À mesure que nous avançons en 2024, il est crucial de se pencher sur les dernières avancées en matière de recherche sur le cancer du sein. Des études récentes ont montré que l’intégration de thérapies ciblées, associées à des traitements immunologiques, pouvait offrir de meilleures chances de survie. En effet, une étude a démontré que l’association de traitements ciblés avec des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire a permis d’augmenter les taux de réponse des patientes atteintes de cancer du sein triple négatif.
De plus, des recherches en cours explorent l’utilisation de biomarqueurs pour mieux orienter les traitements, permettant ainsi aux oncologues de personnaliser les approches thérapeutiques en fonction des caractéristiques spécifiques de chaque tumeur. Ces avancées pourraient transformer la manière dont nous abordons le traitement du cancer du sein et offrir de nouveaux espoirs pour les patientes.
Il est donc impératif de rester informé sur ces développements. Les collaborations entre chercheurs, cliniciens et patientes seront essentielles pour mener à des découvertes significatives et améliorer les résultats de santé face à cette maladie complexe.