À l’approche des vacances d’hiver, les taux de consommation d’alcool vont bientôt augmenter. Bien que certaines études aient mis en évidence des effets bénéfiques sur le cœur et le système circulatoire, des recherches récentes révèlent que la consommation d’alcool peut accroître le risque de certains types d’AVC tout en n’affectant pas d’autres.
La plupart des gens ont consommé de l’alcool à un moment donné de leur vie. Des niveaux de consommation d’alcool faibles à modérés se sont avérés bénéfiques pour la santé. Cependant, une consommation excessive peut entraîner de graves conséquences sur la santé.
Avec Thanksgiving à nos portes, il est crucial de se rappeler les dangers d’une consommation excessive. L’Institut national sur l’abus d’alcool et l’alcoolisme (NIAAA) met en garde contre les mythes entourant l’alcool et offre des conseils sur la manière de boire en toute sécurité pendant les fêtes.
Jusqu’à un verre par jour pour les femmes et deux pour les hommes est considéré comme une consommation modérée. Selon le NIAAA, une consommation modérée semble réduire le risque de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux ischémiques et de diabète.
Cependant, la consommation d’alcool en grande quantité reste très dangereuse. Chaque année, de nombreux Américains meurent d’incidents liés à l’alcool, faisant de celui-ci la quatrième cause principale de décès évitable aux États-Unis.
Des recherches récentes examinent l’impact de l’alcool sur le risque de développer un AVC.
Analyse des Liens entre Alcool et AVC
Des chercheurs de l’Institut Karolinska en Suède et de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni ont exploré les associations entre la consommation d’alcool et différents types d’AVC.
L’étude consistait en une revue systématique et une méta-analyse d’études existantes. Les chercheurs ont examiné 25 études prospectives contenant des données sur les AVC ischémiques, les hémorragies intracérébrales et les hémorragies sous-arachnoïdiennes.
Les études comprenaient des données de la cohorte des hommes suédois et de la cohorte suédoise de mammographie, totalisant 18 289 cas d’AVC ischémiques, 2 299 cas d’hémorragies intracérébrales et 1 164 cas d’hémorragies sous-arachnoïdiennes.
Les niveaux de consommation d’alcool ont été évalués en utilisant l’auto-évaluation des participants, qui ont répondu à une série de questions via un questionnaire ou une interview.
Les mesures de la consommation d’alcool ont été classées en quatre catégories : consommation légère (une boisson quotidienne ou moins), consommation modérée (un à deux verres par jour), consommation élevée (deux à quatre verres par jour) et consommation excessive (plus de quatre verres par jour).
L’étude a été ajustée en fonction de variables telles que l’âge, le sexe, le tabagisme, l’indice de masse corporelle (IMC) et le diabète.
Les résultats ont été publiés dans un journal en libre accès.
L’Alcool et le Risque d’AVC Hémorragique
La méta-analyse a examiné deux types d’AVC : ischémique et hémorragique.
L’AVC ischémique, le type le plus courant, est causé par un caillot de sang bloquant l’apport en oxygène au cerveau.
Un AVC hémorragique survient soit suite à la rupture d’un anévrisme, soit par une fuite d’un vaisseau sanguin affaibli. Cela entraîne une hémorragie, soit à l’intérieur du cerveau, ce qui provoque une hémorragie intracérébrale, soit, plus rarement, entre le cerveau et le tissu qui le recouvre, entraînant une hémorragie sous-arachnoïdienne.
L’étude a révélé que la consommation légère et modérée d’alcool semblait réduire le risque d’AVC ischémique, mais n’avait aucun impact sur le risque d’AVC hémorragique.
Dr. Susanna Larsson, auteur principal de l’étude, explique : « Des recherches antérieures ont trouvé une association entre la consommation d’alcool et des taux plus faibles de fibrinogène, une protéine qui aide à la formation de caillots sanguins, ce qui peut expliquer cette association. »
Cependant, une consommation excessive peut effectivement augmenter le risque d’AVC hémorragique, surtout dans le cas des gros buveurs.
« Nos résultats montrent que les gros buveurs sont environ 1,6 fois plus susceptibles de subir une hémorragie intracérébrale et 1,8 fois plus susceptibles de souffrir d’une hémorragie sous-arachnoïdienne. L’association entre une forte consommation d’alcool et ces types d’AVC est plus marquée que pour les AVC ischémiques, » ajoute Dr. Larsson.
Ainsi, bien qu’une consommation modérée d’alcool puisse réduire le risque d’AVC ischémique, les effets néfastes peuvent l’emporter sur les bénéfices.
Dr. Larsson conclut : « Les effets néfastes de l’alcool sur la pression artérielle, un facteur de risque majeur d’AVC, peuvent accroître le risque d’AVC hémorragique, contrebalançant ainsi les avantages potentiels. »
Points Forts et Limites de l’Étude
Le Dr Larsson souligne que la taille importante de l’échantillon a permis d’établir des associations précises entre divers schémas de consommation d’alcool et les sous-groupes de patients.
« C’est la première étude qui combine les résultats de toutes les études prospectives disponibles sur la consommation d’alcool et le risque de sous-types d’AVC hémorragiques, » précise-t-elle.
Cependant, certaines études incluses dans la méta-analyse étaient de petite taille, ce qui pourrait avoir surestimé les effets positifs d’une consommation légère à modérée.
De plus, la méta-analyse ne pouvait pas utiliser les mêmes catégories de consommation d’alcool dans toutes les études en raison d’un manque de données individuelles sur les patients.
Enfin, étant une étude observationnelle, elle ne peut établir de lien de causalité entre l’usage de l’alcool et le risque de différents types d’AVC.
Perspectives de Recherche Future
Les études récentes continuent d’explorer les mécanismes sous-jacents aux effets de l’alcool sur le système vasculaire. Des recherches supplémentaires pourraient examiner comment des facteurs génétiques et environnementaux interagissent avec la consommation d’alcool pour influencer le risque d’AVC. Par exemple, certaines études suggèrent que la génétique peut jouer un rôle dans la manière dont les individus métabolisent l’alcool, affectant ainsi leur risque d’AVC.
En outre, il serait pertinent d’étudier les effets à long terme de la consommation d’alcool sur les populations âgées, qui peuvent être plus vulnérables aux effets délétères de l’alcool sur la santé cérébrale. Les implications de ces recherches pourraient aider à formuler des recommandations de santé publique plus ciblées.
En conclusion, bien que la consommation modérée d’alcool puisse avoir des effets bénéfiques pour certains, il est crucial de rester conscient des risques associés à une consommation excessive, notamment en ce qui concerne les AVC. Une approche équilibrée et informée est essentielle pour maintenir une bonne santé.