Au cours de sa vie, une femme subit de nombreuses fluctuations hormonales qui affectent sa fertilité. Ces variations hormonales interviennent dès le début de la menstruation et continuent tout au long de sa vie reproductive.
Lorsqu’elle commence ses règles, elle peut potentiellement concevoir un enfant. Cependant, avec l’âge, ses niveaux d’hormones de reproduction chutent progressivement, conduisant à la ménopause, un processus naturel qui marque la fin de sa capacité à concevoir.
La ménopause se définit par l’arrêt de la production d’œstrogène et d’autres hormones sexuelles par les ovaires, empêchant ainsi les menstruations pendant 12 mois consécutifs. Bien que d’autres organes continuent de produire ces hormones, leur taux diminue considérablement durant cette période.
Cependant, cette baisse hormonale n’est pas immédiate. Avant d’atteindre la ménopause, une femme traverse une phase appelée périménopause, où ses niveaux d’hormones commencent à décliner. Cette phase peut s’accompagner de divers symptômes, signalant que la ménopause pourrait survenir dans un futur proche.
Préménopause vs périménopause
Les termes préménopause et périménopause sont souvent confondus, bien qu’ils désignent des phases distinctes de la vie reproductive d’une femme.
Le préfixe « pré » signifie « avant », tandis que « péri » signifie « entourant » ou « proche ». Techniquement, la préménopause englobe tout le temps avant l’entrée en ménopause. Certains médecins définissent la préménopause comme la période entre la première et la dernière menstruation d’une femme.
Ainsi, la périménopause se réfère plus spécifiquement à la phase où une femme commence à ressentir les effets de la réduction des niveaux hormonaux, signalant que la ménopause est imminente. Les médecins utilisent également le terme « transition de la ménopause » pour désigner cette période délicate.
Étapes
Les spécialistes identifient trois étapes de la ménopause : la périménopause, la ménopause et la postménopause. Chaque étape représente un changement progressif qui se déroule généralement sur plusieurs années.
Périménopause
La périménopause débute généralement 3 à 4 ans avant la ménopause, mais elle peut commencer jusqu’à 10 ans avant. À ce stade, les ovaires diminuent leur production d’œstrogènes, un processus qui finira par conduire à l’arrêt de l’ovulation et des menstruations. Il est important de noter qu’une femme peut encore concevoir durant la périménopause.
Cette phase se manifeste souvent chez les femmes d’une quarantaine d’années, mais peut aussi survenir dans la trentaine. À mesure que la ménopause approche, les symptômes de la périménopause peuvent devenir plus évidents.
Ménopause
La ménopause est officiellement reconnue lorsque les ovaires d’une femme ne libèrent plus d’œufs et que la production d’œstrogènes chute de façon significative. Les symptômes perçus durant la périménopause peuvent persister jusqu’à la ménopause, qui se définit comme l’absence de menstruations durant 12 mois consécutifs.
Post-ménopause
La postménopause est la phase qui suit la ménopause. À ce stade, certaines femmes peuvent ressentir une exacerbation des symptômes liés à la diminution des niveaux d’œstrogènes, bien que d’autres constatent un soulagement de leurs précédents symptômes.
Des traitements sont disponibles pour aider à gérer ces symptômes, mais il est crucial qu’une patiente discute des options avec son médecin, car certains traitements peuvent entraîner des effets secondaires indésirables.
Durée
La périménopause peut durer entre 3 et 10 ans. En revanche, la préménopause s’étend de la première menstruation d’une femme jusqu’à la fin de sa période de ménopause.
Si une femme subit une ménopause avant 45 ans, cela est considéré comme une ménopause précoce. Avant 40 ans, on parle de ménopause prématurée, un phénomène qui mérite une attention médicale particulière.
Dans certains cas, un médecin peut recommander une ménopause induite par des médicaments ou une intervention chirurgicale, ce qui peut accélérer ce processus naturel.
Les symptômes à chaque étape
Chaque stade de la ménopause s’accompagne de symptômes variés, ainsi que de changements hormonaux internes qui peuvent être évalués par un professionnel de santé.
Symptômes de préménopause
Durant la préménopause, les fluctuations hormonales sont naturelles et une femme est généralement moins susceptible de ressentir des symptômes liés à une perte significative d’œstrogène.
Les femmes en préménopause ont souvent des cycles menstruels réguliers ou semi-réguliers et peuvent présenter des symptômes du syndrome prémenstruel (SPM).
Les symptômes du syndrome prémenstruel comprennent :
- crampes
- sautes d’humeur
- nausées
- anxiété ou irritabilité
- dépression
- ballonnements
- seins sensibles
Symptômes de périménopause
À ce stade, la diminution des niveaux d’hormones peut entraîner divers symptômes. Les irrégularités menstruelles sont souvent le premier signe perceptible pour une femme en périménopause.
D’autres symptômes de la périménopause comprennent :
- peau sèche et plus fine
- perte de cheveux ou amincissement
- bouffées de chaleur ou sensation de chaleur soudaine
- insomnie
- sueurs nocturnes
- sautes d’humeur imprévisibles
- difficulté à se concentrer
- urgence urinaire, avec un besoin fréquent d’uriner mais en produisant peu d’urine
- sécheresse vaginale
- prise de poids
Les femmes en périménopause peuvent également constater des changements dans leur cycle menstruel, tels qu’une aggravation des symptômes prémenstruels.
Symptômes de la ménopause
On considère qu’une femme est en ménopause lorsqu’elle n’a pas eu ses règles pendant 12 mois consécutifs, généralement autour de 51 ans. Les symptômes ressentis peuvent être similaires à ceux de la périménopause, mais souvent plus intenses, en raison de la chute des taux d’hormones.
Les symptômes incluent des bouffées de chaleur, des difficultés à dormir et une sécheresse vaginale, souvent désignés comme symptômes vasomoteurs.
Symptômes post-ménopause
La postménopause se prolonge après la ménopause et durera toute la vie d’une femme. Les médecins peuvent recommander des tests sanguins pour confirmer si une femme est en phase post-ménopause, notamment en mesurant les niveaux de l’hormone folliculo-stimulante (FSH). Les niveaux de FSH sont généralement plus élevés après la ménopause.
La gestion
Les symptômes de la périménopause et de la ménopause sont similaires et peuvent être gérés de manière analogue. Il existe des approches tant à domicile qu’en milieu médical pour aider à atténuer les symptômes à chaque étape.
Gestion de la préménopause
La gestion de la préménopause vise à soulager les symptômes du syndrome prémenstruel. Cela peut inclure la prise d’analgésiques en vente libre et l’utilisation de coussins chauffants pour soulager les crampes.
Certaines femmes optent pour des contraceptifs oraux afin de réduire la douleur et l’inconfort durant cette période.
Gestion de la périménopause
Les femmes en périménopause peuvent éprouver des règles irrégulières, souvent synonymes de saignements abondants et de crampes. Cela se traite parfois avec des contraceptifs oraux à faible dose.
Les contraceptifs oraux ont prouvé leur efficacité en atténuant certains effets de la diminution des niveaux hormonaux, comme la perte osseuse et la protection contre certains cancers, notamment ceux de l’endomètre et de l’ovaire.
Pour soulager les bouffées de chaleur, plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre :
- éviter les déclencheurs, tels que les aliments épicés, les boissons chaudes et les climats chauds
- pratiquer des techniques de respiration profonde et lente
- porter des vêtements amples et superposés, faciles à enlever
- utiliser un ventilateur, surtout la nuit
- boire des liquides froids lors d’une bouffée de chaleur
Des traitements médicaux peuvent également être envisagés. Les médecins peuvent prescrire des œstrogènes à faible dose sous forme de pilules, timbres ou crèmes pour réduire l’intensité des bouffées de chaleur. Toutefois, ces traitements peuvent être associés à des risques accrus de certains cancers, particulièrement le cancer du sein. Il est donc essentiel de discuter des options avec un professionnel de santé pour déterminer la dose la plus efficace.
Si une femme préfère éviter les traitements hormonaux, des antidépresseurs comme la venlafaxine ou des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS) peuvent aussi aider à atténuer les symptômes.
Gestion post-ménopausique
Bien que la plupart des femmes connaissent une réduction ou un arrêt des symptômes vasomoteurs après la ménopause, certaines continuent à ressentir des symptômes comme la sécheresse vaginale, les difficultés de sommeil et les sautes d’humeur.
L’utilisation d’un lubrifiant à base d’eau avant les rapports sexuels peut aider à atténuer l’inconfort causé par la sécheresse vaginale. Certaines femmes choisissent d’opter pour l’hormonothérapie ménopausique (MHT), qui combine œstrogènes et progestérone. Pour celles ayant subi une hystérectomie, seul l’œstrogène est prescrit.
Ces traitements peuvent réduire les symptômes vasomoteurs et les fluctuations d’humeur, mais ils comportent des risques accrus de caillots sanguins, de crises cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et de cancers, notamment le cancer du sein. Il est donc crucial que chaque femme évalue soigneusement les risques avant de commencer un traitement.
Perspectives récentes sur la périménopause et la ménopause
Avec l’évolution des connaissances scientifiques, la perception et le traitement de la périménopause et de la ménopause ont considérablement évolué au cours des dernières années. Des études récentes montrent que la gestion des symptômes doit être individualisée et adaptée à chaque femme. En 2024, les chercheurs mettent l’accent sur l’importance de la santé mentale et du soutien psychologique durant ces périodes de transition.
De plus, des études ont révélé que l’exercice régulier et une alimentation équilibrée peuvent jouer un rôle clé dans la gestion des symptômes. Des enquêtes ont également montré que les femmes qui accèdent à des ressources d’éducation sur la ménopause sont mieux équipées pour gérer leurs symptômes et font face à une meilleure qualité de vie.
Enfin, la recherche continue de faire progresser notre compréhension des thérapies alternatives et complémentaires, qui peuvent offrir des solutions prometteuses pour les femmes cherchant à atténuer leurs symptômes sans effets secondaires indésirables. Le dialogue ouvert entre médecins et patientes est essentiel pour déterminer la meilleure approche personnalisée, garantissant ainsi que chaque femme puisse traverser cette phase de sa vie avec confiance et bien-être.