La dapoxétine, un antidépressant à action rapide, s’est révélée être à la fois sûre et efficace pour le traitement de l’éjaculation précoce, comme l’indiquent deux essais cliniques majeurs. Classée parmi les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine à action brève (ISRS), la dapoxétine est souvent utilisée hors indication pour traiter cette condition.
Les experts restent cependant sceptiques quant à une approbation rapide par la FDA, en raison des effets secondaires indésirables potentiels d’une utilisation prolongée des ISRS, tels que des troubles psychiatriques, des réactions cutanées, une prise de poids, une diminution de la libido, des nausées, des maux de tête, des douleurs abdominales et une sensation de fatigue.
Le Dr Jon Pryor, chercheur principal à l’Université du Minnesota, affirme que la dapoxétine permet d’allonger le temps d’éjaculation et d’accorder aux patients un meilleur contrôle sur leur éjaculation.
Pour une analyse approfondie, vous pouvez consulter l’article publié dans le journal The Lancet.
Les chercheurs ont analysé les résultats de deux études impliquant 2 614 hommes, tous souffrant d’éjaculation prématurée modérée à sévère. En moyenne, ces hommes éjaculaient dans la minute suivant la pénétration. La moitié a été assignée aléatoirement à recevoir de la dapoxétine, tandis que l’autre moitié a reçu un placebo. Les deux groupes ont pris leur médicament entre 1 et 3 heures avant les rapports sexuels.
Après trois mois de traitement, les hommes prenant une dose de 30 milligrammes de dapoxétine ont mis en moyenne 2,78 minutes pour éjaculer après la pénétration, tandis que ceux ayant pris 60 milligrammes ont mis 3,32 minutes. En comparaison, le groupe placebo a enregistré une moyenne de 1,75 minute (après trois mois).
Il est à noter que la dapoxétine a été rejetée par la FDA l’année précédente.
Qu’est-ce que l’éjaculation précoce ?
Pour faire simple, cela signifie « arriver trop vite » pour un homme. L’éjaculation se produit plus tôt que ce que l’homme ou son partenaire désirerait. Bien que cela puisse arriver occasionnellement, cela devient problématique pour de nombreux hommes et leurs partenaires lorsque cela se produit régulièrement. C’est le dysfonctionnement sexuel masculin le plus courant, touchant environ 20 % des hommes aux États-Unis âgés de 18 à 59 ans.
Le problème est souvent considéré comme d’origine psychologique, bien qu’il puisse également avoir des causes biologiques.
On distingue deux types d’éjaculation précoce :
- Éjaculation prématurée primaire : L’homme a souffert d’éjaculation précoce tout au long de sa vie sexuelle.
- Éjaculation prématurée secondaire : La condition s’est développée après une période d’épanouissement sexuel sans problèmes d’éjaculation.
Options de traitement pour l’éjaculation précoce :
- Thérapies comportementales et psychologiques.
- Utilisation de médicaments comme la dapoxétine.
- Techniques de contrôle et exercices.
Pour plus d’informations sur l’éjaculation précoce, visitez le site Web de la Mayo Clinic.
« Efficacité et tolérabilité de la dapoxétine dans le traitement de l’éjaculation précoce : une analyse intégrée de deux essais contrôlés randomisés en double aveugle »
The Lancet 2006; 368: 929-937
Pour consulter l’article en ligne, un abonnement à The Lancet est requis.
Écrit par : Christian Nordqvist
Éditeur : Medical News Today
Dernières recherches et perspectives (2024)
Récemment, des études ont révélé des approches novatrices pour traiter l’éjaculation précoce, intégrant des thérapies comportementales et des traitements pharmacologiques. Une étude publiée en 2024 a montré que les combinaisons de traitements, notamment des conseils psychologiques et des médicaments, avaient un impact significatif sur le bien-être sexuel des patients. Les résultats suggèrent également que l’éducation des patients sur la condition et ses traitements peut réduire l’anxiété et améliorer la satisfaction sexuelle.
Des recherches actuelles continuent d’explorer le potentiel d’autres ISRS et traitements non pharmacologiques, offrant de nouvelles avenues pour les hommes souffrant d’éjaculation précoce. La prise en charge de cette condition évolue rapidement, et les professionnels de santé sont encouragés à se tenir au courant des dernières avancées pour offrir les meilleures options de traitement à leurs patients.