Des chercheurs du Health Science Center de l’Université du Texas à San Antonio ont trouvé un moyen de guérir le diabète de type 1 chez la souris. Il est à espérer que cette nouvelle technique, qui stimule la sécrétion d’insuline dans le pancréas, atteindra les essais cliniques humains dans les trois prochaines années.
Co-auteur de l’étude, le Dr Bruno Doiron, Ph.D., de la Division du diabète, et ses collègues ont récemment rapporté leurs conclusions dans une revue scientifique. On estime que le diabète de type 1 touche environ 1,25 million d’enfants et d’adultes aux États-Unis. Bien que la maladie se manifeste principalement durant l’enfance, elle peut survenir à tout âge.
Dans le diabète de type 1, le système immunitaire s’attaque aux cellules bêta productrices d’insuline du pancréas. L’insuline, cette hormone essentielle, régule les niveaux de glucose dans le sang. Ainsi, en son absence, les niveaux de glucose dans le sang peuvent atteindre des sommets dangereux.
Actuellement, il n’existe pas de remède pour le diabète de type 1 ; les patients doivent gérer leur condition par le biais d’un régime alimentaire strict et d’insulinothérapie. Cependant, au fil des années, les chercheurs se sont concentrés sur le remplacement des cellules bêta comme une solution potentielle pour éradiquer le diabète de type 1.
Le Dr Doiron et son équipe ont adopté une approche novatrice avec leur nouvelle étude. Ils ont utilisé une méthode appelée transfert de gènes pour inciter d’autres cellules pancréatiques à produire de l’insuline, un procédé qui pourrait changer la donne.
Grâce à cette technique, les chercheurs ont réussi à guérir le diabète de type 1 chez la souris, nous rapprochant ainsi d’une éventuelle guérison chez l’humain.
La méthode de transfert de gène a conduit à la sécrétion d’insuline à long terme chez la souris
La technique de transfert de gène, qui implique une mise en réseau cellulaire, intégration et traitement, consiste à introduire des gènes spécifiques dans le pancréas à l’aide d’un virus comme vecteur. L’équipe précise que les cellules bêta sont souvent rejetées chez les patients atteints de diabète de type 1. En utilisant le transfert de gènes, ces gènes nouvellement introduits incitent les cellules non bêta à produire de l’insuline, sans effets secondaires notables.
« Le pancréas abrite plusieurs types de cellules, en plus des cellules bêta. Notre approche consiste à modifier ces cellules pour qu’elles commencent à sécréter de l’insuline, mais uniquement en réponse au glucose, » explique le Dr Ralph DeFronzo, chef de la Division du Diabète. « C’est fondamentalement comme si ces cellules agissaient comme des cellules bêta. »
Après avoir testé leur technique sur des modèles murins de diabète de type 1, les chercheurs ont constaté qu’ils pouvaient induire une sécrétion d’insuline à long terme et une régulation adéquate de la glycémie, sans effets indésirables.
« Ça a parfaitement fonctionné. Nous avons guéri des souris pendant un an sans effets secondaires. C’est sans précédent, mais il faut rester prudent car il s’agit d’un modèle murin. Nous avons l’intention de tester notre méthode sur de plus grands animaux, plus proches de la physiologie humaine. »
Dr. Bruno Doiron, Ph.D.
La technique peut également aider à traiter le diabète de type 2
Un point capital : les chercheurs soulignent que la thérapie par transfert de gène libère de l’insuline uniquement en réaction à la glycémie, ce qui pourrait transformer les traitements actuels contre le diabète de type 1.
« Un problème majeur dans le domaine du diabète de type 1 est l’hypoglycémie (taux de sucre dans le sang trop bas) », déclare le Dr Doiron. « Le transfert de gène que nous proposons est remarquable car les cellules modifiées imitent les caractéristiques des cellules bêta. L’insuline n’est libérée qu’en réponse à la présence de glucose. »
Cette nouvelle stratégie pourrait non seulement guérir le diabète de type 1, mais aussi réduire la nécessité d’insulinothérapie chez les patients atteints de diabète de type 2, qui se caractérise par une incapacité du corps à utiliser efficacement l’insuline.
Il faudra environ 5 millions de dollars pour tester cette technique sur des modèles animaux plus grands, mais les chercheurs sont convaincus de sa faisabilité. Ils espèrent entrer dans la phase des essais cliniques humains dans les trois prochaines années.
Récemment, des études ont montré que l’apport en oméga-3 maternel pourrait influencer le risque de diabète de type 1 chez les nourrissons. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour explorer cette connexion et son impact potentiel sur la prévention de la maladie.