Le diabète de type 1 est souvent considéré comme une maladie dans laquelle le corps ne parvient pas à produire l’hormone insuline. Cependant, de récentes recherches apportent des preuves supplémentaires que toute la production d’insuline n’est pas définitivement perdue, et il semble que cela puisse être lié à une protéine anti-inflammatoire.
Une étude menée par des chercheurs de l’Université d’Uppsala en Suède a révélé que près de la moitié des patients vivant avec le diabète depuis plus de dix ans continuent à produire de l’insuline. Ce constat ouvre de nouvelles perspectives sur notre compréhension de cette maladie complexe.
De plus, ces patients produisant de l’insuline affichent des taux sanguins plus élevés de cellules immunitaires qui sécrètent une protéine nommée interleukine-35 (IL-35). Cette protéine joue un rôle crucial en supprimant l’activité du système immunitaire, contribuant ainsi à réduire l’inflammation.
Co-auteur de cette étude, le Dr Daniel Espes, du Département de biologie cellulaire médicale à l’Université d’Uppsala, et son équipe ont publié leurs résultats dans une revue scientifique de renom, illustrant l’importance de ces découvertes.
Il est estimé que le diabète de type 1 touche environ 1,25 million d’enfants et d’adultes aux États-Unis. Cette pathologie survient lorsque le système immunitaire attaque les cellules bêta du pancréas, responsables de la production d’insuline.
Auparavant, on pensait que les patients atteints de diabète de type 1 subissaient une perte totale de production d’insuline. Cependant, des études récentes montrent que certains de ces patients conservent des cellules bêta fonctionnelles.
Dans cette étude, le Dr Espes et ses collègues ont cherché à déterminer les mécanismes immunologiques qui pourraient expliquer pourquoi certains patients atteints de diabète de type 1 continuent à produire de l’insuline.
De nombreux patients ont produit de l’insuline
L’étude a inclus 113 patients de 18 ans et plus, tous vivant avec la maladie depuis au moins dix ans. En utilisant un test ELISA ultra-sensible, les chercheurs ont mesuré les taux de C-peptide dans le sang des participants, un indicateur clé de la production d’insuline.
Parallèlement, les chercheurs ont analysé les niveaux de cytokines circulantes, y compris l’IL-35. Les cytokines, ces protéines sécrétées par les cellules immunitaires, jouent un rôle essentiel dans la communication cellulaire.
Les résultats ont montré que près de la moitié des patients atteints de diabète de type 1 étaient positifs au peptide C, indiquant ainsi qu’ils avaient encore un certain niveau de production d’insuline. De plus, les patients positifs pour le C-peptide présentaient des niveaux significativement plus élevés d’IL-35 dans leur sang, par rapport à ceux qui étaient négatifs – c’est-à-dire ceux ayant perdu toute capacité de production d’insuline.
Des recherches antérieures ont suggéré que l’IL-35 pourrait jouer un rôle dans la suppression des maladies auto-immunes. Il est donc envisageable que, chez certains patients diabétiques de type 1, cette protéine empêche le système immunitaire d’attaquer et de détruire les cellules bêta productrices d’insuline.
Cependant, le Dr Espes et son équipe n’ont pas pu déterminer si les patients positifs au C-peptide avaient des niveaux d’IL-35 plus élevés au moment du diagnostic ou si ces niveaux augmentaient avec le temps. Cela reste une question ouverte qui mérite d’autres investigations.
Alors que des études supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre le lien entre l’IL-35 et la production d’insuline, les chercheurs estiment que leurs découvertes actuelles soulignent le potentiel de l’IL-35 en tant que traitement potentiel pour le diabète de type 1.
De plus, les résultats indiquent qu’il est possible d’encourager la régénération des cellules bêta restantes chez près de la moitié des patients atteints de diabète de type 1, ouvrant ainsi la voie à des interventions novatrices pour stimuler la production d’insuline.
Des chercheurs de l’hôpital universitaire d’Uppsala testent déjà la faisabilité de ces nouvelles stratégies. Cela pourrait révolutionner notre approche du diabète de type 1.
Enfin, il est important de noter qu’un manque de vitamine A pourrait également jouer un rôle dans le développement du diabète. Restez informé sur les dernières recherches pour mieux comprendre cette maladie complexe.