Thérapie Génique pour Diabète : Une Révolution Potentielle

Les chercheurs pourraient avoir trouvé un moyen de rétablir des taux de glucose sanguin normaux dans un modèle murin de diabète de type 1, ce qui pourrait s’avérer une solution prometteuse pour les personnes atteintes de diabète de type 1 ou de type 2 à l’avenir.

Pancréas produisant de l'insuline après thérapie génique

Le Dr George Gittes, professeur de chirurgie et de pédiatrie à l’École de médecine de l’Université de Pittsburgh, en Pennsylvanie, a dirigé l’étude. Leurs résultats ont été publiés dans un journal scientifique réputé.

Le diabète de type 1, une maladie auto-immune chronique, touche environ 1,25 million d’enfants et d’adultes aux États-Unis.

Le système immunitaire, qui protège généralement l’organisme contre les germes et les agents pathogènes, attaque à tort les cellules bêta productrices d’insuline dans le pancréas, entraînant une hyperglycémie.

Au fil des ans, le diabète de type 1 peut avoir des conséquences graves sur les organes majeurs, provoquant des maladies cardiovasculaires, des neuropathies, des lésions rénales et des complications oculaires, ainsi que des problèmes de santé bucco-dentaire et cutanée, sans oublier les risques accrus lors de la grossesse.

Les chercheurs se sont penchés sur la nécessité d’un traitement capable de préserver et de restaurer la fonction des cellules bêta, ce qui permettrait de réguler la production d’insuline et de faciliter l’utilisation du glucose par les cellules pour produire de l’énergie.

Cependant, un défi majeur réside dans le fait que les nouvelles cellules issues de thérapies de remplacement des cellules bêta seraient également susceptibles d’être détruites par le système immunitaire.

Pour surmonter cette difficulté, l’équipe a émis l’hypothèse que d’autres cellules similaires pourraient être reprogrammées pour se comporter comme des cellules bêta et produire de l’insuline tout en étant suffisamment différentes pour échapper à la reconnaissance par le système immunitaire.

Cellules alpha reprogrammées en cellules bêta

L’équipe a conçu un vecteur viral adéno-associé (AAV) pour délivrer deux protéines clés – Pdx1 et MafA – au pancréas de la souris. Ces protéines sont cruciales pour la prolifération, la fonction et la maturation des cellules bêta, et peuvent finalement transformer les cellules alpha en cellules bêta productrices d’insuline.

Les cellules alpha, abondantes et similaires aux cellules bêta, sont donc des candidates idéales pour ce processus de reprogrammation.

L’analyse des cellules alpha transformées a révélé une reprogrammation cellulaire presque complète en cellules bêta.

Le Dr Gittes et son équipe ont constaté que dans un modèle murin de diabète, les niveaux de glucose sanguin ont été rétablis pendant environ 4 mois grâce à la thérapie génique. De plus, les chercheurs ont observé que Pdx1 et MafA pouvaient transformer des cellules alpha humaines en cellules bêta in vitro.

« La thérapie génique virale semble engendrer ces nouvelles cellules productrices d’insuline qui sont relativement résistantes aux attaques auto-immunes », explique le Dr Gittes. « Cette résistance est probablement due au fait que ces cellules sont légèrement différentes des cellules bêta normales, mais pas au point de compromettre leur efficacité. »

L’avenir de la thérapie génique du diabète

Les vecteurs AAV font actuellement l’objet de recherches dans le cadre d’essais de thérapie génique humaine et pourraient être administrés au pancréas via une procédure endoscopique non invasive. Cependant, les chercheurs avertissent que la protection observée chez les souris n’est pas permanente, et que 4 mois de niveaux de glucose normalisés dans un modèle murin pourraient correspondre à plusieurs années chez les humains.

« Cette étude représente une avancée significative, car elle propose une approche cliniquement traduisible et simple pour traiter le diabète auto-immun, permettant d’atteindre des niveaux de sucre dans le sang normaux », souligne le Dr Gittes, « et surtout, cela sans recourir à des traitements immunosuppresseurs. »

« Il est tout à fait envisageable de réaliser un essai clinique chez des patients diabétiques de type 1 et de type 2 dans un avenir proche, compte tenu de l’ampleur de l’inversion du diabète observée, ainsi que de la faisabilité d’une thérapie génique AAV chez ces patients. »

Dr. George Gittes

Les scientifiques procèdent actuellement à des tests de thérapie génique chez des primates non humains. Si ces essais s’avèrent concluants, ils envisageront de collaborer avec la Food and Drug Administration (FDA) pour obtenir l’autorisation d’utiliser cette thérapie chez les patients humains atteints de diabète.

Dernières avancées dans la recherche sur le diabète

En 2024, de nouvelles études ont mis en évidence des approches prometteuses pour le traitement du diabète, notamment l’utilisation de thérapies géniques combinées avec des biomarqueurs pour mieux cibler les cellules affectées. Des recherches récentes ont également montré que la modulation du microbiote intestinal pourrait influencer positivement la régulation de la glycémie chez certains patients. L’intégration de ces découvertes dans le traitement du diabète pourrait offrir un avenir plus radieux pour les millions de personnes souffrant de cette maladie.

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