La jaunisse est une accumulation de bilirubine dans le sang. La bilirubine est un pigment jaune libéré lors de la dégradation des globules rouges. Un excès de ce pigment peut entraîner le jaunissement de la peau, des yeux et des gencives.
Le foie, organe vital, filtre généralement la bilirubine du sang, ce qui signifie que la jaunisse est souvent associée à une maladie hépatique ou à une insuffisance hépatique.
La majorité des cas d’ictère se rencontrent chez les nouveau-nés, les jeunes enfants, les adolescents immunodéprimés et les adultes.
Typiquement, un taux sanguin de bilirubine de 2 à 3 milligrammes par décilitre (mg/dL) ou plus se traduit par des symptômes visibles.
Comment le régime alimentaire joue-t-il un rôle dans le rétablissement de la jaunisse?
Le régime alimentaire d’une personne est fondamental pour la guérison et la prévention de l’ictère. En effet, pendant la digestion, le foie produit de la bile qui facilite la décomposition des graisses dans l’intestin.
De plus, le foie est chargé de métaboliser la majorité des nutriments digérés, des toxines et des médicaments. Chaque aliment et boisson nécessite un certain degré d’effort de la part du foie pour être traité. Toutefois, certains nutriments et produits chimiques sont plus bénéfiques que d’autres pour cet organe essentiel.
La charge de travail du foie augmente lorsque les aliments sont difficiles à digérer, ce qui est particulièrement le cas avec de grandes quantités de sucres raffinés, de sel et de graisses saturées.
Les toxines, comme l’alcool et certains médicaments, peuvent également endommager les cellules hépatiques durant le métabolisme.
Les individus souffrant d’ictère sont généralement encouragés à consommer des aliments et des boissons qui favorisent la digestion et le métabolisme, protègent le foie contre d’autres lésions et aident à sa détoxification.
Ce qu’il faut manger
Un médecin élaborera un plan de traitement personnalisé, y compris des recommandations diététiques, pour quiconque se remet d’un ictère. Ces conseils varient selon la gravité de la situation et les conditions médicales sous-jacentes. Cependant, il existe des aliments et boissons que la plupart des personnes atteintes de jaunisse sont invitées à intégrer dans leur régime alimentaire.
Les aliments et boissons à privilégier pendant la convalescence de l’ictère incluent :
Eau
Rester hydraté est l’un des moyens les plus efficaces pour aider le foie à récupérer après un épisode de jaunisse. L’eau facilite non seulement la digestion, mais aide également le foie et les reins à éliminer les toxines.
La plupart des gens devraient viser à boire au moins 64 onces, soit un peu moins de 2 litres, d’eau par jour. Pour ceux qui trouvent l’eau insipide, il est possible d’ajouter une cuillère à café ou plus de jus de citron, de lime ou de pamplemousse pour une touche d’antioxydants supplémentaire.
Fruits et légumes frais
Les fruits et légumes frais sont riches en antioxydants puissants et en fibres, essentiels pour réduire les dommages hépatiques durant le métabolisme et faciliter la digestion.
Bien que tous les fruits et légumes contiennent des nutriments bénéfiques pour le foie, certaines variétés sont particulièrement avantageuses en cas de maladies hépatiques. Parmi eux, on trouve :
- canneberges entières, myrtilles et raisins
- les agrumes, en particulier les citrons, les limes et les pamplemousses
- papayes et melons
- citrouilles, patates douces et ignames
- avocats et olives
- tomates
- carottes, betteraves et navets
- les légumes crucifères, tels que le brocoli, le chou-fleur et les choux de Bruxelles
- gingembre et ail
- épinards et chou vert
Pour maximiser les bienfaits pour la santé, il est conseillé de consommer des fruits et légumes entiers, tout en évitant les produits hypocaloriques et à faible teneur en fibres, tels que les jus de fruits et les mélanges.
Il est également judicieux de limiter ou d’éviter les sucres hautement transformés et raffinés, comme le sirop de maïs à haute teneur en fructose (HFCS).
Café et tisane
Le café et les tisanes sont réputés pour leur richesse en antioxydants, ainsi que pour leur contenu en caféine, qui peut aider à stimuler la digestion.
Consommé avec modération, le café a montré des effets protecteurs contre les maladies hépatiques, y compris le cancer et la fibrose, et peut ralentir leur progression.
Grains entiers
Les aliments à base de grains entiers sont une excellente source de nutriments favorables au foie, incluant des graisses saines, des fibres, des antioxydants et des minéraux.
Une étude de 2013 a révélé que les participants consommant de l’avoine, riche en bêta-glucane, amélioraient leur fonction hépatique après 12 semaines de consommation.
Noix et légumineuses
Les noix et les légumineuses sont généralement riches en antioxydants, incluant la vitamine E et l’acide phénolique.
Ces aliments sont également d’excellentes sources de fibres et de graisses saines. Des études ont démontré que la consommation régulière de noix peut avoir des effets bénéfiques sur la fonction hépatique.
Protéines maigres
Les sources de protéines maigres, comme le tofu, les légumineuses et le poisson, sont moins stressantes pour le foie que la viande rouge. Les poissons gras, tels que le saumon et le maquereau, sont chargés d’oméga-3 et de zinc, qui aident à métaboliser les acides gras, les alcools, les glucides et les protéines.
Aliments à éviter
Les aliments et boissons à limiter ou à éviter pendant la récupération de l’ictère incluent :
De l’alcool
L’alcool est toxique pour de nombreux tissus internes, y compris le foie. Une consommation excessive peut entraîner une inflammation chronique, réduire la fonction hépatique et provoquer une fibrose.
La plupart des personnes atteintes de jaunisse ou d’autres troubles hépatiques devraient s’efforcer d’éviter complètement l’alcool.
Glucides raffinés
Les sodas, produits de boulangerie, pain blanc et pâtes contiennent tous des niveaux élevés de sucre raffiné.
Un excès de sucre a été associé à divers problèmes de santé qui compromettent la fonction hépatique, y compris le diabète de type 2 et l’obésité.
Aliments emballés, en conserve et fumés
De nombreux aliments emballés, en conserve ou fumés, notamment les charcuteries et légumes en conserve, contiennent des niveaux élevés de conservateurs.
Ces conservateurs sont souvent des formes de sel, comme les nitrates et les sulfates. Le sel déshydrate le corps, rendant la digestion et le métabolisme plus difficiles, tout en exerçant un stress sur le foie.
Les aliments contenant 1,5 g de sel pour 100 g (ou 0,6 g de sodium) ou plus sont considérés comme riches en sel.
Graisses saturées et trans
Les aliments frits, gras et rapides sont souvent chargés de graisses saturées et trans, difficiles à digérer, surtout ceux préparés avec des huiles végétales partiellement hydrogénées.
Certains produits laitiers, tels que les fromages, le lait entier et les yogourts riches en matières grasses, contiennent également des niveaux significatifs de graisses saturées.
Bien que les chercheurs ne sachent pas exactement pourquoi, des études suggèrent que les personnes consommant de grandes quantités de graisses saturées et trans subissent des modifications hépatiques et une résistance accrue à l’insuline. L’insuline est essentielle pour réguler le taux de sucre sanguin et faciliter la digestion des sucres.
Des quantités excessives de graisses saturées et trans sont également liées à l’obésité et à la malnutrition, deux facteurs de risque majeurs pour les maladies hépatiques, y compris la jaunisse.
Il est conseillé de limiter l’apport en graisses saturées à 5 à 6% du total des calories et d’éviter autant que possible les graisses trans.
Poisson ou crustacés crus ou insuffisamment cuits
Les poissons et crustacés crus ou insuffisamment cuits peuvent contenir des toxines nuisibles pour le foie et d’autres organes digestifs.
Ils présentent également un risque d’infection par des virus, bactéries et parasites pouvant affecter le foie.
Boeuf et porc
Les viandes riches, comme le bœuf et le porc, contiennent des niveaux élevés d’acides aminés et de graisses animales, ce qui peut être difficile à digérer et mettre le foie endommagé à rude épreuve.
La plupart des études suggèrent que les viandes maigres, comme la volaille et le poisson, ainsi que les protéines végétales, comme les légumineuses et le tofu, représentent des sources de protéines plus adaptées au foie.
Qui bénéficie d’aliments favorables au foie?
Les personnes à risque élevé de jaunisse sont souvent conseillées de consommer certains aliments sains pour le foie afin de diminuer leurs chances de développer cette maladie.
Les personnes qui peuvent tirer profit d’une alimentation et de suppléments bénéfiques pour le foie incluent :
- les femmes enceintes et les mères allaitantes
- les nouveau-nés et les très jeunes enfants
- les individus immunodéprimés
- les personnes souffrant de maladies hépatiques, telles que l’hépatite, les obstructions biliaires (calculs biliaires ou tumeurs), et les maladies hépatiques alcooliques ou métaboliques
- les personnes prenant certains médicaments sur ordonnance, notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les analgésiques, les stéroïdes, les médicaments immuno-régulateurs et hormonaux
- les personnes atteintes de maladies héréditaires, comme le syndrome de Gilbert et le syndrome de Dublin-Johnson
Cependant, la plupart des enfants et des adultes maintenant un régime équilibré et sain courent un faible risque de jaunisse et n’ont pas besoin de modifier leur alimentation, sauf avis médical contraire.
Nouvelles perspectives sur la jaunisse en 2024
De récentes études révèlent que l’alimentation joue un rôle crucial dans la gestion de la jaunisse et la santé hépatique. Par exemple, une étude de 2024 a démontré que l’intégration de probiotiques dans l’alimentation pouvait améliorer significativement la fonction hépatique en favorisant un microbiote intestinal sain.
En outre, des recherches indiquent que les antioxydants présents dans des aliments comme les baies et les légumes crucifères pourraient réduire l’inflammation hépatique, ce qui est essentiel pour prévenir la progression des maladies du foie.
Les scientifiques explorent également l’impact de l’alimentation sur la résistance à l’insuline, un facteur clé dans la santé hépatique. Les régimes riches en fibres, notamment ceux contenant des légumineuses et des grains entiers, ont montré des résultats prometteurs pour améliorer cette résistance.
Enfin, le rôle des acides gras oméga-3, trouvés dans les poissons gras, devient de plus en plus reconnu pour leur capacité à protéger le foie contre les maladies et à favoriser un métabolisme sain. Incorporer ces éléments dans l’alimentation pourrait être un moyen efficace de prévenir la jaunisse et de promouvoir la santé hépatique à long terme.