Dix Complications Fréquentes Du Travail Et Leur Gestion

Le plus souvent, le processus de travail et d’accouchement se déroule sans complications majeures. Cependant, certaines situations peuvent nécessiter une attention immédiate, car des complications peuvent survenir à différentes étapes du travail.

Parmi les complications les plus fréquentes, on retrouve l’incapacité à progresser et la détresse fœtale.

Cet article examine en détail les dix complications du travail, en incluant des informations sur leurs causes, traitements et méthodes de prévention.

1. Défaut de progression

Le travail est considéré comme prolongé ou sans progression lorsqu’il dure anormalement longtemps. Pour les mères primipares, cela signifie un travail de plus de 20 heures, tandis que pour celles ayant déjà accouché, il excède 14 heures.

Une femme en travail entourée de son médecin et de son partenaire.

Ce phénomène peut se produire à n’importe quelle phase du travail, mais il est particulièrement préoccupant durant la phase active.

Les causes du travail prolongé incluent :

  • Dilatation cervicale lente
  • Effacement lent
  • Un gros bébé
  • Un petit canal de naissance ou un bassin étroit
  • Accouchement de jumeaux ou plus
  • Facteurs émotionnels comme l’anxiété, le stress et la peur.

Les analgésiques peuvent également ralentir ou affaiblir les contractions utérines. Dans les cas de travail qui ne progresse pas, les femmes peuvent recevoir des médicaments inducteurs ou nécessiter une césarienne.

Selon le stade du travail, il peut être conseillé à la femme de pratiquer des techniques de relaxation, de marcher, de se reposer, de changer de position ou de prendre un bain, par exemple en se mettant sur le côté, debout ou accroupie.

2. Détresse fœtale

La détresse fœtale, désormais appelée état fœtal non rassurant, désigne une situation où le fœtus montre des signes de souffrance.

Les causes potentielles de détresse fœtale incluent :

  • Insuffisance d’oxygène pour le bébé
  • Anémie
  • Niveaux faibles de liquide amniotique (oligohydramnios)
  • Hypertension induite par la grossesse (PIH)
  • Grossesses post-terme (plus de 42 semaines)
  • Retard de croissance intra-utérin (RCIU)
  • Liquide amniotique teinté de méconium.

En cas de détresse fœtale, il est conseillé de changer de position, d’augmenter l’hydratation, de maintenir l’oxygénation, de procéder à une amnioinfusion ou à une tocolyse, et d’administrer des solutions intraveineuses de dextrose hypertonique.

Pour confirmer la détresse fœtale, une étude de l’acide fœtal dans le sang peut être réalisée ; parfois, une césarienne devient nécessaire.

3. Asphyxie périnatale

L’asphyxie périnatale, qui peut survenir avant, pendant ou juste après la naissance, est causée par une oxygénation insuffisante.

Cette condition peut entraîner des anomalies sanguines chez le nourrisson, notamment une hypoxémie et une acidose.

Les bébés peuvent montrer des signes d’asphyxie périnatale par une fréquence cardiaque basse et des niveaux de pH anormaux. À la naissance, ils peuvent présenter une peau pâle, une fréquence cardiaque faible, un tonus musculaire réduit, une respiration faible ou des signes de méconium dans le liquide amniotique.

Le traitement peut inclure l’oxygénation maternelle, une césarienne, une assistance respiratoire ou un traitement médicamenteux.

4. Dystocie de l’épaule

La dystocie de l’épaule est une complication imprévisible où la tête du bébé est délivrée par voie vaginale, mais les épaules restent bloquées.

Les manœuvres utilisées par les professionnels de santé pour résoudre cette situation incluent :

  • Pression sur l’abdomen
  • Rotation manuelle des épaules du bébé
  • Épisiotomie pour libérer l’espace
  • Pression des cuisses de la mère contre son ventre.

Les complications de la dystocie de l’épaule sont généralement temporaires, bien que des blessures graves puissent survenir, comme des lésions nerveuses chez le nourrisson ou des complications pour la mère telles que des déchirures ou des saignements.

5. Saignement excessif

Une femme enceinte discutant avec son médecin et son partenaire dans son lit.

En moyenne, lors d’un accouchement vaginal, les femmes perdent environ 500 ml de sang. Pendant une césarienne, cela peut atteindre 1 000 ml.

Environ 4 % des femmes connaissent une hémorragie post-partum, qui est un saignement excessif après l’accouchement. L’atonie utérine est la cause principale de cette complication.

Les conditions qui augmentent le risque d’hémorragie post-partum incluent :

  • Rupture du placenta
  • Placenta previa
  • Surdistension utérine
  • Grossesse gémellaire
  • Hypertension induite par la grossesse
  • Antécédents de plusieurs accouchements
  • Travail prolongé
  • Infections
  • Obésité
  • Médicaments inducteurs du travail
  • Utilisation de forceps ou d’extraction par ventouse
  • Anesthésie générale.

Le traitement de l’hémorragie post-partum peut inclure des médicaments, un massage utérin, l’élimination de la rétention placentaire, une ligature des vaisseaux sanguins, ou même une intervention chirurgicale.

6. Malposition

Image d'un fœtus couché sur le côté dans l'utérus.

Tous les bébés ne se présentent pas dans la position idéale pour un accouchement par voie basse. Alors que la position occiput antérieur est la plus fréquente, d’autres positions peuvent poser des défis.

Parmi ces positions, on trouve :

  • Occiput postérieur (face vers le haut)
  • Position de siège (fesses en premier ou pieds en premier)
  • Position transversale (horizontalement dans l’utérus).

Les fournisseurs de soins de santé peuvent envisager des manœuvres manuelles, l’utilisation de forceps, l’épisiotomie ou la césarienne en fonction de la situation.

7. Placenta previa

Le placenta previa survient lorsque le placenta couvre l’ouverture du col de l’utérus, nécessitant souvent une césarienne pour l’accouchement.

Les facteurs de risque comprennent :

  • Chirurgies utérines antérieures
  • Antécédents de placenta previa
  • Grossesse gémellaire
  • Âge de 35 ans ou plus
  • Tabagisme
  • Utilisation de cocaïne.

Le principal symptôme est le saignement durant la seconde moitié de la grossesse. Si le saignement est léger, le repos est recommandé, mais en cas de saignement sévère, une hospitalisation peut être nécessaire.

8. Disproportion céphalopelvienne

La disproportion céphalopelvienne (DPC) se produit lorsque la tête du bébé est trop grande par rapport au bassin maternel pour passer.

Selon l’American College of Nurse Midwives, une DPC survient dans 1 grossesse sur 250.

Les causes peuvent inclure :

  • Un gros bébé
  • Positions fœtales anormales
  • Un bassin maternel de taille réduite ou mal formé.

La plupart du temps, les bébés atteints de DPC sont délivrés par césarienne.

9. Rupture utérine

Une femme montrant une cicatrice de césarienne.

Une femme ayant déjà subi une césarienne court un risque de rupture de la cicatrice durant un travail ultérieur. Bien que cela soit rare, cela peut être dangereux pour le bébé.

Si une cicatrice commence à se déchirer, une césarienne d’urgence sera nécessaire.

Il est recommandé aux femmes qui envisagent un accouchement vaginal après une césarienne de s’assurer que leur accouchement se déroule dans un établissement de santé disposant d’un bloc opératoire.

Les signes de rupture utérine incluent un rythme cardiaque fœtal anormal, des saignements vaginaux et des contractions irrégulières.

On estime que cette complication concerne 2 bébés sur 1 000 nés par voie vaginale après césarienne.

10. Travail rapide

Les trois phases du travail durent généralement entre 6 et 18 heures, mais dans certains cas, le travail peut être très rapide, se déroulant en 3 à 5 heures.

Les facteurs qui augmentent le risque de travail rapide incluent :

  • Un bébé de petite taille
  • Un utérus qui contracte efficacement
  • Un canal de naissance conforme
  • Antécédents de travail rapide.

Le travail rapide peut être éprouvant pour la mère, entraînant une perte de contrôle et ne laissant pas assez de temps pour se rendre à l’hôpital. Cela augmente aussi le risque de déchirures et de complications.

Pour le bébé, cela peut augmenter le risque d’aspiration du liquide amniotique et d’infections.

En cas de travail rapide, il est essentiel de contacter un médecin ou une sage-femme, et des techniques de respiration peuvent aider à mieux gérer la situation. Être dans un environnement stérile et se coucher sur le côté peut également fournir un certain confort.

Les complications peuvent-elles être fatales?

En 2015, 303 000 femmes sont décédées dans le monde durant la grossesse et l’accouchement, principalement dans des régions où l’accès aux soins de santé est limité. Aux États-Unis, environ 700 femmes sont touchées chaque année.

Les principales causes incluent :

  • Les saignements
  • Les infections
  • Les complications hypertensives
  • Les éclampsies
  • Les complications qui s’aggravent au moment de l’accouchement.

La plupart de ces problèmes peuvent être évités avec des soins appropriés.

Il est crucial de participer à toutes les visites prénatales et de suivre les recommandations médicales durant la grossesse.

Développements récents sur la naissance

Les chercheurs explorent des solutions innovantes pour améliorer les résultats des naissances, notamment :

Les écouvillons vaginaux pourraient restaurer les bactéries bénéfiques chez les nouveaux-nés nés par césarienne.

Une étude récente a montré que l’accouchement dans l’eau ne présente pas de risque supplémentaire pour les nouveau-nés.

Une recherche suggère que la méthode d’accouchement et l’alimentation des nourrissons pourraient impacter leur santé à long terme.

FRMedBook