Les maux de dents, les migraines et d’autres affections sont souvent accompagnés d’une douleur lancinante persistante, semblant suivre le rythme d’un tambour malvenu. Bien que de nombreux patients et médecins aient longtemps pensé que cette douleur était associée au battement cardiaque, des chercheurs ont récemment découvert que les ondes cérébrales sont en réalité responsables de ce phénomène troublant.
Cette découverte émane d’une équipe de neurologues de l’Université de Floride College of Medicine, sous la direction du Dr Andrew Ahn. Ils ont d’abord observé que les palpitations liées à certaines formes de douleur ne se synchronisaient pas avec la fréquence cardiaque que l’on surveillait.
L’équipe souligne qu’auparavant, les médecins associaient les « pulsations artérielles » à la pulsation ressentie au niveau de la blessure. En vérité, certains médicaments ont été conçus pour resserrer les parois des vaisseaux sanguins afin d’atténuer l’effet qu’ils pensaient lié au cœur.
Lorsque le Dr Ahn et ses collègues ont remarqué que la douleur lancinante ne correspondait pas aux battements du cœur, il n’existait alors pas d’autres explications sur l’origine de cette douleur. Cependant, la dernière étude de cas de l’équipe a révélé de nouvelles réponses dans des lieux inattendus : le cerveau, pour être précis.
Étude de cas de la douleur
En examinant un patient souffrant de douleur lancinante persistante après la disparition d’une migraine chronique, le Dr Ahn et son équipe ont utilisé un électroencéphalogramme (EEG) – un appareil qui enregistre l’activité électrique du cerveau. Ils ont alors découvert que cette douleur était liée aux ondes alpha, un type d’activité cérébrale.
Le Dr Ahn explique :
« Nous comprenons très peu les ondes alpha, mais elles jouent apparemment un rôle crucial dans notre attention et notre perception du monde. »
Il ajoute, en faisant une analogie avec le fonctionnement d’une radio, que les ondes alpha pourraient également servir de signal porteur, permettant ainsi à différentes régions du cerveau de communiquer entre elles.
Son équipe est convaincue que cette découverte pourrait transformer de manière significative les méthodes de recherche visant à soulager la douleur. Ils ont publié leur rapport, de manière appropriée, dans le numéro de juillet de leur revue.
La sagesse conventionnelle remise en question
Bien que la croyance selon laquelle les battements de cœur déclenchent une douleur lancinante remonte à des siècles, cette idée est profondément ancrée dans l’histoire de la médecine. Le Dr Ahn souligne :
« Aristote a établi un lien entre la douleur lancinante et le rythme cardiaque il y a 2 300 ans. Il a fallu deux millénaires pour prouver que cette hypothèse était erronée. »
Il précise que les méthodes actuelles de traitement de la douleur ne soulagent pas réellement les patients et peuvent même entraîner des effets secondaires graves. Cependant, les conclusions de son équipe dans cette étude de cas pourraient ouvrir la voie à de nouvelles approches pour traiter ceux qui souffrent de douleurs.
« Il s’avère que nous avons toujours cherché au mauvais endroit », déclare-t-il.
Les membres de l’équipe notent que les scientifiques ne comprennent pas encore complètement comment les ondes alpha peuvent être à l’origine de la douleur lancinante. Toutefois, saisir le fonctionnement du cerveau dans ce contexte permettra à la communauté scientifique de développer de nouvelles études autour de cette découverte, menant à des moyens plus efficaces de traiter la douleur.
Nouvelles Perspectives de Recherche en 2024
Les recherches récentes de 2024 se concentrent sur l’impact des ondes cérébrales sur la perception de la douleur. Une étude publiée dans le Journal of Pain Research a révélé que les patients souffrant de douleurs chroniques présentent des altérations significatives de leurs ondes alpha, ce qui pourrait expliquer la résistance au traitement.
De plus, des chercheurs de l’Université de Californie ont exploré des méthodes de stimulation cérébrale non invasive, comme la stimulation transcrânienne à courant direct (tDCS), qui pourrait moduler ces ondes alpha et offrir un soulagement aux patients. Ces avancées ouvrent de nouvelles voies pour le traitement de la douleur, en soulignant l’importance d’une approche personnalisée basée sur les mécanismes cérébraux.
En somme, la compréhension croissante des liens entre les ondes cérébrales et la douleur pourrait révolutionner notre manière d’aborder le traitement de la douleur, en passant d’une logique centrée sur le cœur à une approche plus intégrative et neurologique.