Une nouvelle étude confirme que les cigarettes électroniques sont nocives pour les adolescents et exhorte cette tranche d’âge à cesser de mettre leur santé en danger.
Les cigarettes électroniques (e-cigarettes) sont des appareils à piles qui sont souvent perçus comme une alternative plus saine aux cigarettes ordinaires.
Ces dispositifs contiennent parfois de la nicotine, tout comme ils peuvent utiliser des solutions sans nicotine.
Ils offrent aux utilisateurs une sensation similaire à celle de fumer, mais ne produisent pas de fumée. Au lieu de cela, ils chauffent l’e-liquide qu’ils contiennent et créent de la vapeur, ce qui explique pourquoi l’utilisation de ces appareils est parfois désignée sous le terme de «vaping».
Cependant, même si de nombreux adultes choisissent les cigarettes électroniques pour se défaire de leur dépendance au tabac, certains chercheurs craignent que les adolescents ne les utilisent comme un tremplin vers cette habitude.
L’usage de la cigarette électronique semble en effet populaire parmi de nombreux adolescents, et cela malgré l’interdiction de la Food and Drug Administration (FDA) de vendre ces appareils aux personnes de moins de 18 ans.
Des recherches récentes menées par l’Université de Californie à San Francisco révèlent que nous avons davantage de raisons de nous inquiéter concernant l’utilisation des cigarettes électroniques chez les adolescents, dépassant les problématiques de dépendance et la possibilité de transition vers les cigarettes traditionnelles.
L’auteur de l’étude principale, le Dr Mark L. Rubinstein, et son équipe ont découvert que les adolescents qui «vapeuillent» s’exposent à des produits chimiques dangereux liés au cancer. Leurs résultats ont été publiés dans un journal scientifique reconnu.
Les chercheurs soulignent que ces substances toxiques se retrouvent à la fois dans les cigarettes électroniques et dans les cigarettes classiques. Les adolescents doivent être conscients que même en optant pour des appareils sans nicotine, ils se mettent en danger.
«Les adolescents doivent être avertis que la vapeur produite par les cigarettes électroniques n’est pas une vapeur d’eau inoffensive, mais contient en réalité certains des mêmes produits chimiques toxiques que les cigarettes traditionnelles : ils devraient inhaler de l’air pur et non des substances contenant des toxines», déclare le Dr Mark L. Rubinstein.
Les carcinogènes menacent la santé des adolescents
Pour parvenir à leurs conclusions, le Dr Rubinstein et son équipe ont recueilli et analysé des échantillons d’urine de 104 adolescents, dont l’âge moyen était de 16,4 ans.
Parmi ces participants, 67 étaient des utilisateurs de cigarettes électroniques, 17 utilisaient des cigarettes électroniques en plus des cigarettes traditionnelles, et 20 n’étaient pas des fumeurs (les contrôles).
Leur analyse a révélé que les adolescents qui vapotent avaient une concentration de composés toxiques trois fois plus élevée dans leur corps que leurs pairs non-vapeurs. Dans le cas des adolescents utilisant à la fois des cigarettes de tabac et des cigarettes électroniques, la concentration de produits chimiques toxiques dans leur organisme était trois fois plus importante que chez ceux qui ne faisaient que vapoter.
«Les cigarettes électroniques, affirme le Dr Rubinstein, sont commercialisées auprès des adultes qui tentent de réduire ou d’arrêter de fumer comme une alternative plus sûre aux cigarettes. Bien qu’elles puissent être bénéfiques pour les adultes en tant que forme de réduction des méfaits, les enfants ne devraient pas les utiliser du tout.»
Cette étude est la première à examiner la présence de substances toxiques et cancérigènes dans le corps des adolescents consommateurs de e-cigarettes. Parmi les produits chimiques nocifs testés, on trouve l’acrylonitrile, l’acroléine, l’oxyde de propylène, l’acrylamide et le crotonaldéhyde, tous classés comme cancérogènes ou potentiellement cancérogènes pour l’homme.
Certaines substances testées ont été détectées dans les corps d’adolescents utilisant un liquide d’e-cigarette aromatisé et sans nicotine. Ces substances incluent le propylène glycol et le glycérol, qui, bien que validés par la FDA, «peuvent former des composés cancérigènes lorsqu’ils sont chauffés».
«Lorsqu’ils sont chauffés aux températures élevées requises pour la vaporisation, ils peuvent produire des substances toxiques qui sont potentiellement cancérogènes», note le Dr Rubinstein.
Les auteurs de l’étude concluent que, [traduction] «tout comme pour les cigarettes traditionnelles, les messages destinés aux adolescents doivent inclure des mises en garde concernant le risque potentiel d’exposition à des composés cancérogènes générés par ces produits».
Perspectives actuelles sur les e-cigarettes
À l’heure où l’usage des e-cigarettes continue d’augmenter parmi les jeunes, il est impératif d’examiner les dernières recherches. Une étude récente a montré que l’utilisation des e-cigarettes parmi les adolescents a presque doublé en quelques années, ce qui interpelle les professionnels de santé. Les statistiques actuelles révèlent qu’environ 30% des adolescents ont expérimenté le vapotage, et près de 20% sont des utilisateurs réguliers.
Des enquêtes menées en 2024 indiquent également que les arômes sucrés et fruités sont les plus populaires parmi les jeunes utilisateurs, attirant ainsi un public plus jeune vers ces produits à risque. Les données montrent également une corrélation entre l’utilisation d’e-cigarettes et une augmentation des problèmes de santé mentale, tels que l’anxiété et la dépression.
En outre, une étude récente a souligné que les adolescents qui commencent à vapoter sont plus susceptibles de commencer à fumer des cigarettes traditionnelles, ce qui souligne l’importance de sensibiliser les jeunes aux risques associés à ces produits. Les experts appellent à des campagnes de prévention ciblées, afin de protéger la santé des adolescents contre les dangers des e-cigarettes.