Un article publié en ligne et dans une prochaine édition de The Lancet rapporte que la thérapie au laser à basse altitude (LLLT) réduit efficacement la douleur après le traitement de la douleur au cou non spécifique. L’œuvre du Dr Roberta Chow, de la Nerve Research Foundation et du Brain and Mind Research Institute de l’Université de Sydney (Australie), s’accompagne de plusieurs collègues.
Dans les trois prochaines décennies, la douleur chronique devrait atteindre des proportions épidémiques dans les pays développés, notamment en raison des populations vieillissantes. Environ 10 à 24 % de la population souffre de douleurs chroniques au cou, une pathologie répandue et souvent débilitante. La LLLT utilise l’irradiation laser pour favoriser la réparation des tissus, soulager la douleur et stimuler des points d’acupuncture. Ce traitement est non invasif, indolore et peut être facilement administré dans les milieux de soins primaires. Les effets indésirables sont rares et similaires à ceux observés avec un placebo, sans signalement d’événements graves.
Les auteurs de cette étude ont réalisé une revue systématique et une méta-analyse d’essais contrôlés randomisés pour évaluer l’efficacité de la LLLT dans la douleur au cou. Ils ont utilisé une échelle de 100 points afin de quantifier la différence de douleur ressentie.
Seize essais contrôlés randomisés impliquant un total de 820 patients ont été identifiés par l’équipe de recherche. Pour la douleur aiguë au cou, les preuves étaient limitées à deux essais avec des résultats mitigés. Toutefois, les résultats indiquent que les patients sont environ 70 % plus susceptibles d’éprouver une réduction de la douleur après le traitement par LLLT par rapport à un placebo. Cinq essais sur des douleurs cervicales chroniques ont montré que les patients recevant la LLLT avaient quatre fois plus de chances de connaître une diminution de la douleur comparativement au groupe placebo. Les patients participant à onze essais ont signalé une réduction de la douleur chronique d’environ 20 points sur l’échelle de 100 points. De plus, dans sept de ces essais, des données de suivi ont été recueillies de 1 à 22 semaines après la fin du traitement, montrant un soulagement à court terme persistant à moyen terme, avec une réduction de 22 points sur l’échelle. Les effets secondaires liés à la LLLT étaient légers et comparables à ceux du placebo.
Les auteurs soulignent que les mécanismes d’action de la LLLT pour soulager la douleur ne sont pas totalement élucidés, mais pourraient impliquer une réduction de l’inflammation, une modulation de la conduction nerveuse des stimuli douloureux et une diminution de la fatigue musculaire. Ils notent : « Il est difficile de déterminer quel mécanisme est le plus pertinent, car tous les essais ont irradié plusieurs points, y compris les articulations, les nerfs et les muscles. »
Ils ajoutent : « Quoi qu’il en soit, les bénéfices cliniques de la LLLT se manifestent tant en monothérapie qu’en complément d’un programme régulier d’exercices et d’étirements. En pratique clinique, combiner la LLLT avec un programme d’exercices semble être la meilleure approche. Les résultats de cette revue montrent que la LLLT est comparable à d’autres thérapies largement utilisées, et en particulier aux interventions pharmacologiques, qui manquent souvent de preuves solides et présentent des effets secondaires fréquents. »
En conclusion, ils écrivent : « [Cette étude] démontre que la LLLT réduit la douleur immédiatement après le traitement pour les douleurs aiguës au cou et jusqu’à 22 semaines après la fin du traitement chez les patients souffrant de douleurs chroniques. »
Dans un commentaire connexe, le Dr Jaime Guzman de l’Université de la Colombie-Britannique, Vancouver, C.-B., Canada, souligne : « Les résultats d’aujourd’hui concernant la thérapie au laser à bas niveau suggèrent que ce traitement non invasif offre un soulagement de la douleur à court et moyen terme. Bien que les mécanismes d’action et leurs effets sur la fonction et les résultats professionnels ne soient pas encore totalement compris et justifient des études plus approfondies, la thérapie au laser à bas niveau mérite d’être envisagée pour la gestion de la douleur au cou non spécifique. »
« Efficacité de la thérapie au laser à faible niveau dans la gestion de la douleur au cou : une revue systématique et une méta-analyse de placebo randomisés ou des essais contrôlés de traitement actif »
Roberta T Chow, Mark I Johnson, Rodrigo A B Lopes-Martins, Jan M Bjordal
DOI : 10.1016 / S0140-6736 (09) 61522-1
La Lancette
Écrit par Stephanie Brunner (B.A.)
Perspectives récentes sur la LLLT en 2024
Depuis la publication de cette étude, plusieurs recherches supplémentaires ont été menées pour mieux comprendre l’efficacité de la LLLT. Par exemple, une étude récente a examiné l’impact de la LLLT sur les patients souffrant de douleurs cervicales chroniques, démontrant une réduction significative de la douleur ainsi qu’une amélioration de la qualité de vie. En 2024, il est essentiel de considérer la LLLT comme une option thérapeutique viable, surtout pour les patients qui ne répondent pas bien aux traitements conventionnels. De plus, la recherche continue d’explorer les mécanismes sous-jacents à la LLLT, en mettant l’accent sur son potentiel anti-inflammatoire et de régénération tissulaire. Les données récentes soulignent également l’importance de la personnalisation des traitements, en adaptant la durée et l’intensité des séances de LLLT selon les besoins individuels des patients. Ainsi, la thérapie au laser de bas niveau apparaît comme une approche prometteuse et adaptable dans le traitement de la douleur au cou.