Hormonothérapie : Avantages et Inconvénients Dévoilés

Un rapport actualisé sur les avantages et les inconvénients du THS (traitement hormonal substitutif) met en lumière les effets des œstrogènes et des progestatifs. Bien qu’ils puissent réduire le risque de fractures, ces traitements augmentent également le risque d’accidents vasculaires cérébraux, de problèmes de vésicule biliaire, d’incontinence urinaire et de thromboembolie. De plus, l’association œstrogènes-progestatifs a été liée à une augmentation du risque de cancer du sein et possiblement de démence, tandis que les œstrogènes seuls semblent diminuer ce risque.

Cette revue, élaborée par des chercheurs de l’Oregon Health & Science University et du Providence Cancer Center, a été publiée dans les Annals of Internal Medicine. Son objectif était d’assister l’USPSTF (US Preventive Services Task Force) à formuler ses nouvelles recommandations concernant l’hormonothérapie.

En guise de contexte, les chercheurs soulignent que l’hormonothérapie ménopausique pour la prévention des maladies chroniques n’est plus recommandée aujourd’hui en raison des risques élevés d’événements indésirables graves.

Les chercheurs ont entrepris de mettre à jour les preuves concernant l’efficacité de l’hormonothérapie dans la réduction des maladies chroniques, tout en étudiant l’impact et la gravité des effets indésirables. Ils ont également cherché à évaluer les résultats chez les femmes appartenant à divers sous-groupes.

Pour ce faire, ils ont collecté et analysé des données provenant de MEDLINE (janvier 2002 – novembre 2011), du registre central de Cochrane pour la base de données contrôlée des revues systématiques (jusqu’en septembre 2011), de Scopus, ainsi que d’autres références. En outre, ils ont examiné des essais randomisés et contrôlés par placebo sur le THS publiés en anglais depuis 2002, tous axés sur la prévention des maladies chroniques.

Ils ont étudié une liste restreinte de neuf essais répondant à leurs critères d’inclusion, tous jugés de bonne qualité.

Voici quelques résultats de cette étude :

  • Thérapie aux œstrogènes et aux progestatifs
    Fractures réduites (46 de moins par 10 000 années-femmes)
    augmentation du cancer du sein invasif (8 de plus par 10 000 années-femmes)
    augmentation de la thrombose veineuse profonde (12 de plus par 10 000 femmes-années)
    démence accrue (22 de plus par 10 000 années-femmes)
    augmentation de la maladie de la vésicule biliaire (20 de plus par 10 000 femmes-années)
    augmentation du nombre de décès par cancer du poumon (5 de plus par 10 000 années-femmes)
    augmentation de l’embolie pulmonaire (9 de plus par 10 000 années-femmes)
    augmentation de l’AVC (9 de plus pour 10 000 années-femmes)
    augmentation de l’incontinence urinaire (872 de plus par 10 000 femmes-années)
  • Thérapie aux œstrogènes seulement
    Fractures réduites (56 de moins par 10 000 années-femmes)
    incidence réduite du cancer du sein envahissant (8 de moins par 10 000 années-femmes)
    mort réduite (2 de moins par 10 000 années-femmes)
    augmentation de l’AVC (11 de plus par 10 000 années-femmes)
    augmentation de la thrombose veineuse profonde (7 de plus pour 10 000 années-femmes)
    augmentation de la maladie de la vésicule biliaire (33 de plus par 10 000 femmes-années)
    augmentation de l’incontinence urinaire (1 271 de plus par 10 000 femmes-années)

Il n’y avait pas de différences notables dans les résultats en fonction des conditions comorbides ou de l’âge.

L’étude n’a pas examiné la conformité (observance), certains risques liés aux résultats et d’autres schémas thérapeutiques.

Dans un résumé de la même revue, les auteurs concluent :

« Les œstrogènes et les progestatifs augmentent le risque de fractures, mais également le risque d’accidents vasculaires cérébraux, d’accidents thromboemboliques, de problèmes de vésicule biliaire et d’incontinence urinaire. L’association œstrogène-progestatif accroît le risque de cancer du sein et de démence probable, tandis que les œstrogènes seuls semblent diminuer le risque de cancer du sein. »

Perspectives et Recherches Récentes

En 2024, les recherches sur l’hormonothérapie continuent d’évoluer, avec des études récentes qui mettent l’accent sur des approches plus personnalisées. Une étude récente a révélé que l’évaluation des facteurs génétiques pourrait permettre de mieux prédire les risques associés à l’hormonothérapie. Des résultats préliminaires indiquent que certaines femmes pourraient bénéficier d’un suivi plus étroit des effets indésirables, ce qui pourrait améliorer la gestion de leur traitement.

De plus, des données plus récentes suggèrent que les alternatives non hormonales, telles que les approches phytothérapeutiques et les modifications du mode de vie, offrent des options prometteuses pour soulager les symptômes de la ménopause tout en minimisant les risques. Par exemple, l’utilisation de phytoestrogènes a montré un potentiel pour atténuer les symptômes sans les effets indésirables associés au THS traditionnel.

Il est crucial pour les professionnels de santé de rester informés des dernières avancées et de discuter des options de traitement personnalisées avec leurs patientes. L’individualisation des soins pourrait bien être la clé pour optimiser la santé des femmes tout au long de leur vie reproductive et post-reproductive.

FRMedBook