Une nouvelle analyse révèle que les enfants qui mangent sainement sont plus susceptibles d’être heureux, et ceux qui sont heureux sont plus susceptibles de manger sainement. Fait intéressant, ces liens étaient indépendants du poids.
Le surpoids et l’obésité chez les enfants constituent un problème croissant aux États-Unis et ailleurs. Environ 1 enfant et adolescent sur 3 est en surpoids ou obèse. Les niveaux ont, de façon inquiétante, triplé depuis les années 1970.
Le surpoids s’accompagne souvent d’un certain nombre de problèmes de santé, mais il a aussi des effets psychologiques. Les enfants en surpoids sont plus enclins à avoir une faible estime de soi, une image corporelle négative et une dépression.
En raison de l’ampleur de ce problème, beaucoup de recherches sont axées sur la compréhension de la psychologie derrière le surpoids, ainsi que sur l’impact du surpoids sur le bien-être psychologique des enfants.
L’une de ces études est l’étude de l’identification et de la prévention des effets sur la santé liés au régime alimentaire et au mode de vie chez les enfants et les nourrissons. Cette étude de cohorte prospective a été mise en place dans le but de prévenir l’obésité chez les enfants et de comprendre les facteurs qui y contribuent.
Enquête sur l’alimentation et le bien-être des enfants
Récemment, une équipe de l’Académie Sahlgrenska de l’Université de Göteborg en Suède a utilisé les données de cette étude pour examiner les liens entre le bien-être psychologique et le poids chez les enfants.
L’étude a inclus 7 675 enfants âgés de 2 à 9 ans provenant de huit pays européens : la Belgique, Chypre, l’Estonie, l’Allemagne, la Hongrie, l’Italie, l’Espagne et la Suède.
Au début de l’étude, les parents ont rempli un questionnaire qui précisait à quelle fréquence des aliments spécifiques étaient consommés chaque semaine. Il y avait 43 produits alimentaires au total.
De toutes ces informations, chaque enfant a reçu un score d’observance diététique saine (HDAS). Ce score capture des informations sur l’adhésion de l’enfant à une alimentation saine, prenant en compte des comportements tels que l’évitement des aliments sucrés et gras, ainsi que la consommation de légumes frais et de fruits.
De plus, le bien-être des enfants a été évalué au début et à la fin de la période d’essai de deux ans. Cela comprenait des informations sur l’estime de soi, les problèmes émotionnels et les relations avec les parents et les pairs. La taille et le poids ont également été mesurés au début et à la fin de l’étude.
Une fois les données analysées, un schéma clair est apparu, reliant le régime alimentaire au bien-être psychologique. Les résultats ont été récemment publiés dans une revue scientifique.
«Nous avons constaté que chez les jeunes enfants âgés de 2 à 9 ans, il existe une association entre l’observance de directives diététiques saines et un meilleur bien-être psychologique, incluant moins de problèmes émotionnels, de meilleures relations avec les autres enfants et une meilleure estime de soi plus tard », explique l’auteur de l’étude correspondante, le Dr Louise Arvidsson.
« Nos résultats suggèrent qu’une alimentation saine peut améliorer le bien-être des enfants. »
Dr. Louise Arvidsson
Les auteurs rapportent que des niveaux plus élevés d’estime de soi au début de l’étude étaient associés à une HDAS plus élevée après 2 ans, et que les associations entre HDAS et bien-être n’étaient pas affectées par le poids de l’enfant, ce qui était inattendu.
Le Dr Arvidsson dit : «Il était quelque peu surprenant de constater que l’association entre l’alimentation de base et un meilleur bien-être deux ans plus tard était indépendante de la position socioéconomique des enfants et de leur poids corporel.
Cette étude est la première à avoir examiné les liens entre les scores HDAS et le bien-être.
Autres conclusions et prochaines étapes
Ils ont également constaté que manger 2-3 portions de poisson par semaine était associé à une meilleure estime de soi, ainsi qu’à l’absence de problèmes émotionnels ou de problèmes avec les pairs. La consommation de produits complets était également liée à l’absence de problèmes entre pairs.
Fait intéressant, les associations vont dans les deux sens. Par exemple, les enfants ayant un meilleur sentiment de bien-être mangeaient des fruits, des graisses et des sucres conformément aux recommandations, et ceux qui avaient une meilleure estime de soi avaient des apports en sucre plus faibles.
Comme d’autres chercheurs l’ont suggéré, les émotions peuvent réguler le fait de manger et le fait de manger peut réguler les émotions.
Les résultats sont intéressants, mais, comme toujours, les chercheurs mentionnent certaines limites. L’étude était observationnelle et s’appuyait sur des données autodéclarées, ce qui signifie que la cause et l’effet ne peuvent être vérifiés.
De plus, les enfants ayant un régime alimentaire pauvre et une faible estime de soi étaient plus susceptibles d’abandonner l’étude, rendant les conclusions un peu moins faciles à tirer.
Plus de travail doit être fait. Comme le dit le Dr Arvidsson, «les associations que nous avons identifiées ici doivent être confirmées dans des études expérimentales incluant les enfants avec un diagnostic clinique de dépression, d’anxiété ou d’autres troubles du comportement plutôt que le bien-être rapporté par les parents.
Parce que l’obésité chez les enfants est une question urgente, il ne fait aucun doute que d’autres études attendront dans les coulisses.
Perspectives de recherche future
À l’approche de 2024, il est crucial d’explorer davantage comment l’alimentation impacte non seulement le physique mais aussi le mental des enfants. Des études récentes montrent que les micronutriments, tels que les oméga-3 présents dans les poissons gras, jouent un rôle clé dans le développement cérébral et pourraient potentiellement prévenir des troubles émotionnels. D’autres recherches mettent en lumière l’importance des fibres et des probiotiques dans la régulation de l’humeur et du comportement. En intégrant ces éléments dans notre approche nutritionnelle, nous pourrions voir une amélioration significative du bien-être global des enfants.
Il est également essentiel d’impliquer les parents dans l’éducation nutritionnelle afin de créer un environnement favorable à la santé mentale et physique des enfants. La sensibilisation et la formation sur la façon de préparer des repas équilibrés et attractifs peuvent renforcer l’estime de soi des enfants et les encourager à adopter des habitudes alimentaires positives.
En somme, la recherche continue d’évoluer, et nous avons la responsabilité de rester à jour avec les dernières découvertes pour optimiser la santé et le bonheur des plus jeunes. Le dialogue entre chercheurs, éducateurs et parents est essentiel pour bâtir un avenir où chaque enfant peut s’épanouir, tant sur le plan physique que psychologique.