La maladie rénale chronique est l’une des principales causes de décès aux États-Unis. Mais une nouvelle étude suggère une stratégie simple qui peut aider les patients atteints de cette maladie à améliorer leur survie : boire plus de café.
Les chercheurs ont constaté que les patients atteints de maladie rénale chronique (MRC) qui consommaient les plus grandes quantités de caféine avaient un risque de mortalité réduit d’environ 24 % par rapport à ceux qui en consommaient le moins.
Le Dr Bigotte Vieira, co-auteur de l’étude, du Centro Hospitalar Lisboa Norte au Portugal, et ses collègues, ont récemment présenté leurs conclusions lors de la Kidney Week 2017, la réunion annuelle de l’American Society of Nephrology, qui s’est tenue à la Nouvelle-Orléans, LA.
La MRC est une condition progressive dans laquelle les reins perdent progressivement leur capacité à filtrer l’eau et les déchets du sang. Au fil du temps, cette maladie peut évoluer vers l’insuffisance rénale terminale, nécessitant des options de traitement comme la transplantation rénale ou la dialyse.
On estime que plus de 30 millions d’adultes aux États-Unis souffrent de cette maladie, avec environ 661 000 individus nécessitant des traitements d’insuffisance rénale.
En 2014, plus de 48 000 personnes aux États-Unis sont décédées d’une maladie rénale, la classant ainsi comme la neuvième cause de décès dans le pays.
Risque de mortalité réduit de 24%
De nombreuses recherches ont souligné les avantages potentiels de la caféine pour la longévité, mais le Dr Vieira et son équipe soulignent qu’il n’est pas encore prouvé que les patients atteints d’insuffisance rénale chronique puissent bénéficier de telles réductions de risque.
Pour y voir plus clair, les chercheurs ont analysé les données de l’Enquête nationale sur la santé et la nutrition de 1999 à 2010, identifiant 2 328 patients atteints de MRC.
La consommation quotidienne de caféine des participants a été évaluée initialement, et ceux-ci ont été répartis en quatre groupes selon leur consommation :
- premier quartile : moins de 29,5 milligrammes par jour
- deuxième quartile : 30,5 à 101 milligrammes par jour
- troisième quartile : 101,5 à 206 milligrammes par jour
- quatrième quartile : 206,5 à 1378,5 milligrammes par jour
Les chercheurs ont ensuite examiné la mortalité de chaque participant et son association avec la consommation de caféine.
Comparativement aux individus du premier quartile, ceux du quatrième quartile avaient un risque de mortalité réduit de 24 %, tandis que ceux des deuxième et troisième quartiles avaient un risque de mortalité toutes causes confondues réduit de 12 % et 22 %, respectivement.
Selon l’équipe, ces résultats demeurent significatifs même après avoir ajusté pour des facteurs tels que l’âge, le sexe, la race, la pression artérielle, le statut tabagique, l’indice de masse corporelle (IMC) et d’autres facteurs de confusion potentiels.
Les résultats sont prometteurs
Le Dr Vieira et son équipe avertissent que, étant donné que leur étude est observationnelle, elle ne peut pas établir de lien de cause à effet entre une consommation accrue de caféine et une mortalité réduite chez les patients atteints de MRC.
Cela dit, les chercheurs estiment que leurs résultats suggèrent qu’une tasse ou deux de café supplémentaires par jour pourrait offrir des bénéfices pour la santé.
« Ces résultats suggèrent que conseiller aux patients souffrant d’insuffisance rénale chronique d’augmenter leur consommation de caféine pourrait réduire leur mortalité. Cela constituerait une option simple, cliniquement bénéfique et peu coûteuse, bien que cette hypothèse devrait être confirmée dans le cadre d’un essai clinique randomisé. »
Dr. Bigotte Vieira
Nouvelles Perspectives de Recherche en 2024
À l’heure actuelle, plusieurs études récentes continuent d’explorer le rôle de la caféine dans la santé rénale. En 2024, des chercheurs ont publié des données préliminaires suggérant que la caféine pourrait également avoir des effets anti-inflammatoires, ce qui pourrait être bénéfique pour les patients atteints de maladies rénales chroniques. En outre, des essais cliniques en cours examinent les relations entre la consommation de caféine, la progression de la maladie rénale et la qualité de vie des patients.
Les résultats de ces recherches pourraient aider à affiner les recommandations diététiques pour les patients atteints de MRC, en intégrant la caféine comme un élément potentiel d’une approche globale de gestion de la maladie. Cela pourrait également ouvrir la voie à des traitements innovants visant à améliorer la longévité et la qualité de vie des patients rénaux.
Ainsi, la caféine, souvent perçue simplement comme un stimulant, pourrait jouer un rôle clé dans la stratégie de traitement pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale. Restez à l’écoute pour plus d’informations à mesure que ces études évoluent.