Les scientifiques ont récemment mis en lumière deux variantes génétiques révélant que la susceptibilité et la survie face à la leucémie infantile pourraient être héritées, selon une étude publiée dans une revue spécialisée.
Des chercheurs de l’Institut de recherche sur le cancer de Londres affirment que cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements pour les enfants qui ne répondent pas efficacement aux thérapies actuelles.
La leucémie aiguë lymphoblastique infantile (LAL) est le cancer le plus répandu chez les enfants et les adolescents, survenant lorsque la moelle osseuse produit un excès de lymphocytes immatures, un type de globule blanc. Ce type de cancer se manifeste le plus souvent entre l’âge de 2 et 4 ans.
Pour mener leur étude, les chercheurs ont analysé les génomes de plus de 1500 enfants atteints de leucémie, en les comparant à ceux de 4500 enfants en bonne santé.
Les résultats ont révélé une forte corrélation entre deux polymorphismes mononucléotidiques (SNP) communs, considérés comme des « erreurs de copie » dans l’ADN, et la susceptibilité à la leucémie.
Un des SNP, désigné rs3824662 et localisé dans le gène GATA3, a été associé à un sous-type de tumeur, connu pour afficher un taux de rechute deux fois plus élevé et une survie globale réduite.
Richard Houlston, professeur de génétique moléculaire et de population à l’Institut de recherche sur le cancer et auteur principal de l’étude, a déclaré :
« Ces résultats sont d’une grande importance, car ils apportent des éléments de preuve supplémentaires concernant la susceptibilité héréditaire au développement de la leucémie lymphoblastique aiguë chez l’enfant. »
De plus, l’un des SNP est également lié à un risque accru de développer une forme spécifique de LAL, souvent associée à un pronostic défavorable. Cette découverte offre de nouvelles perspectives sur le développement de la maladie.
Selon l’American Cancer Society, les taux de survie liés à la leucémie infantile ont considérablement progressé au fil des années, avec un taux de survie à cinq ans pour la LAL maintenant supérieur à 85 %.
Cependant, les chercheurs soulignent qu’en dépit des avancées, un certain nombre de patients continuent de ne pas répondre aux traitements.
« Ces résultats fournissent des informations supplémentaires sur les bases génétiques et biologiques de la susceptibilité héréditaire à la leucémie lymphoblastique aiguë infantile », explique Chris Bunce, directeur de recherche à Leukemia et Lymphoma Research, qui a financé l’étude.
« En comprenant comment différentes variations génétiques déterminent le sous-type de cancer, nous pouvons personnaliser les traitements en conséquence », ajoute-t-il.
Le professeur Houlston a ajouté :
« À long terme, mieux connaître les gènes et les voies clés impliquées dans le développement de la LAL sera probablement déterminant pour concevoir de nouvelles thérapies et adapter le traitement des patients. »
Une étude récente, également menée par l’Institut de recherche sur le cancer, a identifié les premières mutations présentes dans l’utérus d’une mère, conduisant à l’apparition de la leucémie. Les chercheurs estiment que cela pourrait favoriser le développement de nouveaux traitements.
Des scientifiques de l’Hôpital de recherche pour enfants St. Jude ont récemment révélé avoir identifié une protéine essentielle à la survie de certaines cellules présentant un risque élevé de leucémie lymphoblastique aiguë, ce qui a débouché sur une nouvelle stratégie visant à éradiquer les cellules tumorales.
Perspectives et Avancées Récentes
En 2024, les recherches continuent d’évoluer, et de nouvelles études explorent le rôle des facteurs environnementaux et leur interaction avec les prédispositions génétiques. Par exemple, des travaux récents montrent que l’exposition à certains produits chimiques pendant la grossesse peut interagir avec des prédispositions génétiques, augmentant le risque de leucémie chez l’enfant. De plus, des avancées technologiques dans le séquençage de l’ADN permettent d’identifier des biomarqueurs spécifiques qui pourraient révolutionner le diagnostic et le traitement de la LAL.
En somme, les découvertes récentes renforcent l’importance d’une approche personnalisée dans la lutte contre la leucémie infantile. En intégrant les données génétiques et environnementales, nous pouvons espérer améliorer les résultats pour les patients et développer des traitements plus efficaces. La collaboration entre les chercheurs, les cliniciens et les familles sera cruciale pour transformer ces découvertes en pratiques cliniques bénéfiques.