Impact De L’Intensité De L’Exercice Sur La Libération D’Endorphines

Des études ont longtemps suggéré que l’exercice déclenche la libération des « hormones du bien-être », ou endorphines, dans le cerveau. De nouvelles recherches, cependant, révèlent que cet effet dépend considérablement de l’intensité de l’exercice.

Femme rayonnante après une séance d'entraînement intense

Les chercheurs ont constaté que les adultes ayant participé à une heure d’entraînement par intervalles à haute intensité (HIIT) ont observé une augmentation significative de la libération d’endorphines par rapport à ceux pratiquant une heure d’activité physique moins exigeante.

Le co-auteur de l’étude, Tiina Saanijoki, du Centre PET de Turku à l’Université de Turku en Finlande, et ses collègues ont récemment partagé leurs résultats dans une revue de renom.

Les lignes directrices actuelles préconisent que les adultes pratiquent au moins 150 minutes d’activité aérobique d’intensité modérée ou 75 minutes d’activité aérobique d’intensité vigoureuse chaque semaine pour améliorer ou maintenir leur santé physique.

Mais les avantages de l’exercice ne sont pas uniquement physiques. De nombreuses études montrent que l’exercice peut stimuler l’humeur et soulager l’anxiété ainsi que la dépression. Ces effets sont en partie attribués à la libération d’endorphines induites par l’effort physique.

Les endorphines, souvent appelées « hormones du bien-être », sont des peptides produits par le cerveau qui se lient aux récepteurs opiacés, réduisant la perception de la douleur et engendrant des sentiments d’euphorie.

« Le niveau de β-endorphine [β-endorphine] plasmatique est habituellement élevé pendant l’exercice intense », affirment Saanijoki et ses collègues, « mais un lien plausible entre les concentrations circulantes d’endorphine et les réponses d’humeur à l’exercice aigu n’a pas encore été complètement établi. »

Exercice modéré vs intense

Pour leur étude, les chercheurs ont voulu déterminer s’il existait des différences dans la libération d’endorphines en réponse à l’exercice aérobique conventionnel et au HIIT, qui consiste en de courtes périodes d’activité intense entrecoupées de phases d’activité moins exigeante.

L’équipe a recruté 22 hommes en bonne santé, âgés de 21 à 36 ans.

Lors de deux sessions distinctes, ces hommes ont effectué une heure d’exercice aérobique d’intensité modérée et une heure de HIIT. À l’aide de la tomographie par émission de positrons (PET), les chercheurs ont mesuré la libération d’endorphines de chaque participant après chaque séance, ainsi qu’après une période de repos.

L’humeur de chaque participant a également été évaluée après chaque séance d’exercice.

Les résultats ont montré que le HIIT entraînait une augmentation significative de la libération d’endorphines chez les hommes, dans les zones du cerveau liées à la douleur, à la récompense et aux émotions, comme le thalamus, l’insula, le cortex orbitofrontal, l’hippocampe et le cortex cingulaire antérieur.

De plus, l’équipe a découvert que le HIIT pouvait générer des sentiments négatifs chez les participants, également corrélés à une augmentation de la libération d’endorphines.

« À des intensités d’exercice très élevées, la libération d’endorphines semble être associée à une augmentation des sensations négatives et de la douleur, ce qui pourrait être nécessaire pour faire face aux défis émotionnels et physiques », explique Saanijoki. « Cependant, ces sentiments négatifs peuvent dissuader d’autres formes d’exercice. »

Après une activité aérobique d’intensité modérée, les hommes ont rapporté des sensations de plaisir et d’euphorie, correspondant à la libération d’endorphines.

« À des intensités modérées, les sensations agréables induites par la libération d’endorphines peuvent favoriser l’adhésion à une routine d’exercice régulière », note Saanijoki.

Dans l’ensemble, les chercheurs estiment que leur étude éclaire les mécanismes par lesquels les différentes intensités d’exercice influent sur la libération d’endorphines.

« Nos résultats soulignent que l’intensité de l’exercice impacte la libération d’endorphines et que le système opioïde du cerveau joue un rôle crucial dans les sentiments positifs et négatifs entraînés par l’exercice effectué à différentes intensités », conclut Saanijoki.

« La libération d’endorphines induite par l’exercice pourrait être un mécanisme essentiel soutenant la motivation à l’exercice et le maintien d’une pratique régulière […] Il est donc important de prendre en compte l’intensité de l’exercice lors de l’adoption de nouvelles habitudes d’entraînement. »

Tiina Saanijoki

Nouvelles Perspectives sur les Endorphines et l’Exercice en 2024

En 2024, de nouvelles études renforcent l’idée que l’intensité de l’exercice est un facteur déterminant dans la libération d’endorphines. Des recherches récentes montrent que les exercices d’endurance à haute intensité ne se contente pas de libérer un plus grand nombre d’endorphines, mais modifient également la manière dont le cerveau perçoit la douleur et le plaisir. Une étude a révélé que les participants ayant pratiqué des exercices intenses ont rapporté une réduction significative de leur niveau de stress, augmentant ainsi leur bien-être général.

En outre, des données récentes indiquent que la libération d’endorphines est liée à l’amélioration des performances cognitives après une séance d’exercice intense. Les chercheurs ont observé que les individus qui participent régulièrement à des séances de HIIT montrent une meilleure concentration et une mémoire améliorée, en raison de l’activation des voies neuronales par les endorphines.

Il est également essentiel de considérer l’impact psychologique de l’exercice. Des études récentes suggèrent que l’adhésion à des programmes d’entraînement variés, incluant des HIIT, peut diminuer les symptômes dépressifs et anxieux, grâce à l’effet synergique des endorphines et de l’exercice sur la chimie cérébrale.

Ainsi, à l’aube de 2024, il est crucial de continuer à explorer comment l’intensité de l’exercice peut être utilisée comme un outil thérapeutique, non seulement pour améliorer la santé physique, mais aussi pour favoriser le bien-être mental. En intégrant ces nouvelles connaissances dans nos pratiques d’entraînement, nous pouvons potentiellement optimiser les bénéfices psychologiques et physiologiques de l’exercice.

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