Thérapie Cellulaire Innovante pour Remplacer les Greffes Hépatiques

Pour la première fois, des scientifiques ont réussi à rétablir la fonction d’un organe dans un foie gravement endommagé chez un animal vivant en transplantant des cellules souches cultivées en laboratoire. Cette avancée pourrait marquer le début d’une nouvelle ère où les thérapies à base de cellules régénératrices remplacent le besoin de greffes hépatiques.

Docteur examinant des cellules souches pour la régénération hépatique

Dans leur étude, les chercheurs décrivent en détail le processus de transplantation de cellules souches hépatiques chez des souris souffrant de dommages hépatiques sévères.

Au fil des mois, les cellules ont permis aux souris de régénérer de vastes zones de leur foie, améliorant ainsi la structure et la fonction de cet organe vital.

Le foie a la capacité remarquable de se guérir naturellement grâce à des cellules appelées hépatocytes, qui possèdent des propriétés d’auto-renouvellement après une lésion. Toutefois, cette capacité est considérablement réduite en cas de blessures graves, telles que celles causées par des maladies comme la cirrhose ou l’insuffisance hépatique.

De plus, cultiver des hépatocytes en laboratoire présente des défis, ce qui limite leur utilisation potentielle pour des transplantations.

C’est pourquoi l’équipe de recherche a décidé d’explorer le potentiel des cellules souches hépatiques, connues sous le nom de progéniteurs hépatiques (HPC), pour régénérer le tissu hépatique endommagé.

Les HPC se cultivent beaucoup plus facilement que les hépatocytes et ont la capacité de se différencier en hépatocytes ainsi qu’en d’autres types de cellules hépatiques.

Une Approche Prometteuse avec des Cellules Humaines

Si les résultats obtenus avec les HPC chez les souris peuvent être reproduits chez l’homme, l’équipe espère que cela pourrait ouvrir la voie à des traitements basés sur les cellules souches pour l’insuffisance hépatique, remplaçant ainsi les greffes d’organes.

L’auteur principal, Stuart Forbes, professeur au Centre de médecine régénérative du Conseil de recherches médicales (MRC) à l’Université d’Édimbourg, souligne :

« Il faudra encore un certain temps avant que nous puissions concrétiser cela car nous devrons d’abord tester notre approche avec des cellules humaines. La maladie du foie est une cause très fréquente de décès et d’invalidité au Royaume-Uni et dans le monde. »

À plus long terme, les chercheurs espèrent également utiliser des médicaments capables de stimuler les cellules souches présentes dans le corps des patients pour favoriser la régénération du foie endommagé.

Le financement de cette recherche provient du MRC, de la UK Regenerative Medicine Platform et du Wellcome Trust.

Cette étude illustre l’importance des recherches en médecine régénérative, soutenues par des tiers, qui cherchent à développer de nouvelles stratégies pour traiter des maladies sans guérison, telles que l’insuffisance hépatique, l’arthrite, la maladie de Parkinson et même la cécité.

Parallèlement, les scientifiques progressent vers la possibilité de régénérer des membres entiers à partir de cellules souches. Une étude récente a démontré qu’une équipe du Massachusetts General Hospital a réussi à régénérer les membres antérieurs de rats à partir de cellules progénitrices, ouvrant ainsi la voie à des applications potentielles chez l’homme.

État de la recherche en 2024

En 2024, la recherche sur les cellules souches hépatiques a fait des avancées notables. Des études récentes ont montré que l’utilisation de cellules souches pluripotentes induites (iPS) pourrait également offrir de nouvelles opportunités pour la régénération hépatique. De plus, la combinaison de thérapies géniques avec des cellules souches pourrait accroître l’efficacité des traitements. Les résultats préliminaires indiquent que ces approches combinées pourraient améliorer significativement la régénération tissulaire et la fonction hépatique chez des modèles animaux.

En outre, des essais cliniques sur des humains commencent à être envisagés, ce qui pourrait accélérer l’intégration de ces nouvelles thérapies dans les pratiques cliniques. Ces développements sont cruciaux, car ils visent à réduire le besoin de greffes d’organes, offrant ainsi une alternative prometteuse pour des milliers de patients dans le monde souffrant d’insuffisance hépatique.

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