Les personnes atteintes de rosacée semblent présenter un risque légèrement plus élevé de développer une démence, en particulier la maladie d’Alzheimer, que celles qui ne souffrent pas de cette maladie inflammatoire chronique de la peau. Cette association soulève des questions importantes sur la santé neurologique des patients atteints de rosacée.
Des chercheurs danois ont réalisé cette étude et soulignent que le risque est particulièrement marqué chez les patients âgés et chez ceux dont la dermatite a été diagnostiquée par un dermatologue hospitalier. Ces résultats sont d’autant plus préoccupants dans le contexte de l’augmentation des cas de démence dans la population vieillissante.
L’équipe a entrepris cette recherche car il existe des preuves que la rosacée est associée à des niveaux plus élevés de certaines protéines qui ont également été impliquées dans divers troubles neurodégénératifs, y compris la maladie d’Alzheimer. Parmi ces protéines figurent des métalloprotéinases matricielles et des peptides antimicrobiens, qui pourraient jouer un rôle dans l’inflammation du cerveau.
Dans cette étude, les chercheurs ont examiné les données provenant des registres danois couvrant la période de 1997 à 2012. Lors de cette période, près de 6 millions de citoyens danois âgés de 18 ans et plus ont été suivis, dont environ 83 500 étaient atteints de rosacée.
Les participants ont été suivis jusqu’à la fin de 2012, ou jusqu’à ce qu’ils quittent le Danemark, ou qu’ils reçoivent un diagnostic de démence ou décèdent, selon la première éventualité. En tout, plus de 99 000 personnes ont été diagnostiquées avec une forme de démence, dont environ 29 000 avec la maladie d’Alzheimer.
L’analyse des données a révélé que les patients atteints de rosacée présentaient un risque accru de démence de 7 % et un risque accru de maladie d’Alzheimer de 25 %. Ces chiffres mettent en lumière l’importance de prendre en compte les comorbidités dans la gestion des patients atteints de rosacée.
Pour les femmes, le risque accru d’Alzheimer lié à la rosacée était de 28 %, tandis que pour les hommes, il était de 16 %. Ces différences de risque selon le sexe soulignent la nécessité de recherches supplémentaires pour mieux comprendre les mécanismes en jeu.
Symptômes neurologiques et neuropsychiatriques chez certains patients
Lorsque l’analyse a été limitée aux cas de rosacée diagnostiqués par un dermatologue hospitalier, les chercheurs ont constaté que le risque accru de démence et de maladie d’Alzheimer était respectivement de 42 % et de 92 %. Ces résultats suggèrent que les cas les plus graves de rosacée pourraient être particulièrement préoccupants sur le plan neurologique.
Faits rapides sur la rosacée :
- La rosacée affecte des millions d’Américains.
- Il n’y a pas de remède pour la maladie, mais certains médicaments peuvent soulager les symptômes.
- La rosacée est souvent confondue avec l’eczéma, l’acné ou d’autres problèmes de peau.
En savoir plus sur la rosacée et son impact potentiel sur la santé neurologique est crucial pour les professionnels de la santé et les patients. Le Dr Alexander Egeberg, premier auteur de l’étude et membre du Département de Dermato-allergologie de l’Hôpital Herlev et Gentofte à l’Université de Copenhague, a déclaré :
« Un sous-type de patients présente des symptômes neurologiques significatifs, tels que des douleurs brûlantes et piquantes dans la peau, des migraines, et des symptômes neuropsychiatriques, suggérant un lien entre la rosacée et les maladies neurologiques. »
« En effet », poursuit-il, « des preuves émergentes indiquent que la rosacée pourrait être liée à des troubles neurologiques, y compris la maladie de Parkinson et maintenant aussi la maladie d’Alzheimer. »
Le Dr Egeberg encourage les patients atteints de rosacée à ne pas présumer que cette affection cutanée entraînera inévitablement une démence. Cependant, il souligne l’existence de mécanismes sous-jacents que la rosacée et la maladie d’Alzheimer semblent partager, ce qui pourrait expliquer le lien observé. Il est important de noter que nous ne savons pas encore si l’un cause l’autre.
Lui et ses collègues suggèrent que les médecins devraient être attentifs aux symptômes de dysfonctionnement cognitif chez les patients âgés souffrant de rosacée. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si le traitement de la rosacée pourrait également réduire le risque de développer une démence.
Enfin, des innovations telles qu’une capsule implantable promettent des avancées dans la prévention de la maladie d’Alzheimer, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur les patients vulnérables.