Risques Mortels Liés à Certains Médicaments Antihypertenseurs

L’hypertension artérielle, souvent désignée simplement comme hypertension, constitue un facteur de risque majeur pour les maladies cardiaques, qui demeurent la première cause de mortalité aux États-Unis. Cependant, une étude récente souligne que certaines classes de médicaments couramment prescrits pour gérer cette condition pourraient, paradoxalement, augmenter le risque de décès.

Bouteilles de pilules avec un stéthoscope et un tensiomètre, symbolisant les risques des médicaments antihypertenseurs

Des chercheurs de l’Institut de cardiologie Intermountain Medical Center à Salt Lake City, dans l’Utah, ont observé que les patients souffrant d’hypertension et utilisant des alpha-bloquants ainsi que des agonistes alpha-2 pour contrôler leur pression artérielle présentent une variabilité accrue de celle-ci, ce qui pourrait être associé à un risque accru de mortalité.

Le Dr Brian Clements, auteur principal de l’étude, a présenté ces résultats lors des sessions scientifiques de l’American College of Cardiology (ACC) qui se sont tenues à Orlando, en Floride, en 2018.

La pression artérielle représente la force que le sang exerce contre les parois des artères. En novembre dernier, l’American Heart Association (AHA) et l’ACC ont publié de nouvelles recommandations concernant la définition de l’hypertension.

Désormais, une personne est considérée comme ayant de l’hypertension si sa pression artérielle systolique (le premier chiffre) est égale ou supérieure à 130 mmHg, et si sa pression diastolique (le second chiffre) est de 80 mmHg ou plus.

La pression systolique indique la force du sang lors des contractions cardiaques, tandis que la pression diastolique reflète cette force lorsque le cœur est au repos entre deux battements.

Ces nouvelles directives impliquent que près de la moitié des adultes aux États-Unis souffrent d’hypertension, ce qui les rend plus vulnérables à des événements graves tels que les crises cardiaques, les AVC, et diverses maladies cardiaques.

Dans le traitement de l’hypertension, l’objectif primordial est de réduire la pression artérielle. Cela peut être accompli par des modifications du mode de vie, telles que l’adoption d’une alimentation équilibrée et l’augmentation de l’activité physique, ainsi que par le recours à des médicaments.

Des recherches antérieures ont montré que la constance est essentielle pour maintenir des niveaux de pression artérielle sains. Une étude de 2016 a même établi un lien entre une variabilité accrue de la pression artérielle systolique et une augmentation de 15% du risque de mortalité toutes causes confondues.

Cette nouvelle étude menée par le Dr Clements et son équipe met en lumière que certains médicaments utilisés pour abaisser la pression artérielle pourraient exacerber ce risque de mortalité.

Deux Médicaments à Éviter

Dans le cadre de leur recherche, les scientifiques ont analysé les données de plus de 10 500 adultes souffrant d’hypertension. La pression artérielle des participants a été mesurée au moins sept fois entre janvier 2007 et décembre 2011, tout en surveillant les types de médicaments antihypertenseurs qu’ils prenaient.

L’équipe a utilisé ces données pour évaluer si certaines classes de médicaments étaient associées à des variations de la pression artérielle.

Les résultats ont mis en évidence deux classes de médicaments qui entraînaient une variabilité accrue de la pression artérielle : les alpha-bloquants et les agonistes alpha-2.

Les alpha-bloquants, tels que le mésylate de doxazosine et le chlorhydrate de prazosine, agissent en dilatant les vaisseaux sanguins. En revanche, les agonistes alpha-2, tels que la méthyldopa, ciblent l’activité du système nerveux sympathique, réduisant ainsi la constriction vasculaire.

Sur la base de ces résultats, le Dr Clements et son équipe recommandent de ne pas recourir à ces deux types de médicaments pour traiter l’hypertension.

« Les patients doivent être conscients de leur pression artérielle », déclare-t-il. « Si celle-ci varie constamment, il est essentiel que le patient collabore avec son médecin pour explorer d’autres options médicamenteuses qui minimiseront ces fluctuations.

« Dans la mesure du possible, les deux types de médicaments associés à une augmentation des variabilités devraient être évités », ajoute-t-il.

Le Dr Clements souligne également que des alternatives plus sûres incluent les inhibiteurs de l’ACE, les inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine, les inhibiteurs calciques et les diurétiques thiazidiques. « Les personnes prenant d’autres types de traitements antihypertenseurs présentent un risque accru de décès », précise-t-il.

Cependant, il est essentiel de noter que la variabilité de la pression artérielle ne dépend pas uniquement des médicaments. Le Dr Clements fait remarquer que la méthode de mesure de la pression artérielle peut avoir un impact significatif sur les résultats.

« […] en raison des multiples facteurs influençant les mesures de pression artérielle », explique-t-il, « trouver des moyens plus précis de mesurer la pression artérielle pourrait aider à identifier des traitements plus efficaces pour les patients souffrant d’hypertension.

Pour garantir des mesures précises, il recommande aux patients de rester assis ou allongés pendant 15 minutes avant de prendre leur pression. Éviter le stress et utiliser un tensiomètre correctement calibré peut également s’avérer bénéfique.

Nouvelles Perspectives sur le Traitement de l’Hypertension

Les récents travaux de recherche en 2024 ont également mis en lumière l’importance de l’approche personnalisée dans le traitement de l’hypertension. En effet, des études récentes ont démontré que la réponse au traitement antihypertenseur peut varier considérablement d’un individu à l’autre, soulignant l’importance d’une évaluation clinique approfondie avant la prescription.

Par ailleurs, des avancées dans le domaine de la télémédecine ont permis un suivi plus régulier des patients hypertendus, facilitant ainsi des ajustements rapides de leur traitement en fonction des fluctuations de leur pression artérielle.

Enfin, les recherches en cours sur les biomarqueurs de l’hypertension pourraient révolutionner notre compréhension de cette condition, offrant des pistes prometteuses pour des interventions plus ciblées et efficaces.

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