La saison des fêtes est sur nous, ce qui signifie que beaucoup d’entre nous se livrent à un verre ou deux lors des fêtes de bureau ou des réunions de famille. Cependant, une nouvelle étude met en lumière un point préoccupant : il pourrait être judicieux d’éviter le vin blanc, car il semblerait qu’il augmente le risque de mélanome.
Eunyoung Cho, professeur agrégé de dermatologie et d’épidémiologie à la Warren Alpert Medical School de l’Université Brown à Providence, RI, et ses collègues ont récemment partagé leurs résultats dans une revue médicale de renom.
Le mélanome, une forme agressive de cancer de la peau, débute dans les mélanocytes, ces cellules de la couche supérieure de la peau. Bien qu’il soit moins fréquent que d’autres types de cancer cutané, tels que le carcinome basocellulaire, il est nettement plus mortel. D’après l’American Cancer Society, plus de 10 000 personnes décéderont du mélanome chaque année aux États-Unis.
L’exposition aux rayons ultraviolets (UV), que ce soit par le soleil, les lits de bronzage ou les lampes, représente un facteur de risque majeur pour le mélanome. D’autres facteurs incluent des antécédents familiaux, une peau claire, des taches de rousseur, des cheveux blonds, un grand nombre de grains de beauté et un système immunitaire affaibli.
Dans cette nouvelle recherche, Cho et son équipe suggèrent que la consommation d’alcool, et notamment de vin blanc, devrait être ajoutée à cette liste de risques.
Un verre de vin blanc par jour pourrait augmenter le risque de mélanome de 13 pour cent
L’alcool est déjà reconnu comme un facteur de risque pour plusieurs cancers, y compris ceux de la tête et du cou, du foie, du sein et de l’œsophage.
Pour cette étude, Cho et ses collègues ont examiné les données de trois grandes recherches, regroupant au total 210 252 adultes, afin d’évaluer le lien potentiel entre consommation d’alcool et risque de mélanome.
Faits rapides sur le mélanome
- Cette année, environ 76 380 nouveaux cas de mélanome seront diagnostiqués.
- Les taux de mélanome aux États-Unis ont augmenté de manière inquiétante depuis 30 ans.
- Le cancer de la peau est 20 fois plus fréquent chez les Blancs que chez les Noirs.
Pour approfondir le sujet du mélanome, les participants ont complété des questionnaires détaillant leur consommation d’alcool. Une boisson standard a été définie comme contenant 12,8 grammes d’alcool, et les participants ont été suivis pendant une moyenne de 18,3 ans.
En analysant la consommation totale d’alcool, l’équipe a constaté que chaque boisson alcoolisée consommée quotidiennement était associée à un risque accru de mélanome de 14 pour cent.
Cependant, en examinant les résultats par type d’alcool, il s’est avéré que seul le vin blanc était indépendamment associé à un risque accru de mélanome ; chaque verre de vin blanc par jour était lié à une augmentation de 13 pour cent du risque.
Selon l’équipe, la consommation de bière, de vin rouge et de liqueur n’a pas montré d’impact significatif sur le risque de mélanome.
Une autre découverte intéressante a révélé que les mélanomes sur les parties du corps moins exposées aux rayons UV étaient souvent liés à la consommation d’alcool. Par exemple, les adultes consommant au moins 20 grammes d’alcool par jour présentaient un risque accru de 73 % de développer un mélanome sur le tronc, mais seulement 2 % de plus pour les mélanomes au niveau de la tête, du cou ou des extrémités. D’autres recherches sont nécessaires pour explorer les mécanismes sous-jacents.
Les conclusions renforcent les recommandations sur la consommation d’alcool
Cho a exprimé sa surprise de constater que seul le vin blanc était associé de manière indépendante à un risque accru de mélanome, et elle souligne que des recherches supplémentaires sont essentielles pour comprendre ce phénomène.
Elle rappelle des études antérieures suggérant que certains vins contiennent des niveaux plus élevés d’un composé chimique, l’acétaldéhyde, connu pour endommager l’ADN. En ce qui concerne le vin rouge, celui-ci contient plusieurs antioxydants qui pourraient atténuer les effets nocifs de l’acétaldéhyde.
Globalement, les chercheurs concluent que le mélanome devrait figurer parmi les cancers liés à la consommation d’alcool. De plus, leurs résultats soutiennent les recommandations de l’American Cancer Society, qui préconisent de limiter la consommation d’alcool à un maximum de deux verres par jour pour les hommes et un pour les femmes.
Les personnes présentant déjà un risque accru de mélanome doivent faire preuve d’une vigilance particulière, ajoutent les auteurs.
« La signification clinique et biologique de ces résultats reste à déterminer, mais pour les personnes déjà exposées à d’autres facteurs de risque de mélanome, il pourrait être judicieux de considérer les conseils concernant la consommation d’alcool comme une stratégie efficace pour réduire les risques de mélanome et d’autres cancers », conclut Eunyoung Cho.
Enfin, il est essentiel de rester informé des avancées médicales. Par exemple, des recherches récentes se concentrent sur de nouveaux médicaments prometteurs, capables de stopper l’évolution du mélanome, offrant ainsi de nouveaux espoirs aux patients.