Transmission Du VPH Oral : Nouvelles Évidences Scientifiques

Une nouvelle étude met en lumière des preuves supplémentaires que les infections par le papillomavirus humain (VPH) par voie orale peuvent être transmises par des voies orales à orales et orales à génitales.

Papillomavirus humain - Transmission et santé

Le virus du papillome humain (VPH) est la maladie sexuellement transmissible la plus répandue aux États-Unis, infectant chaque année 14 millions d’Américains.

Les infections à HPV à haut risque, telles que HPV 16 et HPV 18, représentent environ 5 % des cancers dans le monde, y compris les cancers de l’oropharynx (cancers de la gorge). Chaque année, environ 8 400 cas de cancer oropharyngé attribuables à une infection orale au VPH sont diagnostiqués.

Cependant, la manière dont les gens contractent le VPH par voie orale reste un sujet de débat dans la recherche médicale. Certaines études suggèrent que le virus peut être transmis par des rapports sexuels oraux avec une personne ayant une infection génitale au VPH, tandis que d’autres avancent que l’infection pourrait se propager par un baiser avec une personne infectée par le VPH oral. Néanmoins, de nombreuses études n’ont pas confirmé ces associations.

Des chercheurs canadiens affirment que leur récente étude, publiée dans une revue scientifique, offre des preuves supplémentaires que la transmission du VPH peut se produire par contact oral-oral et oral-génital avec une personne infectée.

HPV Oral Commun Chez Les Hommes Avec Des Partenaires Féminins Infectés

Le chef de l’étude, Eduardo Franco, du département d’oncologie de la Faculté de médecine de l’Université McGill au Canada, et son équipe ont examiné la prévalence de l’infection au VPH chez 222 hommes et leurs partenaires féminins.

Tous les participants ont rempli un questionnaire sur leurs antécédents sexuels, incluant des informations sur la fréquence à laquelle les hommes pratiquaient des rapports sexuels oraux avec leur partenaire, et ont fourni des échantillons oraux et vaginaux ou du pénis/scrotum.

Les résultats ont montré que 7,2 % des hommes développaient un HPV oral. Parmi ceux-ci, 28,6 % avaient une partenaire infectée par le VPH oral, tandis que 11,5 % avaient une partenaire avec une infection génitale au VPH. Le tabagisme représentait une voie d’infection par le VPH oral chez 12,2 % des hommes, alors que 17,9 % des infections se produisaient chez des hommes dans des relations non monogames.

Les chercheurs ont découvert que 2,3 % des hommes participants étaient porteurs du VPH 16. Parmi les 33 hommes ayant eu des partenaires avec une infection génitale au VPH 16, 6,1 % étaient également infectés.

De plus, l’équipe a observé que le risque d’infection au VPH chez un homme augmentait proportionnellement à la fréquence des rapports oraux avec sa partenaire infectée; chaque augmentation de la fréquence des rapports oraux doublait le risque pour l’homme d’être infecté par le type spécifique de VPH présent chez sa partenaire féminine.

Il n’y avait pas d’infection au VPH chez les hommes ayant un partenaire sans VPH oral ou génital, ceux qui étaient en relation monogame ou ceux qui n’avaient jamais fumé.

En commentant les résultats, Franco a déclaré :

« Comprendre comment le VPH est transmis est primordial pour identifier les personnes à risque d’infection et les aider à se protéger ainsi que leurs partenaires. Notre étude fournit des preuves supplémentaires que le VPH est transmis sexuellement par contact oral-oral et oral-génital. »

L’année dernière, une autre étude a suggéré un lien entre le VPH oral et une mauvaise santé bucco-dentaire. Des chercheurs du Centre des sciences de la santé de l’Université du Texas ont constaté que les participants souffrant de maladies des gencives étaient 51 % plus susceptibles de développer un HPV oral que ceux qui n’en souffraient pas.

Perspectives et Recherches Récentes

En 2024, les recherches sur le VPH oral continuent d’évoluer, avec des études soulignant l’importance de la vaccination et des dépistages réguliers. Des travaux récents montrent que la vaccination contre le VPH pourrait réduire l’incidence des cancers associés au VPH, notamment ceux de l’oropharynx. De plus, des enquêtes récentes ont mis en lumière l’impact de la santé bucco-dentaire sur le risque d’infection au VPH, renforçant l’idée qu’une bonne hygiène buccale pourrait jouer un rôle protecteur.

Il est essentiel de continuer à sensibiliser le public et les professionnels de la santé sur la transmission du VPH et ses conséquences. Les campagnes de sensibilisation doivent inclure des informations sur la prévention, la vaccination et l’importance d’un suivi médical régulier.

En conclusion, comprendre les voies de transmission du VPH oral est crucial pour mettre en place des stratégies de prévention efficaces et protéger la santé publique.

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