La plupart des femmes rencontrent au moins une fois des épisodes de spotting sans règles, et pour certaines, ce phénomène est relativement courant. Mais comment distinguer le spotting d’une période menstruelle classique ?
Le spotting ne signifie généralement pas qu’il y a un problème de santé grave. Noter le moment, la durée de ce spotting et d’autres détails pertinents peut aider à en identifier les causes.
Il est important de souligner que certaines règles peuvent commencer ou se terminer par des taches, et que certaines femmes peuvent connaître des saignements plus légers que d’autres. De ce fait, il peut être difficile de faire la distinction.
Différences
Les saignements vaginaux qui ne sont pas liés aux menstruations sont qualifiés de spotting.
Certaines femmes parlent également de saignements légers qui surviennent avant ou après une période de spotting.
Celles qui suivent leur cycle menstruel connaissent leur corps suffisamment pour faire la différence entre le spotting et le saignement menstruel ordinaire.
Saignement menstruel
Les menstruations surviennent en moyenne tous les 28 jours chez les femmes non enceintes. Chaque mois, la muqueuse de l’utérus s’épaissit pour préparer une éventuelle grossesse. Si l’ovule n’est pas fécondé, l’utérus élimine sa paroi, entraînant ainsi les règles.
Voici quelques caractéristiques des saignements menstruels :
- Un cycle régulier : Bien que la durée entre les menstruations varie d’une femme à l’autre, la plupart d’entre elles ont des règles à peu près à la même période chaque mois.
- Un saignement prévisible : Les saignements menstruels suivent généralement un schéma propre à chaque femme. Pour beaucoup, cela commence par des taches légères, s’intensifie pendant un ou deux jours, puis diminue progressivement, se terminant par des taches.
- Une durée sans saignement : Certaines femmes ayant des déséquilibres hormonaux peuvent avoir des saignements tout au long du mois, mais les menstruations durent généralement de 5 à 7 jours et ne s’étendent jamais sur un mois entier.
- Les menstruations s’accompagnent souvent d’autres symptômes : Avant les règles, les fluctuations hormonales peuvent provoquer des symptômes tels que la sensibilité des seins ou des maux de tête. Certaines femmes ressentent des crampes dues à la contraction de l’utérus pour expulser la muqueuse, avec des douleurs variant de légères à intenses.
- Le sang menstruel est généralement rouge : Bien que la couleur puisse aider à faire la distinction entre règles et spotting, le sang peut être brun au début ou à la fin des règles. Certaines femmes peuvent également voir des caillots ou des filaments de sang, ce qui est moins fréquent avec le spotting.
Repérage
Divers facteurs peuvent provoquer des taches, et le modèle de spotting varie d’une femme à l’autre.
Voici quelques caractéristiques du spotting :
- Un moment irrégulier : Les femmes peuvent avoir du spotting un jour, arrêter, puis recommencer, certaines éprouvant des taches intermittentes tout au long du mois.
- Lié à des événements prévisibles du cycle menstruel : Les saignements inexpliqués sont souvent irréguliers, mais les taches peuvent aussi apparaître autour de l’ovulation. Certaines femmes expérimentent un à deux jours de spotting léger chaque mois.
- Peut être associé à des douleurs ou d’autres symptômes : Ce qui inclut des douleurs abdominales.
- Une couleur souvent différente de celle du sang menstruel normal : Certaines femmes remarquent un sang brun ou un spotting plus léger avec une texture et une odeur différentes.
- Peut être influencé par des médicaments hormonaux de contraception : L’initiation d’un nouveau contraceptif hormonal peut entraîner des modifications du flux et des moments des saignements.
Causes communes
Le spotting ne signifie pas toujours qu’il y a un problème de santé. Voici quelques-unes des raisons les plus fréquentes observées par les femmes :
Ovulation
Lors de l’ovulation, lorsque les ovaires libèrent un ovule, un petit follicule se rompt, ce qui peut provoquer des taches légères chez certaines femmes, durant un jour. Cela peut également être précédé d’une légère baisse de la température quelques jours avant l’ovulation.
Le spotting d’ovulation se produit généralement au milieu du cycle et est rarement abondant. Parfois, il peut s’accompagner de légères crampes qui peuvent durer quelques heures à un jour.
Fibromes utérins ou polypes
Les fibromes et polypes utérins sont des excroissances bénignes dans l’utérus, mais elles peuvent devenir assez volumineuses et provoquer des douleurs ou d’autres symptômes.
Beaucoup de femmes atteintes de fibromes ou de polypes souffrent de saignements irréguliers entre leurs règles. Certains types de spotting peuvent également indiquer la présence de ces excroissances. Cela inclut les taches qui durent plusieurs cycles ou celles accompagnées de :
- douleurs pelviennes
- difficultés de fertilité
- règles irrégulières
Saignement d’implantation
Environ une semaine après la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde, ce dernier doit s’implanter dans l’utérus, ce qui peut parfois provoquer des saignements légers, appelés saignement d’implantation.
Ce type de saignement ne dure généralement qu’un ou deux jours et survient environ une semaine après l’ovulation, souvent une à deux semaines avant le début des règles.
Contraceptifs hormonaux
Les contraceptifs hormonaux, tels que les pilules, les injections ou les implants, peuvent entraîner des saignements. Le spotting est particulièrement fréquent durant les premiers mois, alors que le corps s’adapte aux hormones.
Les taches peuvent évoluer au fil du temps, se produisant de manière intermittente ou suivant un schéma prévisible. Si le spotting commence plusieurs mois après le début des contraceptifs, sans antécédents de spotting, cela peut indiquer un problème sous-jacent, et il est conseillé de consulter un médecin.
Allaitement maternel
L’allaitement inhibe l’ovulation, surtout si le bébé est exclusivement allaité. Il est crucial de noter que l’ovulation peut se produire environ deux semaines avant le retour des règles, ce qui signifie qu’il est possible de tomber enceinte pendant l’allaitement.
Cependant, de nombreuses femmes qui allaitent expérimentent des épisodes de spotting. Les fluctuations hormonales liées à l’allaitement peuvent également provoquer des saignements.
Les changements hormonaux qui surviennent lorsque le corps se prépare à ovuler pour la première fois après l’accouchement peuvent également déclencher des épisodes de spotting.
Les blessures
Une blessure au vagin, au col de l’utérus ou à l’utérus peut provoquer des saignements anormaux. Des rapports sexuels intenses ou un examen gynécologique, comme un test PAP, peuvent irriter le col de l’utérus ou les tissus vaginaux, entraînant des saignements.
Si le saignement est léger et ne s’accompagne pas de douleur, il est généralement conseillé d’attendre de voir si cela disparaît. Toutefois, un saignement inexpliqué, abondant ou douloureux doit être considéré comme une urgence médicale.
Fausse couche
Environ la moitié des femmes qui connaissent des saignements durant leur grossesse subiront une fausse couche. Parfois, le saignement est le premier signe d’une grossesse. Les fausses couches très précoces peuvent même être confondues avec des menstruations anormales.
IST
Certaines infections sexuellement transmissibles (IST) peuvent causer des saignements vaginaux anormaux, similaires à des taches. La gonorrhée est un coupable fréquent, pouvant également entraîner des pertes inhabituelles ou des douleurs lors de la miction.
La maladie inflammatoire pelvienne (MIP) est un type d’inflammation pelvienne chronique causée par une infection. Les femmes atteintes de MIP peuvent éprouver des difficultés à concevoir si les symptômes ne sont pas traités. La MIP provoque souvent des saignements, en particulier après un rapport sexuel, ainsi que des douleurs pelviennes.
Cancer
Bien que rare, le spotting peut être un symptôme de cancer. Les types de cancer pouvant causer des taches incluent :
- cancer vaginal
- cancer du col de l’utérus
- cancer de l’utérus
- cancer des ovaires
Le spotting est souvent accompagné de douleurs et d’autres symptômes, et peut persister sur plusieurs mois. Ces symptômes peuvent s’améliorer, s’aggraver ou évoluer progressivement.
Les femmes ayant dépassé la ménopause ou ayant des antécédents familiaux de ces cancers sont à risque accru. Il n’est jamais normal pour les femmes ménopausées d’avoir des saignements vaginaux.
Quand appeler un médecin
Toute femme ayant des saignements prolongés ou des taches inexpliquées doit consulter un médecin. Il est impératif de contacter un professionnel de santé immédiatement si :
- les taches sont abondantes, provoquent des vertiges ou sont accompagnées d’une odeur désagréable
- elles ont récemment subi un viol
- elles pensent que le spotting pourrait être dû à une blessure
- elles sont enceintes ou pourraient l’être
- elles constatent des taches après la ménopause
Une femme devrait également consulter un médecin si le spotting :
- dure plus de quelques jours
- est accompagné de douleur
- persiste de manière intermittente sur plus d’un cycle
Dans certaines situations, une approche attentiste peut être appropriée. Cela inclut les cas où les taches sont :
- identiques à celles qu’elles ont déjà connues auparavant
- probablement dues à l’implantation
- potentiellement causées par l’ovulation
Si elles ne sont pas sûres de la situation, il vaut mieux être prudent et consulter un médecin pour obtenir des conseils. Dans la majorité des cas, cependant, le spotting n’indique pas un trouble médical et peut être temporaire.
Perspectives récentes sur le spotting
Les recherches récentes en 2024 mettent davantage l’accent sur la nécessité d’une éducation et d’une sensibilisation accrues autour des saignements vaginaux et de leurs implications. Une étude récente a révélé que près de 30% des femmes pensent que le spotting est toujours le signe d’un problème médical, ce qui peut entraîner une anxiété inutile. Il est essentiel d’informer les femmes sur le fait que le spotting peut également être une réponse normale aux changements hormonaux, notamment autour de l’ovulation et de l’implantation.
Des chercheurs ont également identifié des liens entre le stress et les irrégularités menstruelles, y compris le spotting. En effet, le stress peut affecter le cycle hormonal et entraîner des périodes de saignement irrégulières. Une autre étude a montré que les femmes qui pratiquent des techniques de gestion du stress, comme la méditation ou le yoga, signalent moins d’épisodes de spotting.
Enfin, avec la montée en popularité des contraceptifs hormonaux, il est important de surveiller les effets à long terme de ces médicaments sur le cycle menstruel des femmes. Des études montrent que certaines femmes peuvent continuer à éprouver du spotting même après plusieurs mois d’utilisation, suggérant qu’un suivi médical régulier est crucial pour garantir la santé reproductive.