Une nouvelle étude portant sur plus de 5 000 enfants a associé la consommation de lait non vache à une taille plus courte, ce qui soulève des inquiétudes quant au contenu nutritionnel des substituts du lait de vache.
Les chercheurs ont constaté que les enfants qui consomment du lait autre que celui des vaches peuvent être plus petits que la moyenne pour leur âge, comparativement aux enfants qui boivent du lait de vache.
En outre, l’étude a révélé que plus l’apport de lait non laitier des enfants est grand, plus ils sont susceptibles d’être courts.
L’auteur principal de l’étude, le Dr Jonathon Maguire, de l’hôpital St. Michael’s au Canada, et ses collègues ont récemment rapporté leurs résultats dans une revue médicale de renom.
Selon les National Institutes of Health (NIH), le conseil est que le lait de vache ne doit pas être donné aux enfants de moins de 1 an, car il manque de nombreux nutriments nécessaires. Qui plus est, les protéines et les graisses du lait de vache sont difficiles à digérer pour les bébés.
Pour les enfants de plus de 1 an, cependant, le lait de vache est considéré comme bénéfique pour le développement de la santé du cerveau et des os, en raison de sa teneur élevée en graisses, protéines et calcium.
Des études ont également associé la consommation de lait de vache dans l’enfance avec une augmentation de la taille. La nouvelle étude soutient cette association, après avoir constaté que les enfants qui boivent du lait non-vache sont susceptibles d’être plus courts.
Chaque tasse de lait non-vache liée à une hauteur plus courte
Le Dr Maguire et son équipe ont tiré leurs conclusions en analysant les données de 5 034 enfants âgés de 24 à 72 mois qui faisaient partie de la cohorte du Groupe canadien de recherche appliquée sur les enfants.
Les chercheurs ont examiné la consommation quotidienne de lait de vache de chaque enfant, ainsi que leur consommation quotidienne de lait autre que le lait de vache, comme le lait de soja et le lait d’amande.
92% des enfants consommaient du lait de vache chaque jour, tandis que 13% des enfants buvaient du lait non vache tous les jours.
Comparativement aux enfants qui consommaient du lait de vache, ceux qui buvaient du lait non vache étaient plus petits que la moyenne pour leur âge; pour chaque tasse de lait non laitier de 250 millilitres consommée quotidiennement, les enfants avaient en moyenne 0,4 centimètre de moins.
Toutefois, pour chaque tasse de lait de vache consommée quotidiennement, les enfants mesuraient en moyenne 0,2 centimètre de plus.
L’équipe a identifié une différence de taille de 1,5 centimètre pour un enfant de trois ans qui buvait trois tasses de lait non vache par jour, comparativement à un enfant de trois ans qui consommait trois tasses de lait de vache chaque jour.
Les chercheurs ont également identifié une taille plus courte que la moyenne chez les enfants qui buvaient une combinaison de lait de vache et de lait non vache, suggérant que le lait de vache ne compense pas le lien entre le lait non vache et la taille réduite.
Le contenu nutritionnel du lait autre que le lait de vache pourrait être à blâmer
L’étude n’a pas été conçue pour mettre en évidence les mécanismes sous-jacents du lien entre la consommation de lait autre que la vache et la taille plus courte, mais les chercheurs suggèrent qu’elle pourrait être liée aux niveaux inférieurs de protéines dans le lait non vache.
À titre d’exemple, le Dr Maguire note que deux tasses de lait de vache contiennent environ 16 grammes de protéines, soit 100 pour cent de la recommandation quotidienne de protéines pour un enfant de trois ans. En comparaison, deux tasses de lait d’amande contiennent seulement 4 grammes de protéines.
«Le contenu nutritionnel du lait de vache est réglementé aux États-Unis et au Canada, tandis que le contenu nutritionnel de la plupart des laits non vache ne l’est pas», explique le Dr Maguire. « L’absence de réglementation signifie que le contenu nutritionnel varie considérablement d’un produit de lait non vache à l’autre, en particulier dans la quantité de protéines et de matières grasses. »
Étant donné que la consommation de lait de vache pendant l’enfance est en hausse – en raison des allergies et des bienfaits pour la santé perçus – les chercheurs estiment qu’il faudrait mettre davantage l’accent sur le contenu nutritionnel de ces produits.
«Si les produits sont commercialisés comme étant équivalents au lait de vache, en tant que consommateur et parent, je voudrais savoir qu’ils sont en fait les mêmes en termes d’effet sur la croissance des enfants», explique le Dr Maguire.
Perspectives et recherches récentes
À la lumière de ces résultats, il est essentiel d’explorer davantage les choix alimentaires des enfants. Des recherches récentes, notamment une étude de 2024, ont souligné l’importance d’une alimentation équilibrée riche en nutriments, en particulier durant les premières années de vie.
Il est évident que la nutrition infantile doit être prise au sérieux. Les parents doivent être conscients des différences nutritionnelles entre le lait de vache et les alternatives non laitières. En effet, une étude de 2024 a révélé que les enfants qui consomment régulièrement des produits laitiers riches en calcium et en protéines présentent une croissance supérieure, tant en hauteur qu’en développement osseux. Des données récentes montrent également que 30% des enfants de moins de cinq ans ne consomment pas suffisamment de calcium, ce qui pourrait avoir des conséquences à long terme sur leur santé.
Ainsi, la sensibilisation et la régulation des produits laitiers non-vache sont cruciales. Les parents doivent être éduqués sur les meilleures pratiques en matière de nutrition infantile, en tenant compte des recommandations diététiques actuelles. En intégrant des produits laitiers riches en nutriments dans le régime alimentaire des enfants, on peut potentiellement améliorer leur croissance et leur développement.
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