Le maximum de temps qu’une femme peut garder son implant contraceptif ou son dispositif intra-utérin hormonal, tel qu’établi par le régulateur américain, la FDA, pourrait être trop prudent, suggèrent les premiers résultats d’une étude qui suit l’efficacité continue de ces méthodes de contraception au-delà des dates limites. Cette découverte ouvre la voie à une réévaluation des recommandations actuelles.
Les chercheurs de l’École de Médecine de l’Université de Washington à St. Louis, MO, rapportent que les dispositifs intra-utérins hormonaux (DIU, communément appelés « spirales ») et les implants contraceptifs (bâtonnets en plastique flexibles insérés dans le bras) « restent très efficaces une année après leur durée d’utilisation approuvée. » Ces résultats sont prometteurs pour les femmes qui utilisent ces méthodes de contraception.
Les résultats, publiés en ligne avant impression dans la revue, proviennent d’une analyse de 500 des 800 femmes prévues pour être inscrites à l’étude. Il est essentiel de noter que cette étude met en lumière la nécessité d’une réévaluation des normes établies par la FDA.
La durée d’utilisation recommandée approuvée par la Food and Drug Administration (FDA) est :
- 3 ans pour les implants contraceptifs
- 5 ans pour les DIU hormonaux.
Cependant, les implants étudiés, Implanon et Nexplanon, ainsi que le DIU Mirena, ont tous démontré une performance contraceptive fiable dans l’étude pour une année supplémentaire, remettant en question les recommandations actuelles.
Dans cette première analyse, aucune des 237 femmes qui continuaient de dépendre des implants n’est tombée enceinte au-delà de la date limite. En revanche, il y a eu une grossesse parmi les 263 femmes continuant à utiliser des DIU hormonaux, bien que ce taux de succès contraceptif, selon les chercheurs, soit conforme à celui observé lorsque les méthodes sont utilisées dans les limites recommandées pendant 5 ans.
L’étude continuera à surveiller l’efficacité contraceptive des dispositifs jusqu’à trois ans au-delà des délais recommandés pour leur retrait, ce qui pourrait avoir des implications significatives pour la pratique clinique.
Le Dr Colleen McNicholas, co-auteur et professeur adjoint d’obstétrique et de gynécologie à l’École de Médecine de l’Université de Washington, décrit les implications potentielles de cette recherche : « Cette recherche est importante car l’utilisation prolongée de ces appareils pourrait réduire les coûts tant pour l’individu que pour l’assureur, tout en améliorant la commodité pour les femmes, qui peuvent retarder l’enlèvement et la réinsertion. »
Lorsque les femmes se sont inscrites à l’étude, elles avaient toutes entre 18 et 45 ans. Informées des risques de grossesse en mettant de côté les conseils de la FDA, leurs contraceptifs devaient être dans les 6 mois suivant la date de péremption.
D’autres études ont également testé la durabilité des DIU et des implants au-delà des limites établies. Les chercheurs soulignent que les travaux antérieurs de l’Organisation mondiale de la santé et de chercheurs européens ont montré qu’ils peuvent être efficaces plus longtemps.
L’auteur principal, le Dr Jeffrey Peipert, souligne l’importance de ces découvertes pour la population. Le professeur d’obstétrique et de gynécologie affirme : « Plus une méthode contraceptive est efficace, plus l’impact qu’elle peut avoir est grand. À long terme, ce travail pourrait changer la façon dont nous fournissons des méthodes contraceptives dans le monde et permettre aux femmes de contrôler leur santé reproductive et la taille de leur famille. »
Utilisation Croissante de Méthodes Plus Fiables et Réversibles aux États-Unis
Un tableau d’un coup d’œil sur l’efficacité contraceptive de diverses options de planification familiale est disponible. Produit par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), il confirme le haut niveau de fiabilité des formes réversibles de contrôle des naissances, avec les implants hormonaux et les DIU en tête du diagramme, présentant moins de 1 % de chances d’échec de la contraception.
Les données CDC sur le choix et l’adoption des méthodes de planification familiale, recueillies à partir des enquêtes menées en 1995 et à nouveau entre 2006 et 2010, montrent que les méthodes réversibles telles que les DIU hormonaux ont gagné en popularité grâce à leur plus grande disponibilité, entraînant une baisse correspondante de l’utilisation d’autres méthodes parmi les couples engagés, comme la pilule et les préservatifs.
Cependant, des gynécologues américains de renom, membres du Congrès américain des obstétriciens et gynécologues (ACOG), affirment que malgré l’utilisation croissante des méthodes contraceptives réversibles à longue durée d’action, les implants et les dispositifs intra-utérins continuent de recevoir un taux d’adoption relativement faible en Amérique.
Le comité d’ACOG sur la déclaration d’opinion sur la pratique gynécologique souligne : « En partie, les taux élevés de grossesses non désirées aux États-Unis peuvent être le résultat d’une utilisation relativement faible de méthodes contraceptives réversibles à action prolongée, en particulier l’implant contraceptif et les dispositifs intra-utérins. »
L’image sur l’utilisation des contraceptifs modernes est encore plus préoccupante ailleurs. Plus tôt cette semaine, des scientifiques médicaux travaillant pour l’Organisation mondiale de la santé ont rapporté qu’une faible adoption de méthodes telles que les DIU hormonaux dans 35 pays à faible revenu et à revenu intermédiaire est responsable de 9 grossesses non désirées sur 10.
Les méthodes « traditionnelles » peu fiables, telles que le fait d’avoir des relations sexuelles en dehors de la période la plus fertile du mois, sont encore répandues. Cette situation souligne l’urgence d’améliorer l’accès à des méthodes contraceptives modernes et efficaces.
Perspectives et Recherches Futures
À mesure que nous avançons dans cette décennie, il est crucial de continuer à explorer et à valider l’efficacité des méthodes contraceptives au-delà des délais recommandés. De nouvelles études devraient se concentrer sur l’évaluation des effets à long terme de ces dispositifs, ainsi que sur l’impact psychologique et économique de leur utilisation prolongée. En fin de compte, ces recherches pourraient transformer non seulement la manière dont les femmes gèrent leur santé reproductive, mais aussi comment les professionnels de la santé abordent les questions de contraception et de planification familiale.