La vessie hyperactive est une affection complexe qui concerne le stockage de l’urine dans la vessie, où le muscle de la paroi vésicale présente une instabilité entraînant des fuites urinaires.
Aux États-Unis, environ 19 % des adultes souffrent de ce qu’on appelle l’hyperactivité vésicale. Les symptômes majeurs incluent des envies soudaines et incontrôlables d’uriner, ainsi qu’une fréquence urinaire élevée.
Pour gérer ces symptômes, plusieurs traitements sont disponibles. Bien que les médecins recommandent souvent en premier lieu des changements de mode de vie ou de comportement, il existe également une variété de médicaments et, dans les cas les plus graves, des options chirurgicales.
Traitement initial
L’hyperactivité vésicale est souvent considérée comme un « complexe de symptômes », ce qui signifie que la gestion se concentre généralement sur l’atténuation des symptômes.
Les options de traitement initiales à faible risque peuvent comprendre :
- Des changements de mode de vie bénéfiques
- Des exercices physiques adaptés
- Des techniques de gestion mentale
Les exercices de renforcement jouent un rôle clé dans la gestion de l’hyperactivité vésicale en ciblant les zones suivantes :
- Le plancher pelvien
- Les muscles abdominaux inférieurs
Un noyau abdominal solide, ainsi que de bons muscles du bas du dos et des cuisses, contribuent également à la santé vésicale.
L’un des exercices les plus courants est le Kegel, qui cible spécifiquement les muscles du plancher pelvien et le sphincter urinaire.
D’autres approches pour renforcer le plancher pelvien incluent :
- Le biofeedback
- La stimulation électrique
Changements alimentaires
Les modifications alimentaires peuvent souvent jouer un rôle crucial dans la gestion de l’hyperactivité vésicale.
Les diurétiques, qui augmentent la production d’urine, doivent être évités, notamment :
- La caféine
- L’alcool
- Les aliments salés
De plus, les aliments et boissons épicés ou acides peuvent irriter la muqueuse de la vessie.
Surveillance de l’apport liquidien
La gestion de la consommation de liquides est un aspect fondamental de la plupart des stratégies de traitement de l’hyperactivité vésicale.
Comprendre combien de liquides sont ingérés et combien de temps ils mettent à être éliminés peut aider à mieux contextualiser les symptômes.
Bien que rester hydraté soit primordial, des études montrent qu’une réduction de l’apport hydrique de 25 % peut diminuer l’urgence urinaire et la fréquence des réveils nocturnes pour uriner.
Stratégies mentales
Les techniques mentales peuvent également être bénéfiques pour mieux contrôler les symptômes de l’hyperactivité vésicale. Parmi celles-ci, on trouve :
- Des techniques d’entraînement de la vessie qui aident à retarder l’envie d’uriner en augmentant progressivement le temps entre les visites aux toilettes.
- Un emploi du temps fixe pour uriner, qui peut entraîner l’esprit à mieux gérer les envies.
- Le port de protections absorbantes pour aider à surmonter l’appréhension des accidents.
- La tenue d’un journal des symptômes et des incidents pour identifier les déclencheurs individuels des symptômes.
Changements de style de vie
D’autres thérapies comportementales pour traiter l’hyperactivité vésicale incluent la cessation de certaines habitudes qui exacerbent les symptômes, comme :
- Le tabagisme
- La gestion de l’hypertension
- La prise en charge du diabète gestationnel
Le surpoids peut également exercer une pression sur la vessie, aggravant ainsi l’hyperactivité vésicale.
Médicaments
Lorsque les traitements initiaux ne suffisent pas à atténuer les symptômes de l’hyperactivité vésicale, plusieurs options médicamenteuses s’offrent aux patients.
La classe de médicaments la plus souvent prescrite pour traiter cette affection est celle des anti-cholinergiques, en particulier les anti-muscariniques.
Ces médicaments réduisent l’activité des muscles de la paroi vésicale en bloquant certains récepteurs, ce qui diminue généralement l’urgence et la fréquence des mictions.
Parmi les médicaments anti-muscariniques fréquemment prescrits, on retrouve :
- Oxybutynine (patch transdermique Ditropan, Ditropan XL, Oxytrol, Anutrol)
- Solifénacine (Vesicare)
- Tolterodine (Detrol)
- Fésotérodine (Toviaz)
- Trospium (Sanctura)
- Chlorure d’oxybutynine (Gelnique)
- Darifénacine (Enablex)
Tous les anti-muscariniques présentent des effets secondaires similaires, les plus courants étant la sécheresse buccale et la constipation, bien que ceux-ci varient d’une personne à l’autre.
Mirabegron
Le mirabegron, connu sous le nom de Myrbetriq, est de plus en plus prescrit en fonction des antécédents médicaux et des facteurs de risque des patients.
Ce médicament agit en relaxant les muscles de la vessie, ce qui augmente sa capacité à retenir l’urine.
En augmentant la capacité vésicale, il permet également d’expulser une plus grande quantité d’urine lors de la miction, ce qui réduit le nombre de visites aux toilettes au cours de la journée.
Les effets secondaires du mirabegron incluent :
- Symptômes de rhume
- Sécheresse buccale
- Infections urinaires
- Rétention urinaire
- Constipation
- Augmentation de la pression artérielle
- Mal de tête ou douleurs lombaires
- Fatigue ou somnolence
- Risque accru d’échec, notamment chez les personnes de plus de 65 ans
Autres traitements et prolongement des traitements
Si les médicaments ne s’avèrent pas efficaces, d’autres traitements pour l’hyperactivité vésicale incluent l’utilisation de dispositifs envoyant des signaux électriques aux nerfs, modifiant ainsi leur fonctionnement.
Cette approche est connue sous le nom de thérapie de neuromodulation et est réservée aux cas graves ou lorsque toutes les autres options ont échoué.
Neuromodulation sacrée
Un type particulier de thérapie de neuromodulation est la neuromodulation sacrée (SNS). Elle nécessite deux interventions chirurgicales pour implanter un stimulateur cardiaque électronique.
Une fois activé, ce stimulateur régule l’activité du nerf sacré, qui transmet les signaux entre la moelle épinière et la vessie.
Des études ont montré que les thérapies SNS peuvent être en moyenne 20 % plus efficaces que les traitements médicaux conventionnels pour soulager les symptômes de l’hyperactivité vésicale.
Stimulation du nerf tibial percutané
Une option moins invasive, la stimulation tibiale percutanée (PNTS), est également disponible. Chaque séance ne dure qu’une demi-heure et se déroule généralement dans un cabinet médical.
Lors de la PNTS, une aiguille est insérée près de la cheville pour délivrer des impulsions électriques au nerf tibial, qui est directement relié au nerf sacré.
Tout comme avec la SNS, ces impulsions électriques aident à bloquer les signaux inappropriés de la vessie.
Injections de Botox
L’hyperactivité vésicale peut également être traitée par des injections de Botox. Ce dernier peut être injecté directement dans les muscles de la vessie lors d’une cystoscopie, bloquant ainsi les récepteurs et limitant l’activité musculaire.
Pour certaines personnes, le Botox représente une option de traitement plus pratique, car ses effets peuvent durer plusieurs mois, nécessitant seulement une ou deux séances par an.
De plus, le Botox peut être utilisé en complément des anti-muscariniques, avec moins d’effets secondaires que de nombreux autres traitements.
Chirurgie
Lorsque les autres options de traitement s’avèrent inefficaces ou inadaptées, une intervention chirurgicale peut être envisagée.
La plupart des chirurgies pour l’hyperactivité vésicale ont pour but de réduire les symptômes en augmentant la capacité de stockage de la vessie et en diminuant la pression intra-vésicale.
Dans des cas extrêmes, il peut être nécessaire d’enlever la vessie et de la remplacer par une version chirurgicale ou un sac externe pour collecter l’urine.
Remèdes alternatifs
Peu de traitements alternatifs ou complémentaires sont recommandés pour traiter l’hyperactivité vésicale. Toutefois, des études montrent que l’acupuncture et l’électroacupuncture peuvent aider à réduire les symptômes d’urgence, de fréquence et d’incontinence.
Certaines préparations à base de plantes ont également montré un potentiel pour atténuer les symptômes de l’hyperactivité vésicale.
Nouvelles Perspectives de Traitement en 2024
À l’aube de 2024, les recherches continuent d’évoluer dans le domaine de l’hyperactivité vésicale. Des études récentes mettent en lumière l’importance de traitements personnalisés, qui tiennent compte non seulement des symptômes, mais aussi des facteurs psychologiques et socioculturels des patients.
Des essais cliniques en cours explorent de nouvelles classes de médicaments, ainsi que des thérapies combinées qui pourraient offrir des solutions plus efficaces pour ceux qui ne répondent pas aux traitements traditionnels. Par exemple, des recherches montrent que l’association de médicaments anti-muscariniques avec des thérapies comportementales pourrait améliorer significativement les résultats pour les patients.
En outre, les avancées technologiques dans la neuromodulation offrent des promesses de traitements moins invasifs et plus ciblés, réduisant ainsi les effets secondaires et améliorant la qualité de vie des patients.
Les professionnels de santé sont encouragés à rester à l’affût de ces évolutions afin d’adapter leurs approches thérapeutiques et d’offrir le meilleur soutien possible à leurs patients souffrant d’hyperactivité vésicale.