La vessie hyperactive est un trouble qui provoque un ensemble de symptômes gênants. Les plus courants incluent un besoin soudain et incontrôlable d’uriner, des fuites, ainsi qu’une fréquence accrue des visites aux toilettes, tant de jour que de nuit.
D’après une étude récente, la vessie hyperactive (OAB) est une affection répandue, touchant des millions de personnes à travers le monde. Ces symptômes peuvent survenir chez les hommes comme chez les femmes, et leur prévalence augmente avec l’âge.
L’hyperactivité vésicale peut sérieusement nuire à la qualité de vie, affectant tant la vie professionnelle que sociale, et même perturber le sommeil. Beaucoup de personnes pensent à tort que ces symptômes sont des inconvénients inévitables, mais ce n’est pas le cas.
Heureusement, il existe plusieurs méthodes prometteuses pour traiter les symptômes de l’HV.
Options de traitement
Étant donné la diversité des causes possibles des symptômes de l’HV, les options de traitement varient d’une personne à l’autre. Plusieurs facteurs doivent être pris en considération, mais avec l’accompagnement d’un médecin, il est tout à fait possible de trouver des solutions adaptées.
Traitements diététiques
Éliminer certains aliments et boissons de son régime peut grandement aider à atténuer les symptômes de l’hyperactivité vésicale.
Réduire ou éviter la caféine et l’alcool s’avère bénéfique pour de nombreux patients, car ces substances sont des diurétiques, provoquant ainsi une production accrue d’urine et aggravant le cycle de miction fréquente.
D’autres éléments alimentaires à considérer pour l’OAB comprennent :
- les boissons gazeuses
- l’aspartame et les édulcorants artificiels
- le jus de cranberry
- les aliments épicés
- les aliments acides tels que le jus d’orange et la sauce tomate
- réduire la consommation de liquides avant le coucher pour diminuer les symptômes nocturnes
Beaucoup de personnes atteintes d’OAB choisissent de diminuer leur apport liquidien pour réduire la production d’urine. Cependant, cela peut entraîner une déshydratation, car une urine plus concentrée irrite la vessie, aggravant ainsi les symptômes.
Changements de style de vie
La perte de poids peut jouer un rôle significatif dans la gestion des symptômes d’hyperactivité vésicale. L’obésité est un facteur de risque direct, et perdre du poids peut soulager la pression sur le plancher pelvien.
La chirurgie pour la perte de poids chez les personnes souffrant d’obésité morbide a montré des résultats positifs, et la perte de poids est souvent considérée comme une première ligne de traitement pour les personnes en surpoids.
En ce qui concerne le tabagisme, bien qu’il soit souvent associé à des maladies cardiaques et pulmonaires, il est également un facteur aggravant pour les symptômes de l’hyperactivité vésicale. Réduire ou arrêter de fumer est un pas vers une meilleure santé vésicale.
Les exercices du plancher pelvien, communément appelés Kegels, peuvent également être bénéfiques. Ces exercices renforcent les muscles qui contrôlent la miction et se pratiquent en serrant, maintenant et relâchant les muscles utilisés pour uriner. Idéalement, ils devraient être réalisés lorsque la vessie est vide pour éviter les accidents.
Les médecins peuvent aussi utiliser la stimulation électrique pour renforcer ces muscles.
L’entraînement de la vessie est une autre méthode recommandée pour gérer l’hyperactivité vésicale. Cette technique consiste à résister à l’envie d’uriner, permettant ainsi d’apprendre à la vessie à se remplir avant de répondre à l’appel. Ce processus demande patience et progression graduelle.
Généralement, une personne commence par retarder l’envie d’uriner de quelques minutes, puis augmente progressivement le temps entre les visites aux toilettes, jusqu’à atteindre une heure ou plus. Cette approche doit être suivie sous la supervision d’un professionnel de santé.
Options de traitement médicamenteux
Il existe également des médicaments sur ordonnance qui peuvent aider à soulager les symptômes de l’OAB. Les médicaments efficaces appartiennent généralement à des classes telles que les anti-cholinergiques et les anti-muscariniques, incluant :
- darifénacine
- festerodine
- oxybutinine
- solifénacine
- toltérodine
- trospium
Certains médicaments appelés inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), comme la duloxétine, sont également utilisés pour traiter l’incontinence à l’effort. De plus, certaines femmes trouvent un soulagement grâce à l’application de crème d’œstrogène sur la peau.
Cependant, ces médicaments ne produisent pas toujours des résultats significatifs pour tous les patients. Certains peuvent encore ressentir des symptômes d’hyperactivité vésicale malgré le traitement, et les effets secondaires peuvent être problématiques. Il est donc crucial de discuter des effets indésirables avec un médecin.
Chirurgie
Dans les cas d’hyperactivité vésicale sévère, ou lorsque les traitements médicamenteux et les changements de mode de vie ne sont pas efficaces, une intervention chirurgicale peut être envisagée.
Les options chirurgicales pour l’OAB peuvent inclure la correction de problèmes liés à la vessie et à l’urètre, comme le repositionnement de l’urètre ou l’élargissement des parois de celui-ci. Ces procédures sont généralement considérées comme un dernier recours.
Stimulation nerveuse
Un traitement prometteur pour l’hyperactivité vésicale est la stimulation nerveuse. Beaucoup de personnes ne réagissent pas bien aux médicaments, et pour certains, ces traitements peuvent entraîner des effets secondaires indésirables.
La stimulation nerveuse consiste à envoyer de légers courants électriques aux muscles du pelvis et du bas du dos impliqués dans la miction. Cette méthode aide à contracter les muscles ou à favoriser la régénération des cellules nerveuses dans la région.
Il existe deux principales techniques de stimulation nerveuse :
- La stimulation du nerf tibial postérieur (PTNS) : Elle se fait en plaçant une petite électrode à travers la peau de la jambe inférieure, stimulant ainsi un nerf clé qui influence le contrôle de la vessie.
- La stimulation du nerf sacré (SNS) : Cette méthode utilise également une électrode, placée juste sous la peau au-dessus des fesses, pour stimuler le nerf dans le bas du dos, qui aide à réguler le stockage de la vessie et l’envie d’uriner.
Des études montrent que la stimulation nerveuse est cliniquement efficace et représente une option économique. Les chercheurs recommandent cette méthode comme traitement précoce pour les patients qui :
- ne répondent pas bien aux médicaments
- attendent une opération
- préférent éviter une chirurgie
Suivi des symptômes
La première étape pour traiter l’hyperactivité vésicale est de suivre et d’enregistrer les symptômes. Tenir un journal des habitudes urinaires s’avère être un outil précieux pour les patients, surtout avant de consulter un professionnel de santé.
Un journal peut couvrir une période de 3 à 7 jours pour donner une image claire des habitudes. Il doit inclure :
- la quantité de liquides consommés
- le nombre d’urinations
- les accidents ou fuites survenus
Les raisons de ces fuites doivent également être notées, qu’il s’agisse de rires, de toux ou d’autres déclencheurs, en journée ou pendant le sommeil.
Conclusion
Les personnes souffrant d’hyperactivité vésicale peuvent ressentir une gêne, mais il existe de nombreuses options de traitement disponibles. En collaborant étroitement avec un médecin pour discuter des traitements de manière proactive, les perspectives pour la majorité des patients atteints d’OAB sont encourageantes.