La fibrose pulmonaire affecte environ 5 millions de personnes à travers le globe. Cette maladie pulmonaire progressive et souvent mortelle laisse peu de survivants au-delà de 3 à 5 ans après le diagnostic. Une étude récente met en lumière le potentiel d’une protéine, la LYCAT, pour ralentir l’évolution de cette pathologie. Les résultats montrent que les patients présentant des niveaux sanguins élevés de cette protéine ont une survie et une fonction pulmonaire nettement meilleures que ceux avec des niveaux plus faibles.
L’équipe de recherche, issue du College of Medicine de l’Université de l’Illinois à Chicago (UIC), a partagé ses résultats dans une publication récente. La fibrose pulmonaire se caractérise par l’accumulation de tissu cicatriciel dans les poumons, entraînant une aggravation progressive de l’essoufflement.
Cette maladie peut survenir à la suite d’expositions à l’amiante, à des gaz toxiques, voire à la radiothérapie pour le cancer du poumon. Des maladies inflammatoires chroniques et auto-immunes peuvent également en être la cause.
Malheureusement, le diagnostic de fibrose pulmonaire est souvent posé trop tard, lorsque des cicatrices irréversibles ont déjà été formées.
Une Nouvelle Cible Médicamenteuse pour une Maladie avec Peu d’Options de Traitement
Selon Long Shuang Huang, premier auteur et chercheur postdoctoral en pharmacologie à l’UIC, cette étude ouvre la voie à une nouvelle cible pour le développement de médicaments contre cette maladie. Les traitements actuels ne sont efficaces que pour un très petit nombre de patients.
Des recherches antérieures ont mis en évidence l’implication de plusieurs gènes dans le développement de la fibrose pulmonaire idiopathique (IPF), une forme de la maladie dont la cause reste inconnue.
Le Dr Huang et son équipe ont choisi d’étudier le rôle d’un de ces gènes, responsable de la production de la lysocardiolipine acyltransférase (LYCAT), dans le développement de l’IPF.
La Protéine LYCAT : Un Bouclier Contre la Fibrose Pulmonaire
Les chercheurs ont mesuré les niveaux de LYCAT dans le sang de patients atteints d’IPF et ont observé que les niveaux les plus élevés étaient associés à une fonction pulmonaire significativement meilleure et à une survie prolongée au-delà de 3 ans après le diagnostic.
Le Dr Huang s’interroge sur le rôle protecteur de la LYCAT, se demandant si l’augmentation de ses niveaux chez les patients atteints de fibrose pulmonaire pourrait constituer une approche thérapeutique novatrice pour lutter contre cette maladie.
L’étude a également examiné le comportement de la LYCAT chez des souris génétiquement modifiées pour développer des cicatrices pulmonaires. Chez les souris dépourvues du gène, le tissu cicatriciel se développait plus rapidement que chez celles possédant le gène. De plus, le développement du tissu cicatriciel était encore plus lent chez les souris présentant des niveaux de LYCAT supérieurs à la normale.
L’équipe de recherche ambitionne maintenant d’identifier des molécules capables de stimuler la production de LYCAT.
Un expert en pneumologie a récemment averti que le Royaume-Uni fait face à une « bombe à retardement » de cas de fibrose pulmonaire idiopathique, soulignant l’urgence de mettre en place des méthodes de diagnostic rapides et efficaces. Avec l’augmentation spectaculaire des cas, il est crucial de développer des stratégies de détection précoce et des traitements innovants.
Nouvelles Perspectives de Recherche en 2024
Les recherches en 2024 mettent en lumière l’importance d’une approche multidisciplinaire face à la fibrose pulmonaire. Des études récentes ont démontré que la combinaison de traitements anti-inflammatoires et de thérapies ciblées, incluant la modulation des niveaux de LYCAT, pourrait offrir des résultats prometteurs. Par ailleurs, l’utilisation de biomarqueurs pour prédire l’évolution de la maladie s’avère être un domaine de recherche en pleine expansion.
Des essais cliniques en cours visent à évaluer l’efficacité de nouvelles molécules qui augmentent la production de LYCAT, avec des résultats préliminaires suggérant une amélioration significative de la qualité de vie des patients. Ces avancées pourraient transformer la prise en charge de la fibrose pulmonaire et offrir de nouveaux espoirs aux millions de personnes touchées par cette maladie dévastatrice.