Mythes du Somnambulisme Dévoilés : Ce Que la Science Révèle

Trois mythes concernant le somnambulisme – que les somnambules ne se souviennent pas de l’événement, leur comportement n’a aucune motivation et que le somnambulisme n’a aucun impact diurne – sont maintenant contestés dans une nouvelle étude réalisée par une équipe de l’Université de Montréal.

Grâce à une analyse de la littérature de données de plus de 15 ans d’études sur le sommeil, Antonio Zadra et ses collègues ont découvert de nouvelles informations sur le somnambulisme et ont établi des critères diagnostiques clairs pour les médecins et les chercheurs.

Leurs résultats, publiés dans *The Lancet Neurology*, touchent à la possibilité que les personnes qui somnambulent soient à moitié éveillées et à moitié endormies, ainsi que plusieurs mythes liés au somnambulisme.

Somnambulisme – Moins fréquent en vieillissant

Le somnambulisme est génétique. Près de 80 % des somnambules ont des antécédents familiaux de la maladie. Un jumeau identique est cinq fois plus susceptible de somnambuler si l’autre jumeau le fait aussi.

L’étude actuelle révèle que le stress et la fatigue peuvent également causer le somnambulisme. Chez les personnes prédisposées, toute situation qui interrompt le sommeil pourrait entraîner un somnambulisme.

En général, le somnambulisme est inoffensif. Même si le sommeil lent profond des somnambules est perturbé, la plupart des événements sont courts et non dangereux. Dans les rares cas où des épisodes plus longs et dangereux se produisent, ceux-ci peuvent causer des blessures ou mettre en danger la vie d’autrui, comme conduire une voiture en dormant.

Le somnambulisme est particulièrement fréquent chez les enfants âgés de six à douze ans. Les auteurs soulignent que la transition du sommeil à l’éveil nécessite une certaine maturation du cerveau, ce qui peut s’avérer difficile chez les enfants de cet âge. Après la puberté, le problème disparaît généralement.

Le somnambulisme peut persister jusqu’à l’âge adulte dans 25 % des cas d’adolescents. Si cela se produit, il a tendance à diminuer avec l’âge, car à mesure que l’on vieillit, on reçoit moins d’heures de sommeil profond, qui est le stade du somnambulisme.

Antonio Zadra a expliqué :

« Les enfants et les adultes sont dans un état d’éveil soi-disant dissocié pendant les épisodes de vagabondage : certaines parties du cerveau sont endormies tandis que d’autres sont éveillées. Bien qu’ils aient les yeux ouverts et puissent reconnaître les gens, leur jugement et leur capacité à penser par eux-mêmes sont altérés, rendant leurs réactions comportementales souvent absurdes.

Le somnambulisme n’est pas automatique

En conceptualisant le somnambulisme, les auteurs soulignent que les gens peuvent être partiellement éveillés et partiellement endormis. Cela signifie que le cerveau ne s’endort pas tout d’un coup ; certaines zones s’endorment avant d’autres.

Cela pourrait expliquer pourquoi certaines personnes se souviennent de leurs épisodes de somnambulisme, tandis que d’autres non. L’amnésie est plus fréquente chez les enfants et les adolescents pour des raisons neurophysiologiques. Chez les adultes, il est plus commun de se souvenir de tout ou partie d’un épisode de somnambulisme.

Un autre mythe populaire est que le somnambulisme est automatique. Cependant, un grand nombre de somnambules se souviennent de ce qu’ils ont fait et pourquoi. Ils admettent que leurs actions étaient illogiques, mais reconnaissent qu’il y a souvent une logique cachée derrière chaque épisode, généralement accompagnée d’une motivation qui explique leur comportement.

Près de 45 % des somnambules éprouvent de la somnolence pendant la journée. Les adolescents somnambules sont souvent capables de masquer leur somnolence plus facilement, mais ils obtiennent de moins bons résultats dans les tests de vigilance par rapport aux sujets témoins. De plus, lorsqu’on leur donne la possibilité de faire une sieste, ils s’endorment plus rapidement que ceux qui n’ont pas somnabulé.

Zadra a conclu :

« Au cours des dernières années, nous avons montré que le sommeil lent profond des somnambules est atypique, fragilisé par de nombreuses micro-éveils de 3 à 10 secondes. Leur sommeil est moins réparateur, et il y a quelque chose de plus fondamental dans leur sommeil chaque nuit, qu’ils aient ou non des épisodes de somnambulisme.
Une étude distincte réalisée récemment suggère que le somnambulisme est une condition sérieuse qui peut déclencher des comportements violents et affecter la santé globale.

Les auteurs ont constaté que les somnambules éprouvaient plus souvent les situations suivantes :

  • Somnolence diurne
  • Fatigue
  • Insomnie
  • Dépression
  • Anxiété

Recherches Récentes et Perspectives 2024

En 2024, de nouvelles études mettent l’accent sur l’importance d’une approche multidisciplinaire pour traiter le somnambulisme. Il est crucial d’évaluer non seulement les facteurs génétiques, mais aussi les influences environnementales telles que le stress professionnel et les rythmes de sommeil perturbés.

Des recherches récentes ont montré que les thérapies comportementales peuvent réduire la fréquence des épisodes. Par exemple, une étude a révélé que l’utilisation de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) a permis à 60 % des participants de diminuer leurs épisodes de somnambulisme de manière significative.

De plus, une attention particulière est désormais accordée à l’hygiène du sommeil. Établir des routines de sommeil régulières et créer un environnement propice au sommeil peuvent considérablement atténuer les symptômes.

Enfin, les chercheurs explorent également les liens entre somnambulisme et santé mentale. Certaines études suggèrent qu’un traitement efficace d’anxiété ou de dépression peut également réduire l’incidence des épisodes de somnambulisme, ouvrant ainsi des voies pour des interventions plus intégrées.

Ces nouvelles perspectives offrent un espoir aux millions de personnes concernées par ce phénomène, soulignant l’importance d’une prise en charge adaptée et personnalisée pour améliorer leur qualité de vie. Écrit par Kelly Fitzgerald

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