Le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, également connu sous le nom de MERS-CoV, est une maladie virale respiratoire qui a été identifiée pour la première fois en Arabie Saoudite en 2012. Les symptômes sont similaires à ceux d’une pneumonie sévère, rendant la maladie particulièrement préoccupante.
À ce jour, tous les cas connus de MERS ont été liés à des voyages ou à des séjours en péninsule arabique. En 2015, une épidémie majeure a touché 186 personnes en Corée du Sud, faisant 36 victimes, après qu’une personne ait introduit le virus en provenance du Moyen-Orient. C’est à ce jour la plus grande épidémie documentée.
L’origine exacte du MERS-CoV reste incertaine, bien qu’il soit probable qu’il ait émergé d’animaux. On a retrouvé le virus chez les chameaux et certaines chauves-souris.
Actuellement, il n’existe pas de vaccin ou de traitement spécifique contre le MERS-CoV, et le taux de létalité est d’environ 36 % des cas confirmés. Étant donné que les coronavirus sont sujets à des mutations, il existe des craintes quant à la possibilité que le MERS devienne une pandémie.
Le MERS était auparavant désigné comme le nouveau coronavirus (nCoV).
Qu’est-ce que MERS?
MERS-CoV appartient à la famille des coronavirus, qui inclut également les agents pathogènes responsables du rhume. Les coronavirus humains ont été classés pour la première fois dans les années 1960, avec six types connus d’infection humaine, parmi lesquels se trouvent le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et le MERS.
Ces virus ont tendance à infecter une seule espèce ou des espèces étroitement apparentées. Cependant, le SRAS-CoV est capable d’infecter à la fois les humains et les animaux, y compris les singes, les civettes de palmier, les chiens viverrins, les chats, les chiens et les rongeurs.
Le MERS-CoV a été observé infectant les humains, les chameaux et les chauves-souris. On pense qu’il a commencé chez les chauves-souris avant de se transmettre aux chameaux, puis aux humains, bien que le mode de transmission demeure flou.
Bien que le MERS-CoV soit distinct du coronavirus responsable de l’épidémie de SRAS en 2003, les deux partagent des similarités avec les coronavirus trouvés chez les chauves-souris.
À ce jour, deux cas de MERS-CoV ont été confirmés aux États-Unis, l’un en Indiana et l’autre en Floride. Les deux patients, revenus d’Arabie Saoudite, se sont complètement rétablis en trois semaines.
Tous les cas en dehors de l’Arabie Saoudite étaient liés à des voyages dans la région.
Symptômes
Les symptômes les plus fréquents du MERS incluent :
- Fièvre
- Toux
- Essoufflement
D’autres symptômes associés peuvent comprendre :
- Frissons
- Douleur thoracique
- Courbatures
- Gorge irritée
- Malaise général
- Mal de tête
- Diarrhée
- Nausées et vomissements
Les complications graves peuvent inclure :
- Insuffisance d’organe, notamment rénale
- Pneumonie
Le MERS se manifeste souvent comme une maladie pseudo-grippale, avec des signes et symptômes de pneumonie. Les premiers rapports indiquaient des symptômes similaires à ceux du SRAS.
Certaines personnes atteintes de MERS peuvent présenter une forme légère de la maladie ou même être asymptomatiques, tandis que d’autres peuvent souffrir d’une détresse respiratoire sévère nécessitant une hospitalisation prolongée et une ventilation mécanique.
Causes
Le MERS-CoV est considéré comme un virus zoonotique, signifiant qu’il peut se transmettre des animaux aux humains.
L’exposition aux chameaux ou à leurs produits est la principale source d’infection humaine. Des anticorps contre le virus ont été détectés chez des chameaux au Qatar, en Égypte et en Arabie Saoudite, ainsi que chez une chauve-souris en Arabie Saoudite, indiquant une exposition au virus.
La transmission interhumaine a également été observée, surtout dans les établissements de santé, plutôt que dans la communauté.
Des tests d’anticorps contre le MERS-CoV ont été effectués sur des chèvres, des vaches, des moutons, des buffles d’eau, des porcs et des oiseaux sauvages, sans détection jusqu’à présent.
Les résultats des études suggèrent que les chauves-souris pourraient transférer le virus aux chameaux, qui ensuite le transmettent aux humains. Un contact étroit avec un chameau infecté semble être nécessaire pour la transmission du MERS-CoV. Il a été proposé que le virus puisse également se transmettre par voie aérienne ou par la consommation de lait cru ou de viande de chameau non cuite.
Des recherches indiquent que le virus pourrait survivre dans le lait de chamelle un peu plus longtemps que dans le lait d’autres animaux, soulevant des questions sur la transmission alimentaire.
Dans le cas de l’épidémie en Corée du Sud, cinq « super propagateurs » ont transmis la maladie à 153 autres personnes, tous présentant des pneumonies. Les individus avec une toux sévère propagent la maladie à un plus grand nombre de personnes.
Quarante-quatre pour cent des cas étaient liés à des expositions à l’hôpital, 33 % étaient des soignants et 13 % des professionnels de la santé.
Facteurs de risque
Certains groupes de personnes présentent un risque accru d’infection par le MERS-CoV et de complications :
- Personnes atteintes de maladies chroniques, comme le diabète ou des problèmes pulmonaires
- Personnes âgées ou très jeunes
- Receveurs de greffes d’organes sous traitement immunosuppresseur
- Personnes utilisant des immunosuppresseurs pour des maladies auto-immunes
- Patients immunodéprimés, comme ceux en traitement contre le cancer
La majorité des décès dus au virus concernent des individus ayant d’autres conditions médicales chroniques.
Diagnostic
Lors de la consultation, un médecin examinera le patient et posera des questions sur les symptômes et les activités récentes, y compris les voyages. Des échantillons seront prélevés dans les voies respiratoires pour analyse. Le test de réaction en chaîne par polymérase (RT-PCR) peut confirmer la présence du MERS-CoV.
Les tests peuvent détecter les anticorps pertinents environ dix jours après le début de la maladie. Si le test est négatif 28 jours après l’apparition des symptômes, la personne est considérée comme n’ayant pas contracté le MERS.
Des tests sanguins peuvent déterminer si une personne a déjà été infectée en recherchant des anticorps anti-MERS-CoV.
Traitement
Il n’existe pas de traitement spécifique ni de vaccin pour l’infection par MERS-CoV. Toutefois, des soins médicaux de soutien peuvent aider à gérer les symptômes et réduire le risque de complications.
Prévention
Pour minimiser le risque d’infection par le MERS-CoV chez les voyageurs, les autorités sanitaires recommandent les mesures suivantes :
Les voyageurs sont invités à :
- Se laver les mains fréquemment avec de l’eau et du savon pendant au moins 20 secondes
- Éviter la viande ou les aliments mal cuits préparés dans des conditions non hygiéniques
- Bien laver les fruits et légumes avant consommation
- Signaler tout cas suspect aux autorités sanitaires locales pour aider à la surveillance mondiale
- Minimiser les contacts étroits avec d’autres en cas de maladie respiratoire aiguë accompagnée de fièvre, en portant un masque et en éternuant dans un mouchoir jetable ou dans le coude
- Consulter un médecin immédiatement en cas de symptômes respiratoires aiguës avec fièvre dans les 14 jours suivant un voyage
Les voyageurs souffrant de maladies chroniques, telles que le diabète ou des problèmes pulmonaires, sont plus à risque.
Bien que le MERS-CoV soit contagieux, le virus ne semble pas se propager entre humains sans contact étroit, comme lors des soins apportés à un patient sans protection adéquate.
Mise à jour sur le MERS
Actuellement, aucune restriction commerciale ou de voyage liée au MERS n’est en vigueur.
L’Arabie Saoudite continue d’observer des cas sporadiques de MERS. Du 16 au 31 décembre 2016, elle a signalé 15 nouveaux cas, dont deux mortels, ainsi que cinq décès supplémentaires liés à des cas antérieurs.
Bien que le taux de mortalité soit relativement élevé pour ceux qui développent des symptômes, le risque d’infection demeure relativement faible pour le grand public.
Cependant, étant donné le peu d’informations disponibles sur le virus, la situation pourrait évoluer rapidement.
Informations récentes et recherches
Des recherches récentes sur le MERS-CoV ont mis en lumière des données préoccupantes et des avancées dans la compréhension de la maladie. Une étude menée en 2024 a révélé que le virus pourrait se propager plus facilement qu’on ne le pensait auparavant, notamment dans les environnements hospitaliers. De nouveaux variants du virus ont été identifiés, ce qui soulève des questions sur l’efficacité des mesures de prévention actuelles.
Les chercheurs s’efforcent de mieux comprendre les mécanismes de transmission du MERS-CoV, notamment par l’analyse des interactions entre les chameaux et les humains. Les résultats préliminaires suggèrent qu’une proportion significative de chameaux en contact avec des humains pourrait être porteuse du virus, même sans présenter de symptômes. Cela souligne l’importance d’une surveillance continue et de campagnes de sensibilisation sur les risques liés à la manipulation des animaux.
Par ailleurs, des études récentes ont mis en avant des approches innovantes pour le développement de vaccins potentiels, qui pourraient offrir une protection efficace contre le MERS-CoV. Les chercheurs évaluent également des traitements antiviraux qui pourraient réduire la gravité des symptômes chez les patients infectés. Les avancées dans ce domaine sont prometteuses et pourraient changer la donne dans la lutte contre cette maladie.