Niclosamide : Une Nouvelle Approche Prometteuse Contre Parkinson

Les chercheurs ont récemment mis en lumière qu’une molécule présente dans le médicament niclosamide, utilisé pour traiter les infections parasitaires, pourrait offrir une protection contre les dommages neuronaux associés à la maladie de Parkinson. Ces résultats nous rapprochent potentiellement d’une solution pour ralentir, voire arrêter, la neurodégénérescence observée dans cette affection débilitante.

Mains âgées tenant des comprimés et de l'eau, symbole de l'espoir médical.

Les National Institutes of Health (NIH) estiment qu’environ 500 000 personnes aux États-Unis vivent avec la maladie de Parkinson, avec environ 50 000 nouveaux diagnostics chaque année. Bien qu’un remède ne soit pas encore disponible, les chercheurs s’efforcent de mieux comprendre cette maladie et de développer des traitements capables de ralentir la dégénérescence neuronale.

Récemment, l’attention des scientifiques s’est portée sur une protéine essentielle nommée PINK1, reconnue pour son rôle protecteur contre la neurodégénérescence. Plus tôt cette année, des chercheurs de l’Université de Dundee en Australie ont exploré le potentiel de PINK1, espérant que cela pourrait mener à la création de nouveaux médicaments capables d’activer cette protéine en faveur des patients atteints de Parkinson.

Maintenant, une équipe de recherche de la même université, en collaboration avec des scientifiques de l’Université de Cardiff au Royaume-Uni, a peut-être découvert un médicament prometteur.

Sous la direction du Dr Youcef Mehellou de l’École de pharmacie et des sciences pharmaceutiques de Cardiff, et du Dr Miratul Muqit, neurologue consultant, cette équipe a démontré qu’un médicament habituellement utilisé pour traiter les infections du ténia pourrait potentiellement stopper la neurodégénérescence liée à la maladie de Parkinson.

Erica Barini, premier auteur de l’article, a vu ces résultats publiés dans une revue spécialisée.

Le médicament contre le ténia active des protéines protectrices

Le médicament en question, le niclosamide, a révélé dans cette étude qu’il contient une molécule capable d’activer efficacement la protéine PINK1. De plus, les chercheurs ont observé que ce médicament, ainsi que ses analogues, améliore le fonctionnement de PINK1 dans les cellules cérébrales et les neurones. « Notamment, » écrivent les auteurs, « nous avons détecté pour la première fois l’activation de la voie PINK1-Parkin dans les neurones et démontré qu’elle peut être déclenchée par de petites molécules. »

Utilisé en toute sécurité depuis environ 50 ans pour traiter les infections parasitaires, le niclosamide est également en cours d’examen pour son efficacité contre divers cancers et la polyarthrite rhumatoïde. La réutilisation de médicaments existants représente une voie économique et efficace pour traiter des affections difficiles.

« Nos données [suggèrent] que le niclosamide et/ou ses analogues pourraient avoir un bénéfice thérapeutique pour ralentir la progression de la maladie de Parkinson », affirment Barini et ses collègues. Cependant, ils soulignent que davantage d’études in vivo sur des modèles animaux de Parkinson sont nécessaires pour confirmer cette hypothèse.

« En utilisant [niclosamide], nous démontrons pour la première fois que la voie PINK1 est active et détectable dans les neurones primaires », ajoutent les auteurs.

Les conclusions des chercheurs indiquent que « le niclosamide et ses analogues sont des composés robustes pour étudier la voie PINK1 et peuvent représenter une stratégie thérapeutique prometteuse dans la maladie de Parkinson et les troubles associés. »

Dr Mehellou souligne : « Ce travail représente le premier rapport d’un médicament utilisé cliniquement pour activer PINK1 et pourrait avoir un impact significatif sur le traitement de la maladie de Parkinson. C’est une avancée excitante dans notre recherche, et nous avons bon espoir quant à son effet à long terme sur la vie des patients. »

« Nous allons maintenant approfondir nos découvertes en évaluant la capacité du niclosamide à traiter la maladie de Parkinson dans des modèles de maladie », conclut le Dr Mehellou.

Perspectives de recherche et implications cliniques

Les avancées récentes dans l’exploration du niclosamide ouvrent de nouvelles perspectives pour le traitement de la maladie de Parkinson. Les résultats prometteurs soulignent la nécessité d’études cliniques approfondies pour évaluer l’efficacité et la sécurité de ce médicament dans un contexte neurologique. En parallèle, des recherches continues sur la voie PINK1 pourraient offrir des solutions innovantes et adaptées aux besoins des patients.

L’intégration de traitements existants comme le niclosamide pourrait également faciliter la mise en œuvre rapide de nouvelles thérapies, favorisant ainsi l’amélioration des résultats cliniques. Les patients et les cliniciens peuvent espérer des progrès significatifs dans la gestion de la maladie de Parkinson grâce à ces nouvelles approches thérapeutiques.

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