Phytophotodermatite : Comprendre les Risques et les Traitements

La phytophotodermatite se manifeste lorsque certains produits chimiques présents dans les plantes provoquent une inflammation cutanée après exposition au soleil. Ce terme est dérivé des mots ‘phyto’, qui signifie plante, ‘photo’, qui signifie lumière, et ‘dermatite’, qui désigne l’inflammation de la peau.

Également connue sous le nom de maladie de la chaux (distincte de la maladie de Lyme), la phytophotodermatite présente des symptômes tels que l’inflammation cutanée, des démangeaisons et des cloques.

Faits rapides sur la phytophotodermatite :

  • La plupart des cas se résorbent d’eux-mêmes, mais certains nécessitent un traitement médical.
  • Les symptômes incluent des cloques et des plaques cutanées.
  • Elle est souvent mal diagnostiquée.
  • Éviter l’exposition au soleil constitue une méthode de prévention efficace.

Quels sont les symptômes ?

Illustration de la phytophotodermatite.

Les symptômes de la phytophotodermatite apparaissent généralement 24 heures après l’exposition et atteignent leur intensité maximale entre 48 et 72 heures. Ils peuvent varier de légers à sévères et inclure :

  • de grandes zones de cloques
  • démangeaisons intenses
  • rougeur
  • inflammation
  • douleur
  • sensibilité accrue
  • sensation de brûlure
  • plaques cutanées croûtées (après éclatement des ampoules)

Les ampoules ont souvent une forme irrégulière, reflétant les zones de la peau qui ont été exposées au produit chimique. Par exemple, des cloques en forme de gouttes peuvent résulter de l’exposition au jus de certains fruits, tandis que des stries peuvent indiquer un contact direct avec une plante.

Une fois les symptômes initiaux disparus, généralement après 7 à 14 jours, la peau peut présenter des signes d’hyperpigmentation, une condition connue sous le nom de pigmentation post-inflammatoire, qui peut persister plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Il est à noter que certaines personnes qui n’éprouvent qu’une réaction inflammatoire légère peuvent ne pas réaliser qu’elles ont subi une phytophotodermatite. L’hyperpigmentation peut alors être le premier signe révélateur de cette affection.

Des facteurs tels que la peau humide, la chaleur et la sueur peuvent aggraver les symptômes initiaux, tandis qu’une exposition au soleil peut intensifier la pigmentation cutanée.

Causes et facteurs de risque

Plantes contenant des photosensibilisateurs.

La phytophotodermatite se produit lorsque des individus entrent en contact avec des produits chimiques végétaux, suivi d’une exposition au soleil.

Les symptômes apparaissent souvent après un contact direct, comme le fait de toucher une plante.

De nombreuses plantes et légumes contiennent des composés chimiques responsables de la photosensibilité. Ces substances sont appelées photosensibilisateurs, et le psoralène en est un exemple.

Parmi les plantes courantes contenant du psoralène, on trouve :

  • panais
  • persil
  • carotte
  • céleri
  • figue
  • les agrumes
  • rue commune
  • plante de buisson blister sud-africain
  • pâturin

De plus, le psoralène peut être présent dans :

  • certains parfums
  • certaines huiles essentielles, comme l’huile de bergamote

Lorsqu’il est exposé à la lumière UVA, le psoralène engendre des réactions photochimiques dans la peau, endommageant ainsi les cellules cutanées et entraînant la mort cellulaire, ce qui provoque les symptômes mentionnés précédemment.

Facteurs de risque

La phytophotodermatite peut toucher n’importe qui, sans distinction de sexe, d’âge ou d’origine ethnique. Toutefois, certains facteurs peuvent accroître le risque de développer cette condition.

Ces facteurs incluent :

  • l’exposition à certaines plantes et produits à base de plantes
  • l’utilisation de parfums ou d’huiles contenant des produits chimiques végétaux
  • des journées ensoleillées
  • la participation à certaines activités

Les activités susceptibles de déclencher la phytophotodermatite comprennent :

  • jardinage
  • cuisine
  • camping
  • pêche
  • randonnée
  • activités de plein air

Certaines professions peuvent également augmenter le risque, telles que :

  • agriculteurs
  • jardiniers
  • forestiers
  • cuisiniers et personnel de cuisine
  • barmans

Diagnostic

Le diagnostic de la phytophotodermatite repose généralement sur l’examen des antécédents médicaux du patient et un examen physique. Le médecin posera des questions sur les activités récentes, l’exposition aux plantes, l’exposition au soleil ainsi que les symptômes présents et passés. Il examinera également la peau affectée.

Si le médecin a des doutes ou souhaite écarter d’autres conditions, il peut recommander des tests supplémentaires, tels que des tests épicutanés ou des biopsies cutanées. Les cas bénins de phytophotodermatite ne nécessitent pas toujours de soins médicaux, mais si les symptômes sont graves ou persistent, il est conseillé de consulter un médecin.

Il est essentiel de noter que la phytophotodermatite est souvent mal diagnostiquée et peut être confondue avec :

  • la dermatite atopique
  • des brûlures chimiques
  • la cellulite
  • des infections cutanées fongiques
  • d’autres formes de dermatite de contact
  • les coups de soleil

Options de traitement

Application d'une compresse froide sur la peau.

La plupart des cas de phytophotodermatite guérissent avec peu d’intervention. Le traitement vise principalement à réduire la douleur et à raccourcir la durée des symptômes. Les options de traitement incluent :

  • Éviter la ré-exposition – il est crucial de prendre des mesures pour éviter le contact avec la plante à l’origine de la réaction cutanée. Pour de nombreuses personnes, cela peut suffire à atténuer les symptômes.
  • Éviter les autres irritants cutanés – il est recommandé de porter des vêtements en coton et d’éviter les détergents agressifs, savants et produits de soins personnels qui pourraient aggraver les symptômes.
  • Compresse froide – appliquer un gant de toilette frais sur la zone affectée peut apporter un soulagement significatif.
  • Crèmes topiques – l’application de pommades, lotions et crèmes apaisantes sur la peau peut contribuer à réduire l’enflure et les démangeaisons.
  • Corticostéroïdes – les crèmes topiques à base de stéroïdes permettent de diminuer l’inflammation et les démangeaisons.
  • Antidouleurs en vente libre – les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels que l’aspirine et l’ibuprofène, peuvent aider à soulager la douleur et l’enflure.
  • Médicaments prescrits – un médecin peut prescrire des corticostéroïdes oraux ou des antihistaminiques en cas de symptômes sévères.
  • Réduction de l’exposition au soleil – passer moins de temps au soleil, surtout lorsque les rayons UV sont à leur maximum, peut aider à prévenir l’aggravation de l’hyperpigmentation. Il est également conseillé de porter un écran solaire lorsque l’exposition au soleil ne peut être évitée.
  • Patience – il n’existe pas de remède rapide pour l’hyperpigmentation, il faut simplement attendre qu’elle s’estompe.

Dans les cas graves de phytophotodermatite, ou lorsque plus de 30 % de la peau est touchée, un traitement hospitalier peut être nécessaire, comprenant des corticostéroïdes et des liquides intraveineux.

La photochimiothérapie, un traitement UV utilisé pour certaines affections cutanées comme le psoriasis, n’est cependant pas recommandée pour la phytophotodermatite, car elle pourrait assombrir davantage l’hyperpigmentation.

Le blanchiment de la peau doit également être évité dans le cas de la phytophotodermatite, car cette procédure n’a pas démontré son efficacité pour aider à cette condition.

Dans certains cas, la phytophotodermatite peut entraîner les complications suivantes :

  • infections bactériennes et fongiques de la peau
  • réactions allergiques sévères
  • récurrences des symptômes lors d’une exposition ultérieure
  • anxiété

Prévention

Pour éviter la réaction cutanée inflammatoire liée à la phytophotodermatite, il est conseillé de :

  • identifier les plantes considérées comme allergènes ou irritantes et prendre des mesures pour éviter tout contact avec elles.
  • se laver les mains avec du savon et de l’eau après avoir cuisiné, passé du temps à l’extérieur ou touché des plantes. Ce lavage permet d’éliminer les produits chimiques végétaux de la peau.
  • couvrir la peau avec des vêtements appropriés lors de sorties à l’extérieur, notamment dans des zones boisées.
  • porter des gants lors du jardinage
  • utiliser des gants de cuisine lors de la préparation ou de la découpe d’agrumes.
  • appliquer un écran solaire avant toute exposition au soleil.

Perspective

Il est recommandé de consulter un médecin si les symptômes sont :

  • sévères
  • récurrents
  • ne s’améliorent pas
  • devenant plus graves

En général, la phytophotodermatite n’est pas grave et se résout rapidement. Les complications sont rares, mais des épisodes récurrents peuvent indiquer que la plante responsable n’a pas été correctement identifiée.

Informations Récentes sur la Phytophotodermatite

Des recherches récentes de 2024 soulignent l’importance de la sensibilisation aux phytophotodermatites, surtout dans le contexte d’activités de plein air courantes. Une étude a révélé que l’incidence de cette affection augmente de 15 % chaque année, notamment chez les jeunes adultes qui pratiquent des activités liées au jardinage ou à la cuisine sans protection adéquate.

De plus, des statistiques récentes indiquent que 30 % des cas sont mal diagnostiqués, ce qui souligne la nécessité d’une meilleure éducation des professionnels de la santé. Les dermatologues recommandent également une meilleure formation sur les produits à base de plantes susceptibles de provoquer des réactions cutanées. Ainsi, une campagne de sensibilisation ciblée pourrait réduire considérablement le nombre de cas de phytophotodermatite.

Enfin, des études montrent que l’utilisation régulière de crèmes hydratantes et de protections solaires adaptées peut diminuer le risque de développer une hyperpigmentation après une exposition, augmentant ainsi la qualité de vie des personnes touchées.

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