J’aime penser que je suis une personne assez douce, mais il y a une chose que je ne peux tout simplement pas tolérer : le « phubbing ». Si vous ne savez pas ce que cela signifie, cela se produit lorsque quelqu’un vous ignore au profit de son téléphone portable. Irritant, non ? Selon une nouvelle étude, il semble que ma haine de ce phénomène du 21ème siècle ne soit pas déraisonnable.
Les chercheurs révèlent que le fait d’être « phubbé » peut avoir un impact négatif sur notre sentiment d’appartenance, ce qui peut conduire à une réduction de la satisfaction dans nos relations avec le « phubber » en question.
Si vous avez déjà été phubbé, ces résultats ne seront pas une surprise.
Si vous n’êtes pas sûr d’avoir été victime de phubbing – ou d’un « phubbee » – demandez-vous si vous avez déjà été dans ce scénario :
Vous déjeunez avec un ami. Alors que vous vous occupez d’un problème relationnel, le téléphone portable de votre ami bourdonne. Soudainement, leur attention se détourne, et ils vont répondre à un message.
Comment cela vous ferait-il ressentir ? Irrité ? Ignoré ? J’ai été dans cette situation, et cela m’a fait me demander si mon « ami » se souciait vraiment de moi ; mes sentiments ont été balayés d’un revers de main, et son téléphone portable a pris le dessus.
Bien sûr, il y a des moments où ce type de comportement peut être excusé ; le « phubber » peut avoir à répondre à un appel urgent ou à une situation familiale pressante. Mais à moins qu’il n’y ait une très bonne raison de porter son attention sur son téléphone plutôt que d’engager une conversation en face à face, alors, à mon avis, les phubbers sont tout simplement impolis.
Cependant, avec plus de trois quarts d’entre nous possédant désormais un smartphone, le phubbing est devenu une occurrence courante – au point que les chercheurs ont commencé à étudier ce phénomène (désolé, je ne pouvais pas m’en empêcher).
À titre d’exemple, une étude publiée en 2016 a révélé que plus de 17 % d’entre nous phub au moins quatre fois par jour. Tu sais qui tu es.
La dernière étude – qui est publiée dans le – se penche sur les sentiments de ceux d’entre nous qui subissent le phubbing. Les résultats pourraient sembler évidents, mais ils sont tout de même intéressants.
Comment le phubbing nous fait sentir
Karen Douglas et Varoth Chotpitayasunondh, chercheurs à l’École de psychologie de l’Université de Kent au Royaume-Uni, ont recruté plus de 150 adultes pour leur étude.
Les participants ont regardé l’une des trois animations de trois minutes représentant une conversation entre deux personnes. Une animation montrait des niveaux élevés de phubbing, une autre un phubbing partiel, tandis que la troisième ne montrait aucun phubbing.
On a demandé à chaque participant d’imaginer qu’ils étaient l’une des personnes dans les animations – plus précisément, la personne qui était phubbée.
Sans surprise, les personnes phubbées se sont senties moins satisfaites de la qualité de la communication avec le phubber, et, plus important encore, leur satisfaction relationnelle en a souffert.
Fait intéressant, les résultats de l’étude montrent que ces sentiments étaient motivés par l’impact négatif du phubbing sur leur sentiment d’appartenance, ou ce désir humain d’être accepté par les autres.
Il semble que lorsque nous sommes phubbés, nous hurlons intérieurement : « Bonjour, je suis là, prêt à avoir une conversation face à face avec vous, pourquoi êtes-vous plus intéressé par votre téléphone portable que par moi ?
D’accord, j’ai dit cela à voix haute pour choquer les phubbers, et je pense que plus d’entre nous devraient le faire. Oui, la technologie et les médias sociaux sont des éléments essentiels de la vie moderne, mais nous ne devrions pas négliger ce qui est clairement crucial pour notre santé et notre bien-être : le contact humain.
Est-ce que la vérification d’un message texte ou d’une notification Facebook vaut la peine de perdre un ami ? Il est grand temps de commencer à snober le phubbing.
Perspectives actuelles sur le phubbing
À l’heure actuelle, des études récentes montrent que le phubbing ne se limite pas seulement aux interactions en face à face. Les chercheurs ont commencé à explorer comment cette dynamique influe également sur notre bien-être numérique. Par exemple, une étude menée en 2023 a révélé que le phubbing peut exacerber l’anxiété sociale, rendant certaines personnes encore plus réticentes à engager des interactions en personne.
De plus, des statistiques récentes indiquent que près de 60 % des jeunes adultes ressentent une pression constante d’être disponibles en ligne, ce qui alimente encore plus le phénomène du phubbing. La recherche démontre que cette pression peut avoir des conséquences durables sur la santé mentale, en augmentant les sentiments de solitude et d’isolement.
Il est donc essentiel que nous prenions conscience de nos comportements et que nous privilégions les moments de connexion authentique. En mettant de côté nos appareils lors des interactions sociales, nous ne faisons pas seulement du bien aux autres, mais nous enrichissons également notre propre expérience humaine.