Si vous êtes un amateur de cuisine épicée, il est probable que vous ayez déjà ressenti ce hoquet intense – parfois tout à fait désagréable – provoqué par le piment. Mais qu’est-ce qui déclenche ce phénomène, et pourquoi certains d’entre nous sont-ils plus sensibles que d’autres?
Les piments contiennent un composé chimique connu sous le nom de capsaïcine, un élément essentiel qui confère aux piments leur goût singulier et leur chaleur. La capsaïcine a la capacité d’activer les neurones du diaphragme, provoquant ainsi le hoquet.
En réalité, la capsaïcine agit également comme un irritant. On suppose que les plants de chili l’utilisent comme un mécanisme de défense pour dissuader les animaux de se nourrir d’eux. Fait intéressant, les humains sont la seule espèce qui cherche activement à consommer des aliments épicés.
Alors, pourquoi continuons-nous à rechercher ces aliments irritants qui peuvent provoquer des sensations douloureuses?
Piments et douleur
La capsaïcine se fixe à un récepteur de la douleur, le TRPV1. Lorsque nous exposons accidentellement notre peau ou nos yeux aux piments, ces récepteurs se déclenchent, ouvrant les « portes » de la douleur. C’est ce qui cause ce sentiment de « bouche en feu » lorsque nous savourons des plats épicés.
Fait étonnant, une fois un récepteur de la douleur stimulé par la capsaïcine, il entre dans une phase de repos, ce qui signifie qu’il ne transmet plus de signaux de douleur. Les scientifiques qualifient ce phénomène de « défonctionnalisation ». Voilà pourquoi la capsaïcine est parfois utilisée pour soulager la douleur chez certains patients; elle peut entraîner une perte de la perception de la douleur.
Ce récepteur de la capsaïcine se retrouve partout dans notre corps, y compris dans les nerfs qui gèrent notre diaphragme, ce muscle essentiel qui permet à nos poumons de se remplir d’air.
Le hoquet est généralement causé par une contraction involontaire du diaphragme, suivie d’une fermeture de la glotte. Ce blocage temporaire de l’air dans la trachée produit le son caractéristique du hoquet.
Les chercheurs continuent d’explorer le mécanisme exact qui déclenche le hoquet, ainsi que la manière précise dont la capsaïcine induit ces spasmes diaphragmiques, un domaine encore mystérieux.
Heureusement, les molécules de capsaïcine que nous ingérons ne restent pas longtemps dans notre système; elles sont rapidement absorbées par l’estomac et l’intestin pour être ensuite décomposées.
Mais pourquoi certaines personnes commencent-elles à hoquetter à la simple vue d’un piment, alors que d’autres semblent indifférents aux plats épicés?
Nature, culture et réponse au chili
Une étude réalisée en Finlande a révélé que notre goût pour les aliments épicés est en partie influencé par notre patrimoine génétique. Les variations dans la quantité et la répartition des récepteurs de capsaïcine dans notre bouche jouent également un rôle clé dans notre sensibilité aux aliments épicés.
Il est tout à fait possible de développer une tolérance aux piments. Bien qu’il n’existe pas encore d’études scientifiques définitives sur des sujets humains, il est raisonnable de penser que ce mécanisme de tolérance résulte d’une exposition répétée à la capsaïcine. Cela entraîne la défonctionnalisation des récepteurs TRPV1 dans la bouche, nous permettant ainsi de nous habituer à des plats de plus en plus épicés.
Dernières recherches sur la capsaïcine et le hoquet
Les recherches récentes, en 2024, ont mis en lumière des mécanismes fascinants concernant les effets de la capsaïcine sur notre système nerveux. Des études montrent que la consommation régulière de piments peut moduler notre réponse à la douleur et améliorer notre tolérance à l’inconfort. Par exemple, une étude a révélé que des sujets ayant une alimentation riche en piments présentaient une meilleure régulation de la douleur, suggérant un effet adaptatif à long terme.
De plus, des chercheurs explorent le lien entre l’alimentation épicée et la santé digestive. Des données récentes suggèrent que la capsaïcine peut favoriser un microbiome intestinal sain, en augmentant la diversité bactérienne et en réduisant l’inflammation, ce qui pourrait avoir des implications positives pour la digestion et la santé globale.
En conclusion, le mystère qui entoure le hoquet provoqué par les piments est complexe et fascinant. La capsaïcine, tout en étant un irritant, semble également jouer un rôle bénéfique pour notre santé, tant sur le plan neurologique que digestif. Les prochaines recherches pourraient encore dévoiler de nouvelles facettes de cette relation étonnante entre les humains et les piments.