Un bâillement est un réflexe involontaire où la bouche s’ouvre largement et les poumons se remplissent d’air. L’air est ensuite expiré lentement. Pendant ce processus, les tympans s’étirent et les yeux peuvent se fermer, leur permettant de se reposer.
Il n’est pas nécessaire de penser ou d’agir pour produire un bâillement, et ce phénomène est commun à tous les êtres humains. Le bâillement se manifeste souvent avant ou après le sommeil, ce qui en fait un signe courant de fatigue. Il est également fréquent chez les personnes engagées dans des activités monotones ou ennuyeuses.
Au-delà de son aspect physiologique, le bâillement possède une dimension sociale. En effet, il semble être contagieux tant chez les humains que chez d’autres animaux, une contagiosité qui est bien documentée mais encore mal comprise.
Faits rapides sur le bâillement
Voici quelques points clés sur le bâillement. Pour plus de détails, référez-vous à l’article principal.
- En général, le bâillement est une réponse à la fatigue ou à la monotonie.
- Les bébés peuvent bâiller, même in utero.
- Le bâillement est contagieux, en lien avec notre réponse empathique naturelle.
- Le bâillement joue un rôle social, signifiant souvent l’ennui.
Causes
À ce jour, il n’existe pas de raison définitive expliquant pourquoi nous bâillons. Plusieurs théories ont été proposées et étudiées, offrant ainsi quelques pistes intéressantes.
Un changement d’état
Le bâillement est généralement interprété comme un signe de somnolence ou d’ennui, bien que ce ne soit pas toujours le cas.
Lorsqu’une personne bâille, il est fréquent que son rythme cardiaque augmente rapidement. Ce phénomène suggère que le bâillement pourrait être un indicateur de vigilance plutôt qu’un simple signe de paresse.
Le bâillement peut simplement représenter un moyen pour le corps de changer d’état de conscience :
- Avant de se coucher : le bâillement peut signaler que le corps se prépare au sommeil.
- Lorsqu’on s’ennuie : bâiller pendant une tâche monotone peut indiquer une baisse de vigilance.
- Après l’exercice : bâiller suite à une activité physique intense peut signifier une transition d’un état d’énergie élevée à un état plus calme.
Les individus peuvent aussi bâiller en raison d’un changement de pression, par exemple en passant d’une zone de haute pression à une zone de basse pression. Cette pression peut s’accumuler dans les tympans, entraînant un bâillement pour relâcher cette tension.
Une fonction respiratoire
Le bâillement peut également jouer un rôle dans la respiration. Il est plus probable que nous bâillons lorsque notre sang a besoin d’oxygène. Un bâillement entraîne une grande inspiration d’air et une augmentation du rythme cardiaque, ce qui pourrait théoriquement faciliter l’oxygénation de notre organisme. Ainsi, le bâillement pourrait simplement servir à éliminer les toxines du sang tout en offrant un apport d’oxygène frais.
Pour refroidir le cerveau
Il a été suggéré que le bâillement pourrait contribuer à refroidir le cerveau. En effet, un bâillement provoque un étirement de la mâchoire, augmentant le flux sanguin vers le visage et le cou. La grande inspiration et l’accélération du rythme cardiaque générées par le bâillement favorisent également une circulation sanguine plus rapide. Ce mécanisme pourrait représenter un moyen efficace de réguler la température du cerveau lorsqu’il devient trop chaud.
Une étude a corroboré cette théorie en constatant que les bâillements étaient plus fréquents à une température d’environ 20 °C, une température considérée comme idéale pour refroidir le sang et le cerveau.
Comme un outil de communication
Certains chercheurs estiment que la raison pour laquelle nous bâillons pourrait être liée à notre évolution. Avant que l’homme ne développe un langage verbal, il est envisageable qu’il ait utilisé le bâillement comme un moyen de communication.
Les bâillements sont souvent perçus comme des signes d’ennui ou de somnolence, et il est possible que nos ancêtres aient utilisé ce réflexe pour transmettre des messages similaires. De plus, les premiers humains auraient pu bâiller pour signaler leur vigilance, montrer leurs dents aux prédateurs ou encore comme un autre moyen de communication.
Bâillement chez les autres animaux
Les humains et les chimpanzés ne sont pas les seuls à bâiller. Tous les vertébrés, des poissons et des oiseaux aux loups et aux chevaux, présentent ce comportement.
Cependant, seules trois espèces présentent le bâillement contagieux : les humains, les chimpanzés et certains membres de la famille des canidés, comme les loups et les chiens.
Pourquoi le bâillement est-il contagieux?
Le bâillement est un réflexe dont les mécanismes ne suivent pas de modèles clairement définis.
Cependant, un point sur lequel de nombreux chercheurs s’accordent est que le bâillement semble être contagieux. Observer quelqu’un bâiller peut entraîner le même réflexe chez celui qui regarde.
La science a exploré les raisons de ce phénomène, et plusieurs théories ont émergé, notamment :
- Moment de la journée : Certains chercheurs ont proposé que l’heure de la journée ou l’intelligence des personnes qui bâillent puissent influencer ce phénomène, mais peu de gens adhèrent encore à cette théorie.
- Empathie : L’une des explications les plus communément acceptées est que le bâillement contagieux est un signe d’empathie envers les autres. Voir quelqu’un bâiller peut inciter le spectateur à bâiller, surtout s’il s’agit d’une personne proche ou avec qui il se sent à l’aise.
Une étude récente a montré à des groupes de chimpanzés une vidéo présentant d’autres chimpanzés en train de bâiller. Les résultats ont révélé que ces chimpanzés étaient plus enclins à bâiller en observant des congénères familiers. Cela corrobore l’idée que l’empathie et la familiarité jouent un rôle dans la contagiosité du bâillement.
Une autre étude a démontré que la contagiosité du bâillement chez l’homme est une réponse individuelle. Peu de corrélations ont été établies entre l’intelligence, le moment de la journée ou l’empathie chez les sujets testés. Le facteur déterminant qui en est ressorti était l’âge : les personnes âgées étaient moins susceptibles de « contracter » un bâillement d’autrui.
La raison exacte du caractère contagieux des bâillements demeure mystérieuse.
Peut-on bâiller trop?
Si le bâillement est généralement sans danger, il est possible de bâiller de manière excessive. Un bâillement répétitif peut être le signe de divers troubles nécessitant une attention médicale.
Le nerf vague, qui relie la gorge et l’abdomen au cerveau, peut entraîner un bâillement excessif en interagissant avec les vaisseaux sanguins. Ce phénomène est connu sous le nom de réaction vasovagale. Cette réponse peut indiquer un trouble du sommeil ou une affection cérébrale. Dans certains cas, elle peut même être le signe de problèmes cardiologiques, tels qu’une crise cardiaque ou des troubles liés à l’aorte.
Toute personne éprouvant des bâillements fréquents sans cause apparente devrait consulter un professionnel de la santé au plus vite.
Nouvelles Perspectives sur le Bâillement en 2024
Les recherches sur le bâillement continuent de progresser, et plusieurs études récentes apportent des éclairages fascinants. Par exemple, une étude publiée en 2024 a mis en évidence le lien entre les bâillements et la régulation de la température corporelle, suggérant que le bâillement pourrait aider à maintenir une température cérébrale optimale dans des environnements chauds.
De plus, des recherches sur l’impact du stress sur le comportement de bâillement ont montré que les individus soumis à un stress élevé étaient plus enclins à bâiller. Cette découverte pourrait avoir des implications pour la gestion du stress et la compréhension des réponses physiologiques à des situations stressantes.
Enfin, des études sur la contagiosité du bâillement chez les enfants mettent en lumière le développement de l’empathie et de la conscience sociale. Les résultats indiquent que les enfants de plus de trois ans sont plus susceptibles de bâiller en réponse à un bâillement d’un camarade, ce qui suggère que l’empathie se développe dès le jeune âge.
Ces nouvelles perspectives renforcent l’importance de comprendre le bâillement non seulement comme un réflexe, mais aussi comme un comportement social complexe, influencé par une multitude de facteurs physiologiques et psychologiques.