De nombreuses vies sont sauvées chaque année grâce aux premiers secours, prodigués avant l’arrivée des services d’urgence.
Les premiers secours désignent les soins apportés à une personne blessée ou malade avant l’intervention d’un personnel médical qualifié.
Dans cet article, nous allons explorer l’histoire des premiers secours, leur fonctionnement et comment les appliquer correctement.
Faits rapides sur les premiers secours
Voici quelques points clés concernant les premiers secours. Plus de détails et d’informations à l’appui se trouvent dans l’article principal.
- Les premiers secours peuvent être simples et sauver des vies.
- Les Chevaliers Hospitaliers prodiguaient des soins aux pèlerins et aux chevaliers.
- Les premiers secours visent à préserver la vie, prévenir les dommages et favoriser le rétablissement.
- En secourisme, ABC signifie Airway (voies respiratoires), Breathing (respiration) et Circulation (circulation).
- La position de récupération aide à minimiser les blessures supplémentaires.
- La RCR (réanimation cardio-pulmonaire) maintient le flux sanguin oxygéné.
- En effectuant des compressions thoraciques, des bruits de craquement peuvent se faire entendre : c’est normal.
- Le terme « premiers secours » a été utilisé pour la première fois en 1863.
- En 1877, l’Ambulance Saint-Jean a été formée en Angleterre.
Qu’est-ce que les premiers secours?
Certaines maladies auto-limitantes ou blessures mineures peuvent ne nécessiter qu’une intervention de premiers secours, sans besoin d’autres traitements. Ces interventions consistent généralement en des techniques simples mais souvent salvatrices, que la plupart des gens peuvent apprendre à utiliser avec un minimum d’équipement.
Les premiers secours se réfèrent habituellement à l’administration de soins à une personne, bien qu’ils puissent également être appliqués aux animaux. L’objectif des premiers secours est de prévenir une détérioration de l’état du patient, de favoriser le rétablissement et de préserver la vie.
Techniquement, ils ne sont pas considérés comme un traitement médical et ne doivent pas être comparés à ce qu’un professionnel de santé qualifié pourrait faire. Les premiers secours combinent quelques procédures simples et l’application du bon sens.
Un bref historique des premiers secours
L’histoire des premiers secours varie selon la région du monde. Au XIe siècle en Europe, l’Ordre de Saint-Jean a été fondé pour former des personnes à soigner médicalement les victimes de blessures sur le champ de bataille – des laïcs formés à l’administration des premiers secours.
À cette époque, les Chevaliers Hospitaliers prodiguèrent des soins aux pèlerins et formèrent d’autres chevaliers à faire face aux blessures guerrières.
Au Moyen Âge, les premiers secours ont été largement négligés jusqu’à la seconde moitié du 19ème siècle. En 1859, Henry Dunant, un homme d’affaires suisse, a organisé des villageois pour administrer les premiers secours aux victimes de la bataille de Solferino, en Italie.
En 1863, quatre nations se sont réunies à Genève, en Suisse, pour former une organisation qui deviendra la Croix-Rouge moderne. C’est durant cette réunion que le terme « premiers secours » a été utilisé pour la première fois dans son sens moderne.
Le but initial de la Croix-Rouge était d’apporter une aide aux soldats malades et blessés. Pendant la révolution industrielle, la Grande-Bretagne a vu émerger des ambulanciers civils venant en aide d’urgence aux mineurs, cheminots et policiers.
Objectifs des premiers secours
Les objectifs des premiers secours sont :
- Préserver la vie : c’est le but principal des premiers secours, sauver des vies. Cela inclut la vie du secouriste, de la victime et des passants.
- Prévenir d’autres dommages : le patient doit rester stable et son état ne doit pas empirer avant l’arrivée des services médicaux. Cela peut inclure déplacer le patient hors de danger, appliquer des techniques de premiers secours, le garder au chaud et au sec, ou appliquer une pression sur les plaies pour arrêter le saignement.
- Favoriser le rétablissement : cela peut inclure l’application d’un pansement sur une petite plaie, tout ce qui peut aider dans le processus de récupération.
Compétences de premiers secours
ABC (et parfois D)
Le terme le plus couramment mentionné en secourisme est ABC, qui signifie Airway, Breathing, and Circulation. Ce terme est également utilisé par les professionnels de la santé d’urgence. Le D représente défibrillation.
- Airway – le secouriste doit s’assurer que les voies aériennes de la victime sont dégagées. L’étouffement, causé par l’obstruction des voies respiratoires, peut être fatal.
- Respiration – lorsque les voies aériennes sont dégagées, le secouriste doit évaluer la respiration de la victime et, si nécessaire, fournir une respiration artificielle.
- Circulation – si la victime ne respire pas, le secouriste doit procéder aux compressions thoraciques et à la respiration artificielle. Les compressions thoraciques assurent la circulation sanguine. Vérifier le temps de circulation d’une victime non respirante peut gaspiller du temps précieux.
- Saignement mortel ou défibrillation – certaines organisations ajoutent cette quatrième étape, d’autres l’incluent dans la circulation.
L’évaluation et le maintien de l’ABC d’un patient dépendent de la formation du secouriste. Une fois l’ABC sécurisé, le secouriste peut alors se concentrer sur d’autres traitements.
Certaines organisations utilisent le système 3Bs, qui signifie Respiration, Saignement et Os, tandis que d’autres utilisent 4B, englobant Respiration, Saignement, Cerveau et Os.
Les méthodes ABC et 3B sont enseignées pour être effectuées dans un ordre spécifique, mais parfois, deux étapes peuvent être réalisées simultanément, comme lors de l’administration de respiration artificielle et de compressions thoraciques à une victime qui ne respire pas.
De nombreuses organisations ont d’autres acronymes pour aider à se souvenir de la séquence des étapes. Par exemple, First Aid Works, une organisation qui forme des personnes au Royaume-Uni, utilise DRAB pour rappeler aux secouristes ce qu’il faut faire lors de l’enquête primaire :
Enquête primaire – DRAB (danger, réponse, voies respiratoires, respiration)
- Danger – vérifiez les dangers pour la victime et pour vous-même. Si un danger est présent, pouvez-vous le supprimer ou déplacer la victime ? Si ce n’est pas possible, restez à distance et appelez à l’aide. La pire chose qu’un sauveteur puisse faire est de devenir une autre victime.
- Réponse – si l’approche est sûre, vérifiez si la victime est consciente. Posez des questions et voyez si vous obtenez une réponse. Les secouristes bien formés sauront comment évaluer la réaction d’une victime à une stimulation douloureuse.
- Airway – les voies respiratoires de la victime sont-elles dégagées ? Si ce n’est pas le cas, essayez de les dégager. Les secouristes doivent placer la victime sur le dos, poser une main sur son front et utiliser deux doigts de l’autre main pour relever légèrement le menton. Toute obstruction doit être retirée de la bouche de la victime, y compris les prothèses dentaires. Les secouristes ne doivent insérer leurs doigts dans la bouche de la victime que s’ils peuvent voir une obstruction.
- Respiration – la respiration de la victime est-elle efficace ? Le secouriste doit observer le thorax pour détecter tout mouvement, écouter les sons de la respiration, et s’approcher de la victime pour sentir l’air expiré sur sa joue.
L’enquête secondaire – DOMS (déformations, plaies ouvertes, étiquettes d’alerte médicale, gonflements)
Si la victime respire correctement, une enquête secondaire peut être effectuée. Ceci consiste en une vérification rapide du corps entier. Une fois cela fait, la victime doit être placée en position de récupération. À ce moment, le secouriste doit appeler une ambulance.
Position de récupération
Même si la victime respire mais est inconsciente, il y a un risque important d’obstruction des voies respiratoires. La position de récupération minimise ce risque. Voici ce que doit faire un secouriste :
- Retirer les lunettes si la victime en porte.
- Placer le bras le plus proche de vous perpendiculairement au corps de la victime (vous vous agenouillez à côté).
- Ramener l’autre bras sur leur poitrine, en tenant le dos de sa main contre sa joue la plus proche.
- Avec votre autre main, tenez la cuisse de la victime la plus éloignée et tirez le genou. Assurez-vous que son pied est à plat sur le sol.
- Tirez lentement sur le genou relevé de la victime et roulez-la vers vous.
- Déplacez légèrement la jambe supérieure pour que la hanche et le genou de la victime soient fléchis à angle droit. Cela empêche qu’ils ne se retournent sur leur visage.
- Inclinez doucement la tête en arrière pour maintenir les voies respiratoires dégagées.
Réanimation cardio-pulmonaire (RCR)
Si la victime ne respire pas, le secouriste devra effectuer une RCP (réanimation cardio-pulmonaire). En 2008, le Conseil Européen de Réanimation et l’American Heart Association ont recommandé de réaliser uniquement des compressions thoraciques, sans respiration artificielle, pour les adultes s’effondrant soudainement en arrêt cardiaque.
La RCP ne redémarre pas nécessairement le cœur, mais son objectif est de maintenir le flux sanguin oxygéné vers le cerveau et le cœur, évitant ainsi ou retardant la mort des tissus. La RCP peut prolonger la fenêtre durant laquelle une réanimation réussie peut se réaliser sans dommages permanents au cerveau.
En 2005, l’ILCOR (Comité international de liaison pour la réanimation) a approuvé de nouvelles directives visant à simplifier les procédures pour les sauveteurs laïcs et professionnels afin d’optimiser le potentiel de réanimation précoce.
Selon ces nouvelles directives, les sauveteurs doivent directement entreprendre la RCP s’il n’y a pas de respiration, sans vérifier le pouls au préalable. Il a également été précisé que la respiration artificielle ne doit pas être administrée sans compressions thoraciques.
Des recherches indiquent qu’un pourcentage significatif de laïcs ne peut pas détecter un pouls lorsqu’il existe, et certains pensent détecter un pouls lorsqu’il n’y en a pas.
- 30 compressions thoraciques – le secouriste doit être agenouillé à côté de la victime, qui devrait être allongée sur le dos. Placez le talon d’une main au centre de la poitrine de la victime, puis placez l’autre main sur la première et entrelacez les doigts. Poussez la poitrine vers le bas (compressez) d’environ 4 à 5 cm.
Si la victime est un enfant âgé de 1 à 8 ans, compressez jusqu’à un maximum de 4 cm. Puis relâchez et attendez que la poitrine se relève complètement avant de répéter. Les coudes doivent rester droits pendant toute la manœuvre.
Poussez le sternum de haut en bas à une profondeur d’environ 5 cm – réalisez cela 30 fois à une cadence d’environ 100 compressions par minute. Pour un enfant âgé de 1 à 8 ans, utilisez une seule main pour les compressions.
- Donner 2 respirations – assurez-vous que les voies respiratoires sont dégagées et pincez le nez pour le fermer. Soulevez doucement le menton vers le haut avec les deux doigts de l’autre main. Respirez profondément et scellez votre bouche sur celle de la victime, en expirant dans ses voies respiratoires. Vous devriez voir la poitrine de la victime s’élever puis redescendre. Pour reprendre votre souffle, relevez la tête et respirez profondément. Répétez cette procédure.
Répétez les 30 compressions thoraciques suivies de deux respirations environ cinq fois, puis vérifiez si la victime commence à respirer normalement. Dans le cas contraire, continuez la RCP. Si la respiration reprend normalement, restez avec la victime jusqu’à l’arrivée des secours.
Si vous ne vous sentez pas à l’aise pour donner des respirations de secours, rappelez-vous que les compressions thoraciques seules peuvent sauver des vies – ne restez pas inactif. Il est crucial de ne pas laisser vos mains se relever lors des compressions thoraciques – assurez-vous que le talon de votre main reste en contact avec la poitrine de la victime pendant toute la durée de la manœuvre. Des bruits de craquement peuvent survenir lors des compressions thoraciques ; cela est normal, donc ne vous arrêtez pas.
Dernières Recherches et Innovations en Premiers Secours
Alors que nous avançons vers 2024, des recherches récentes mettent en lumière l’importance d’une formation continue et de l’intégration des nouvelles technologies dans les pratiques de premiers secours. Par exemple, des études montrent que l’utilisation d’applications mobiles peut améliorer la rapidité et l’efficacité des interventions en cas d’urgence, en fournissant des instructions en temps réel.
De plus, la formation sur les techniques de RCP évolue, avec un accent accru sur les méthodes de compression thoracique seules, qui se révèlent être particulièrement efficaces dans les situations d’arrêt cardiaque soudain. Des statistiques récentes indiquent que les taux de survie augmentent lorsque les témoins d’un arrêt cardiaque appliquent immédiatement la RCP.
Enfin, l’importance du soutien psychologique pour les secouristes et les victimes est également mise en avant. Des programmes de formation intègrent désormais des modules sur la gestion du stress et des émotions pour mieux préparer les secouristes à faire face à des situations traumatisantes.
En somme, le paysage des premiers secours continue d’évoluer, et il est crucial pour les secouristes de se tenir informés des dernières pratiques et recommandations pour garantir des interventions efficaces et sécurisées.