L’aménorrhée fait référence à l’absence des règles chez la femme en âge de procréer. Bien que ce phénomène puisse être naturel, comme pendant la grossesse ou l’allaitement, il peut également indiquer des problèmes de santé sous-jacents.
À partir de la cinquantaine, la menstruation s’arrête généralement complètement. Cependant, l’aménorrhée peut également survenir chez des femmes qui ont eu des cycles réguliers auparavant, ce qui nécessite une attention médicale.
Types d’aménorrhée
L’aménorrhée est généralement divisée en deux types :
Aménorrhée primaire
L’aménorrhée primaire est définie par l’absence de menstruations à l’âge de 15 ans chez une jeune fille qui a développé d’autres caractéristiques sexuelles secondaires. Si une jeune femme de 13 ans n’a pas encore montré de signes de puberté, il est également conseillé de consulter un médecin. Bien que rare, la prévalence de l’aménorrhée primaire est inférieure à 0,1% aux États-Unis.
Aménorrhée secondaire
L’aménorrhée secondaire se produit lorsque des menstruations régulières s’arrêtent. Cela est normal pendant la grossesse ou l’allaitement, mais cela peut aussi signaler des problèmes de santé. Environ 4% des femmes connaissent une aménorrhée secondaire au cours de leur vie, définie comme l’absence de menstruation pendant au moins 6 mois après des cycles menstruels normaux.
Les causes de l’aménorrhée secondaire
Les causes d’aménorrhée secondaire peuvent varier considérablement. Elles incluent :
- Des troubles gynécologiques
- Des maladies graves
- Un stress physique ou émotionnel intense
- Un poids insuffisant, avec un IMC inférieur à 19
Une perte de poids significative peut résulter d’une maladie physique ou d’un trouble de l’alimentation. De plus, l’exercice excessif est fréquent chez les athlètes, comme les coureurs de fond ou les danseurs professionnels.
Certaines conditions médicales, comme le syndrome des ovaires polykystiques ou l’insuffisance ovarienne prématurée, peuvent également entraîner une aménorrhée. L’hypothyroïdie, où la glande thyroïde fonctionne moins que la normale, est une autre cause possible. Les tumeurs hypophysaires peuvent également perturber le cycle menstruel.
D’autres symptômes peuvent accompagner l’aménorrhée, notamment :
- Des décharges lactées au niveau des mamelons
- Une perte de cheveux
- Des maux de tête
- Des changements de vision
- Un excès de pilosité faciale
- Des douleurs pelviennes
- De l’acné.
Les femmes présentant ces symptômes doivent consulter un professionnel de santé. Des maladies génétiques, comme le syndrome de Turner ou le syndrome d’insensibilité aux androgènes, peuvent également être à l’origine d’une aménorrhée.
Des malformations des organes reproducteurs peuvent également interférer avec les menstruations, par exemple, un défaut de développement des trompes de Fallope ou de l’utérus. Des conditions telles que l’agénésie de Müller peuvent rendre les menstruations impossibles, même si d’autres caractéristiques sexuelles sont présentes.
Diagnostic
Le diagnostic de l’aménorrhée secondaire se concentre sur l’identification de la cause sous-jacente. Un test de grossesse est souvent le premier recours. Une enquête plus approfondie est nécessaire si :
- Une femme a moins de neuf menstruations par an ou un cycle de 35 jours ou plus
- Une femme avec des menstruations régulières n’a pas eu de règles pendant 3 mois
- Une femme dont les menstruations sont normalement irrégulières n’a plus de règles depuis 6 mois.
Le médecin posera des questions sur l’historique menstruel, le poids, l’activité physique, et la possibilité d’une grossesse. Selon les réponses, plusieurs tests peuvent être effectués, y compris des tests hormonaux et des examens d’imagerie.
Traitement
Le traitement de l’aménorrhée secondaire dépendra de la cause identifiée. Pour les facteurs liés au mode de vie, des ajustements dans l’alimentation ou l’exercice peuvent être bénéfiques. La thérapie psychologique peut également aider à gérer le stress émotionnel.
En cas d’insuffisance pondérale, un suivi médical pour une prise de poids peut être nécessaire. Les femmes avec une thyroïde sous-active peuvent recevoir un traitement hormonal approprié. Pour les cas d’insuffisance ovarienne, un traitement hormonal substitutif peut être envisagé.
Il est essentiel de consulter un médecin pour discuter des options, surtout si les menstruations ne reprennent pas. Une ménopause précoce peut survenir, avec des implications pour la santé, notamment un risque accru d’ostéoporose.
Dernières recherches et perspectives
Des recherches récentes mettent en lumière l’importance de l’équilibre hormonal dans la régulation des cycles menstruels. Une étude de 2023 a montré que près de 30% des femmes souffrant d’aménorrhée secondaire présentent des déséquilibres hormonaux significatifs, notamment des niveaux anormaux d’œstrogènes et de progestérone. De plus, des investigations sur le lien entre le stress et l’aménorrhée ont révélé que des techniques de gestion du stress comme la méditation et le yoga peuvent réduire les symptômes chez certaines femmes.
Il y a également eu des avancées dans le traitement de l’aménorrhée liée aux troubles alimentaires. Des recherches indiquent que des approches multidisciplinaires, alliant nutrition, psychothérapie et suivi médical, peuvent améliorer les résultats pour les femmes souffrant d’aménorrhée due à ces facteurs.
En résumé, comprendre et traiter l’aménorrhée nécessite une approche personnalisée, tenant compte des divers facteurs physiologiques et psychologiques en jeu. Les dernières études offrent des perspectives encourageantes pour les femmes touchées par cette condition, soulignant l’importance d’une intervention précoce et d’un soutien approprié.