Une hémorragie sous-arachnoïdienne survient lorsque le sang s’écoule dans l’espace entre deux des membranes entourant le cerveau. Généralement causée par un anévrisme rompu, elle peut entraîner un accident vasculaire cérébral et s’avérer mortelle dans 50 % des cas. Cette condition requiert une attention médicale immédiate.
Le saignement se produit dans les artères juste sous la membrane arachnoïdienne et au-dessus de la pie-mère, juste sous la surface du crâne. Cela peut se produire soudainement, souvent à la suite d’une rupture d’anévrisme cérébral ou d’un traumatisme crânien. C’est une condition sérieuse, et malheureusement, une personne sur huit qui subit ce type d’événement meurt avant d’arriver à l’hôpital.
Les personnes les plus à risque incluent les fumeurs, les consommateurs de cocaïne, les gros buveurs, les personnes souffrant d’hypertension artérielle et celles ayant des antécédents familiaux d’hémorragie sous-arachnoïdienne. Environ 10 à 15 personnes pour 100 000 sont touchées par cette pathologie aux États-Unis.
Qu’est-ce que c’est ?
Il existe trois membranes qui entourent le cerveau : la pie-mère (la plus interne), l’arachnoïde (la couche intermédiaire) et la dure-mère (la couche externe). Un anévrisme est un renflement qui se développe dans un vaisseau sanguin, souvent dû à une faiblesse dans la paroi des vaisseaux sanguins.
L’espace sous-arachnoïdien est normalement rempli de liquide céphalo-rachidien. Lors d’une hémorragie sous-arachnoïdienne, ce liquide devient sanglant, ce qui peut compromettre la santé neurologique du patient. Selon les National Institutes of Health (NIH), environ la moitié des patients hospitalisés pour une hémorragie sous-arachnoïdienne ne survivent pas. Parmi ceux qui survivent, un tiers souffrent de handicaps graves.
Les hémorragies sous-arachnoïdiennes représentent 5 à 10 % de tous les accidents vasculaires cérébraux et sont responsables d’environ un décès sur quatre lié à ces accidents. Les personnes d’âge moyen, en particulier les femmes, sont plus fréquemment affectées, avec un âge moyen de début de 55 ans.
Symptômes
Le premier symptôme d’une hémorragie sous-arachnoïdienne est souvent une « céphalée de coup de tonnerre » soudaine et très intense. Les patients décrivent cette douleur comme étant comparable à un coup sur la tête, souvent qualifiée du pire mal de tête de leur vie, battant généralement à l’arrière de la tête.
D’autres symptômes peuvent inclure :
- Rigidité du cou
- Nausées
- Vomissements
- Troubles de l’élocution
- Confusion, délire et parfois apathie
- Conscience altérée, pouvant aller jusqu’à une perte totale de conscience
- Séizures
- Saignement intraoculaire
- Difficulté à soulever une paupière
- Augmentation significative de la pression artérielle
Bien que le mal de tête et le torticolis puissent être confondus avec la méningite, il est important de noter qu’il n’y a généralement pas de fièvre ni d’éruption cutanée associée à l’hémorragie sous-arachnoïdienne.
Causes
Plusieurs facteurs peuvent mener à une hémorragie sous-arachnoïdienne.
Anévrisme
Jusqu’à 80 % des cas d’hémorragie sous-arachnoïdienne surviennent suite à la rupture d’un anévrisme cérébral. Un anévrisme se produit lorsque la paroi d’un vaisseau sanguin est affaiblie, entraînant un renflement. Lorsque la pression artérielle augmente, ce renflement peut atteindre un point critique et se rompre.
Les anévrismes liés aux hémorragies sous-arachnoïdiennes se forment souvent dans le cercle de Willis et ses branches, un réseau d’artères vital pour l’irrigation cérébrale. Certaines personnes naissent avec des parois vasculaires anormalement fragiles, ce qui augmente leur risque d’anévrisme.
Les fumeurs, les personnes qui consomment de l’alcool en excès et celles ayant une hypertension non contrôlée sont plus susceptibles de souffrir d’une rupture d’anévrisme.
Malformations artério-veineuses
Les malformations artério-veineuses constituent une autre cause significative d’hémorragie sous-arachnoïdienne. Ces anomalies congénitales se traduisent par un réseau complexe d’artères et de veines qui communiquent de manière anormale, souvent par des fistules. Elles peuvent affecter les vaisseaux sanguins du cerveau, du tronc cérébral ou de la moelle épinière.
Les symptômes peuvent ne pas se manifester avant qu’une hémorragie ne se produise, rendant le diagnostic précoce difficile.
D’autres causes
Une blessure grave à la tête peut également entraîner une hémorragie sous-arachnoïdienne. Dans environ 2 % des cas, il existe des antécédents familiaux d’hémorragie sous-arachnoïdienne.
Diagnostic
Lorsqu’un patient présente un cou raide et un mal de tête sévère, une hémorragie sous-arachnoïdienne doit être envisagée, et un neurologue devra procéder à des tests complémentaires.
Une IRM peut fournir des images détaillées et aider à identifier d’éventuels problèmes vasculaires. Une ponction lombaire permet de prélever un échantillon de liquide céphalo-rachidien pour vérifier la présence de sang.
L’échographie Doppler peut surveiller le flux sanguin dans le cerveau. Des variations anormales de la vitesse du flux sanguin peuvent indiquer un spasme des artères cérébrales, nécessitant une intervention rapide. Un tomodensitogramme peut également détecter la présence de sang autour du cerveau et d’éventuels problèmes associés.
Traitement
Pour prévenir les spasmes des vaisseaux sanguins près de l’anévrisme rompu, un médicament appelé nimodipine est souvent administré pendant environ trois semaines. Ce médicament aide à contrôler l’hypertension et à prévenir les spasmes.
La douleur causée par le mal de tête peut être soulagée par de la morphine. L’écrêtage neurochirurgical est une option chirurgicale pour sceller l’anévrisme à l’aide d’un clip métallique, tandis que l’enroulement endovasculaire consiste à insérer un cathéter dans l’artère pour accéder à l’anévrisme.
Les bobines de platine insérées dans l’anévrisme interrompent le flux sanguin, stoppant ainsi l’hémorragie. Cette méthode est généralement moins invasive et favorise une récupération plus rapide que la chirurgie classique.
Complications
La complication la plus redoutée est le vasospasme cérébral, où le vaisseau sanguin près de l’anévrisme se contracte, aggravant l’hémorragie. Si ce phénomène n’est pas traité, il peut mener à un coma ou à la mort. Le nimodipine est souvent utilisé pour réduire ce risque de manière significative.
Les patients présentant un vasospasme nécessitent un bon apport sanguin vers le cerveau. Une stratégie consiste à augmenter la pression artérielle par l’administration de fluides ou de transfusions sanguines. Cette approche est désignée sous le terme de thérapie Triple H : hypervolémie, hémodilution et hypertension, bien que son efficacité soit encore débattue.
Si cette méthode échoue, un petit ballon peut être placé dans une artère pour élargir le vaisseau et améliorer l’apport sanguin. Environ 5 % des patients ayant subi un AVC présentent des convulsions dans les semaines qui suivent, et 5 % des patients ayant eu une hémorragie sous-arachnoïdienne développent une épilepsie, généralement dans la première année suivant l’événement.
L’hydrocéphalie, caractérisée par une accumulation excessive de liquide céphalo-rachidien dans les ventricules cérébraux, peut également survenir, entraînant des dommages cérébraux. Le médecin peut être amené à drainer ce liquide en posant un tube ou un shunt.
Les résultats à long terme dépendent des complications rencontrées lors de l’hospitalisation. Les patients présentant des facteurs de risque doivent discuter avec leur médecin des moyens de minimiser ces risques, notamment en contrôlant leur hypertension et en évitant la consommation de drogues et d’alcool.
Recherche et Perspectives d’Avenir
Les recherches récentes ont mis en lumière des approches innovantes pour mieux comprendre et traiter les hémorragies sous-arachnoïdiennes. Des études en cours explorent l’utilisation de biomarqueurs pour prédire la survenue de vasospasmes, offrant ainsi une opportunité d’intervention précoce. De plus, l’introduction de nouvelles techniques d’imagerie, comme l’IRM fonctionnelle, permet une visualisation plus précise des changements cérébraux après une hémorragie.
Les avancées dans les traitements médicamenteux, notamment l’utilisation de nouveaux agents antispasmodiques, montrent une promesse dans la réduction des complications post-hémorragiques. Les chercheurs s’intéressent également à la thérapie génique pour traiter les anomalies vasculaires congénitales, ciblant ainsi la racine du problème plutôt que de simplement gérer les symptômes.
Il est essentiel que les professionnels de santé restent informés des dernières découvertes afin d’optimiser la prise en charge des patients et d’améliorer les résultats cliniques. En intégrant ces nouvelles connaissances dans la pratique quotidienne, nous pouvons espérer réduire l’incidence et la gravité des hémorragies sous-arachnoïdiennes.