Comprendre la Mastectomie : Types, Procédure et Récupération

Une mastectomie est l’enlèvement de tout le tissu d’un ou des deux seins. Les mastectomies sont principalement effectuées pour éliminer ou prévenir le cancer du sein.

Cette intervention chirurgicale a été pratiquée depuis au moins l’an 548, lorsque Aëtius d’Amida a proposé la procédure à Theodora, une impératrice byzantine, pour traiter ce qui était probablement un cancer du sein.

Il est intéressant de noter que son approche chirurgicale semblait avoir été influencée par les philosophes naturels de cinq siècles auparavant.

Aujourd’hui, l’opération est le plus souvent réalisée pour éliminer les cellules cancéreuses existantes dans le sein, réduisant ainsi le risque de propagation du cancer.

Faits rapides sur les mastectomies :

  • Il existe différents types de mastectomie pour s’adapter à diverses situations médicales.
  • Les mastectomies peuvent traiter avec succès plusieurs types de cancer.
  • Pour certaines femmes à risque élevé, la mastectomie prophylactique peut réduire jusqu’à 90% le risque de cancer du sein.

Types de mastectomie

Un médecin examine une radiographie du sein d'une femme.

Il existe plusieurs types de mastectomie, notamment :

  • Mastectomie totale (simple) – tout le sein est retiré, mais les muscles sous-jacents et les ganglions lymphatiques sont conservés.
  • Double mastectomie – les deux seins sont enlevés préventivement ; souvent utilisée pour les patientes à haut risque avec des marqueurs génétiques spécifiques.
  • Mastectomie radicale – enlève le sein entier, les ganglions lymphatiques des aisselles et les muscles de la paroi thoracique.
  • Mastectomie radicale modifiée – enlève les ganglions lymphatiques mais préserve les muscles de la paroi thoracique.
  • Mastectomie préservant la peau – retire le tissu mammaire et le mamelon, mais conserve la peau pour une reconstruction ultérieure.
  • Mastectomie par mamelon – une procédure relativement récente qui préserve la peau, le mamelon et le tissu périphérique.

Beaucoup de patientes choisissent une chirurgie mammaire conservatrice, bien que cela ne soit pas toujours une option. Ces procédures comprennent :

  • Lumpectomie – élimine une tumeur et des tissus environnants tout en préservant le sein ; souvent associée à la radiothérapie. Cependant, toutes les patientes ne peuvent pas bénéficier de cette option.
  • Quadrantectomie – une mastectomie partielle qui retire plus de tissu qu’une simple tumorectomie, tout en épargnant la majorité du tissu mammaire.
  • Mastectomies épargnant la peau – préservent la peau pour une reconstruction plus naturelle, à condition qu’il n’y ait pas de cellules cancéreuses près de la surface.

Certaines femmes subissent une chirurgie reconstructive pendant la même procédure que la mastectomie ou la tumorectomie majeure, tandis que d’autres optent pour une seconde intervention à une date ultérieure.

Objectif

Les femmes atteintes de diverses conditions mammaires peuvent bénéficier d’une mastectomie, le cancer du sein étant le motif le plus courant. Les mastectomies sont indiquées pour :

  • Le cancer du sein non invasif, y compris le carcinome canalaire in situ (CCIS), qui représente un nouveau cancer du sein sur cinq aux États-Unis.
  • Les stades 1 et 2 – cancer du sein à un stade précoce.
  • Le stade 3 – cancer du sein localement avancé (après chimiothérapie).
  • Le cancer du sein inflammatoire – une forme agressive où les cellules cancéreuses obstruent les vaisseaux lymphatiques cutanés (la mastectomie n’est envisageable qu’après une chimiothérapie).
  • La maladie de Paget du mamelon – un cancer rare affectant le mamelon.
  • Cancer du sein localement récurrent – le cancer réapparaît dans le même sein.

Dans certains cas, une mastectomie peut être réalisée pour des raisons non liées à un diagnostic de cancer, par exemple, si une patiente a :

  • Douleur mammaire chronique sévère.
  • Maladie fibrokystique du sein.
  • Tissu mammaire dense.
  • Phobie du cancer ou antécédents familiaux de cancer du sein.

Ces indications pour la chirurgie sont beaucoup moins fréquentes et ne sont pas des pratiques standards.

Si une mastectomie est recommandée, le type dépendra d’un éventail de facteurs, notamment :

  • L’âge de la patiente.
  • La santé générale de la patiente.
  • Le statut de ménopause.
  • La taille de la tumeur.
  • Le stade de la tumeur (jusqu’où elle s’étend).
  • Le grade de la tumeur (son agressivité, sa rapidité de croissance).
  • Si la tumeur est réceptive aux hormones.
  • L’implication des ganglions lymphatiques.

Procédure et risques

La mastectomie est une intervention chirurgicale nécessitant une anesthésie et l’ablation de tissus. Comme toute intervention, elle comporte des risques, notamment :

  • Problèmes liés à l’anesthésie.
  • Douleur à l’épaule et raideur générale du bras.
  • Saignement et infection.
  • Croûtes, cloques ou perte de peau au site d’incision.
  • Sensation de « fourmillements » à l’endroit où se trouvait le sein, parfois sous le bras.
  • Lymphoedème – gonflement causé par l’accumulation de liquide sous l’aisselle et dans le bras.
  • Dommages aux nerfs du dos, des bras et de la paroi thoracique.
  • Formation de tissu cicatriciel dur au site chirurgical.
  • Accumulation de sang ou de liquide sous la peau au site chirurgical.

Cette opération a été réalisée des millions de fois par des chirurgiens du monde entier, ce qui en fait une procédure relativement sûre malgré son caractère invasif.

Récupération

Après une mastectomie, le patient sera étroitement surveillé. La fréquence cardiaque, la tension artérielle, le niveau de douleur et les symptômes de nausée seront régulièrement évalués et traités si nécessaire.

À l’hôpital

Le séjour moyen à l’hôpital pour une mastectomie est de 3 jours, mais si une chirurgie reconstructive est réalisée en même temps, le séjour peut être prolongé. Les patients apprendront des exercices pour minimiser la raideur et la formation de cicatrices, et des conseils seront donnés sur les activités à éviter.

Avant de quitter l’hôpital, les patients recevront des instructions sur :

  • Les médicaments contre la douleur – l’utilisation appropriée des analgésiques sera discutée, et une ordonnance sera fournie pour la gestion de la douleur.
  • Les soins des pansements, des bandages et des drains chirurgicaux, le cas échéant.
  • Ce à quoi s’attendre des points de suture et des agrafes, la plupart étant résorbables et ne nécessitant pas de suivi pour les retirer.
  • Comment reconnaître les signes d’infection et de lymphoedème.
  • Les types d’exercices à pratiquer régulièrement.
  • Quand reprendre le port d’un soutien-gorge normal ou utiliser une prothèse.

Récupération de la mastectomie à la maison

Les délais de guérison varient d’une personne à l’autre, mais la récupération après une mastectomie prend généralement quelques semaines. Cela peut prendre plus de temps si la reconstruction est réalisée lors de la même intervention chirurgicale. Des ecchymoses, un léger gonflement, de la fièvre basse et éventuellement un mal de gorge causé par le tube inséré pendant l’opération peuvent survenir, mais ces symptômes se résolvent souvent en quelques jours.

Les directives générales à suivre à la maison incluent :

  • Repos – il est normal de se sentir fatigué après la chirurgie. Pas besoin de lutter contre cela ; les patients doivent se donner le temps de guérir.
  • Gestion de la douleur – un certain inconfort est à prévoir, donc les médicaments prescrits doivent être pris selon les instructions. Il est crucial d’être honnête sur le niveau de douleur ressenti.
  • Lavage – prendre des bains d’éponge jusqu’à ce que les drains, agrafes et sutures soient retirés.
  • Gestion de la constipation – les médicaments peuvent provoquer la constipation ; il est conseillé d’augmenter l’hydratation et de consommer des aliments riches en fibres.
  • Exercice – continuer à faire de l’exercice selon les recommandations du médecin.
  • Demander de l’aide – solliciter l’assistance de la famille et des amis pour les tâches quotidiennes.

Avec le temps, des « sensations fantômes » ou des « douleurs fantômes » peuvent apparaître. Ces sensations sont normales et surviennent lors de la guérison des nerfs. Elles peuvent se manifester par des picotements ou des démangeaisons, mais finissent généralement par disparaître et ne constituent pas une préoccupation médicale. Les médecins peuvent prescrire des anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’acétaminophène ou l’ibuprofène si ces symptômes persistent.

Les temps de récupération varient, mais en quelques mois, une sensation de normalité devrait revenir. De nombreuses patientes retournent au travail entre 3 et 6 semaines après l’intervention.

Récupération émotionnelle après une mastectomie

Un conseiller discute avec une femme.

La guérison physique après une chirurgie du cancer du sein n’est qu’une partie du processus de rétablissement. Il est normal que les patientes ressentent des émotions intenses :

  • La perte d’un sein ou des deux seins, ainsi que les limitations physiques durant la convalescence.
  • Le succès ou l’échec de l’éradication du cancer, qui peut également avoir un impact émotionnel important.

Les patientes peuvent bénéficier d’un accompagnement psychologique durant le traitement du cancer du sein ou souhaiter consulter leur propre thérapeute.

Mastectomie préventive

Il est de plus en plus courant que des femmes choisissent une mastectomie prophylactique pour réduire le risque de développer un cancer du sein. Ces mastectomies préventives, effectuées dans des cas spécifiques, sont recommandées pour les femmes ayant des antécédents familiaux forts de cancer du sein ou des marqueurs génétiques spécifiques.

Une femme peut envisager une mastectomie prophylactique dans les situations suivantes :

  • Antécédents familiaux importants – si une mère, une sœur ou une fille a eu un cancer du sein, surtout avant 50 ans.
  • Tests positifs pour les mutations BRCA1, BRCA2 ou PALB2 – ces gènes aident normalement à réparer l’ADN endommagé ; leur dysfonctionnement peut favoriser la croissance tumorale.
  • Cancer du sein dans un sein – un antécédent de cancer dans un sein augmente le risque de survenue dans l’autre sein, d’où le terme de mastectomie prophylactique controlatérale.
  • Carcinome lobulaire in situ (LCIS) – une croissance cellulaire anormale qui accroît le risque de cancer du sein.
  • Patients ayant reçu une radiothérapie dans la région thoracique avant 30 ans.
  • Femmes avec des seins denses – le diagnostic de problèmes dans des seins denses est complexe, et les biopsies multiples peuvent augmenter le risque de complications.
  • Femmes présentant des microcalcifications – de minuscules dépôts de calcium dans le sein qui suggèrent fortement la présence d’un cancer.

Selon l’Institut national du cancer, la mastectomie prophylactique chez les femmes à haut risque peut réduire de 90% le risque de développer un cancer du sein.

Recherche et Perspectives Récentes

Au cours des dernières années, la recherche sur la mastectomie a considérablement évolué. De nouvelles études mettent en lumière l’importance de la personnalisation des traitements, en tenant compte des facteurs génétiques et des préférences personnelles des patientes. Par exemple, des recherches récentes ont montré que les patientes qui participent à la prise de décision concernant leur traitement rapportent une meilleure satisfaction et des résultats émotionnels positifs.

De plus, les avancées dans le domaine de la reconstruction mammaire permettent des options plus naturelles et moins invasives. Les techniques de reconstruction immédiate gagnent en popularité, offrant aux patientes une chance de restaurer leur apparence corporelle tout en réduisant les délais de récupération. Selon des études récentes, la satisfaction post-opératoire est significativement plus élevée chez les patientes ayant reçu une reconstruction immédiate par rapport à celles ayant attendu.

Enfin, des recherches sur les thérapies adjuvantes, telles que l’immunothérapie et la thérapie ciblée, montrent des résultats prometteurs pour améliorer les taux de survie et réduire le risque de récidive. Cela souligne l’importance de la prise en charge multidisciplinaire dans le traitement du cancer du sein, reliant oncologues, chirurgiens et spécialistes en santé mentale pour soutenir les patientes tout au long de leur parcours. En 2024, l’objectif reste d’améliorer la qualité de vie des patientes et de leur offrir un soutien holistique.

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