L’agitation psychomotrice se manifeste par une sensation d’agitation anxieuse, poussant une personne à effectuer des mouvements involontaires. Ce phénomène est particulièrement observable chez les individus souffrant de troubles bipolaires, bien qu’il puisse également toucher ceux atteints d’autres pathologies mentales ou neurologiques. En effet, il représente une expression physique de l’anxiété et de la tension mentale.
L’agitation psychomotrice peut se manifester sous diverses formes, allant de légères à plus sévères. Elle se traduit par des mouvements et comportements répétitifs, souvent sans intention consciente, en réponse à une anxiété accrue.
Cet article examine les différentes manières dont l’agitation psychomotrice peut se manifester, ainsi que les troubles de l’humeur qui y sont souvent associés.
Symptômes
L’agitation psychomotrice est éprouvante pour ceux qui en souffrent et suscite souvent des inquiétudes chez leur entourage. Pour le patient, la prise de conscience de ses mouvements ou le fait de réaliser que d’autres les observent peut être déstabilisant.
Connaître les symptômes de l’agitation psychomotrice permet aux personnes concernées de demander de l’aide médicale si nécessaire.
Les individus souffrant d’agitation psychomotrice peuvent ressentir:
- une incapacité à rester assis
- une sensation de raideur corporelle
- une impossibilité à soulager leur tension
- un désespoir à trouver une position confortable
- une anxiété croissante
- des pensées qui s’emballent
- une exaspération
- de l’irritabilité
- des pleurs fréquents
Ces sensations peuvent inciter les personnes touchées à:
- arpenter une pièce
- se tordre les mains
- appuyer sur leurs doigts
- taper du pied
- se mouvoir de manière incessante
- interrompre des tâches de manière abrupte
- parler très rapidement
- déplacer des objets sans raison apparente
- enlever et remettre leurs vêtements
Il est crucial de noter que ces comportements ne sont pas préoccupants en eux-mêmes. Beaucoup de personnes adoptent des gestes répétitifs par habitude.
Cependant, une personne en proie à l’agitation psychomotrice peut exhiber ces comportements de manière:
- incontrôlable
- involontaire
- frénétique
- répétitive
- rapide
- saccadée
- frustrante
Les personnes gravement touchées peuvent aller jusqu’à se blesser, par exemple:
- en mordant leurs lèvres jusqu’à ce qu’elles saignent
- en arrachant la peau de leurs lèvres
- en déchirant la peau autour de leurs ongles
- en mâchant l’intérieur de leurs joues
Causes
Une étude menée en 2008 a mis en lumière le lien dynamique entre l’humeur des individus souffrant de troubles de l’humeur et leurs mouvements. Les signes d’agitation psychomotrice se manifestent souvent par:
- des mouvements rapides ou répétitifs
- des gestes sans but apparent
- des actions involontaires
Ces comportements sont le reflet d’une tentative de l’esprit subconscient de soulager la tension. Souvent, ceux qui souffrent d’agitation psychomotrice ont l’impression que leurs mouvements échappent à leur contrôle.
Cependant, il arrive que l’agitation psychomotrice ne soit pas directement liée à l’anxiété mentale. Une recherche de 2010 a révélé un lien significatif entre ce phénomène et la consommation de nicotine, d’alcool ou de drogues. Dans d’autres cas, l’agitation peut être induite par des médicaments antipsychotiques.
Conditions associées
L’agitation psychomotrice est un symptôme relativement courant chez les personnes diagnostiquées avec un trouble bipolaire. De plus, elle peut également affecter les individus souffrant d’un éventail d’autres pathologies, telles que:
- le trouble de stress post-traumatique (TSPT)
- les crises de panique
- le trouble anxieux généralisé
- la dépression
- la schizophrénie
- le sevrage alcoolique
- la claustrophobie
- la maladie de Parkinson
- les lésions cérébrales traumatiques (TBI)
- la démence
Dans le trouble bipolaire
L’agitation psychomotrice est une caractéristique notable du trouble bipolaire, qui fait partie des troubles de l’humeur. Les personnes atteintes de ce trouble peuvent vivre trois types d’épisodes: maniaque, mixte et dépressif.
L’agitation psychomotrice peut se manifester dans les trois types d’épisodes, bien que sa nature varie selon le type d’épisode:
- Épisode maniaque: L’agitation psychomotrice peut être accompagnée de pensées qui s’emballent. Cette surcharge mentale peut pousser les individus à se mouvoir de manière incontrôlée et à parler rapidement, avec des gestes souvent perçus comme chaotiques.
- Épisode affectif mixte: Dans cette phase, l’individu ressent un mélange de symptômes dépressifs et maniaques. En plus de se sentir très abattu, il peut également ressentir une agitation intense, l’incitant à adopter des gestes répétitifs pour tenter d’évacuer cette tension.
- Épisode dépressif: Lors d’un épisode dépressif, les personnes peuvent se sentir extrêmement abattues et désespérées. Bien qu’elles puissent présenter des signes d’agitation psychomotrice, ces mouvements sont souvent motivés par un sentiment de désespoir plutôt que par de l’irritabilité.
La gestion
Si une personne éprouve de l’agitation psychomotrice ou connaît quelqu’un qui en souffre, il est conseillé de consulter un médecin. Ce dernier peut identifier la cause de l’agitation et fournir des recommandations sur la meilleure manière de la gérer.
Lorsque l’agitation psychomotrice résulte d’une réaction à un médicament, un médecin peut prescrire une alternative. Si elle est liée à un problème de santé mentale, le professionnel de santé peut orienter le patient vers le traitement adéquat.
La plupart des troubles mentaux associés à l’agitation psychomotrice sont traités par pharmacothérapie. Le choix des médicaments dépendra de la pathologie. Les traitements pour le trouble bipolaire peuvent inclure des stabilisateurs de l’humeur et des antipsychotiques.
Des recherches effectuées en 2013 indiquent que les benzodiazépines peuvent également être efficaces pour soulager l’agitation psychomotrice, notamment dans les cas de psychose, qui peuvent toucher des individus atteints de troubles bipolaires ou de schizophrénie.
En complément du traitement médicamenteux, consulter un thérapeute peut aider les individus à mieux gérer les troubles mentaux associés à l’agitation psychomotrice.
De plus, intégrer certains changements de style de vie dans leur routine peut aider à réduire l’anxiété:
- une activité physique régulière
- la pratique du yoga et de la méditation
- des exercices de respiration profonde
Lorsque quelqu’un est confronté à un problème de santé mentale, ces changements de mode de vie sont plus efficaces lorsqu’ils sont combinés avec les traitements prescrits par un médecin.
Perspective
Il est normal de ressentir de l’inquiétude face à l’agitation psychomotrice, mais celle-ci peut être gérée efficacement avec le traitement approprié.
Chercher un traitement pour l’agitation psychomotrice peut aider à aborder d’autres aspects de la santé mentale d’un individu. Il se peut qu’une condition sous-jacente nécessite un diagnostic ou un traitement complémentaire.
Un traitement précoce de l’agitation psychomotrice constitue la meilleure stratégie pour réduire son impact sur la vie quotidienne.
Dernières recherches sur l’agitation psychomotrice (2024)
Les études récentes de 2024 ont mis en avant l’importance croissante de la compréhension des mécanismes neurologiques derrière l’agitation psychomotrice. Des chercheurs ont démontré que les déséquilibres dans les neurotransmetteurs, principalement la dopamine et la sérotonine, jouent un rôle crucial dans l’émergence de ce trouble. Parallèlement, des avancées dans les approches thérapeutiques, notamment l’intégration de thérapies cognitives et comportementales, ont montré des résultats prometteurs pour aider les patients à gérer leurs symptômes.
Les nouvelles données statistiques révèlent également une augmentation significative des cas d’agitation psychomotrice chez les jeunes adultes, soulignant la nécessité d’une attention particulière à cette tranche d’âge. En outre, des études longitudinales explorent l’impact des techniques de pleine conscience et de réduction du stress sur la fréquence et l’intensité des épisodes d’agitation psychomotrice, suggérant des approches complémentaires pour une gestion efficace.