L’euthanasie et le suicide médicalement assisté se réfèrent à une action délibérée dans le but de mettre fin à une vie, afin de soulager des souffrances persistantes. Ces pratiques soulèvent des questions éthiques, légales et émotionnelles complexes, qui méritent d’être examinées en profondeur.
Dans la plupart des pays, l’euthanasie est contraire à la loi et peut entraîner une peine d’emprisonnement. Aux États-Unis, la législation varie d’un État à l’autre, ce qui rend la question encore plus délicate.
L’euthanasie a longtemps été un sujet controversé et émotif, suscitant des débats passionnés au sein de la société.
Euthanasie et suicide assisté
Les définitions de l’euthanasie et du suicide assisté varient. Une distinction utile est la suivante :
- Euthanasie : Un médecin est autorisé par la loi à mettre fin à la vie d’une personne par des moyens indolores, aussi longtemps que le patient et sa famille sont d’accord.
- Suicide assisté : Un médecin aide un patient à se suicider s’il le demande.
Euthanasie volontaire et involontaire
L’euthanasie peut également être considérée comme volontaire ou involontaire. L’euthanasie volontaire est effectuée avec le consentement du patient. Actuellement, elle est légale en Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Suisse et dans les États de l’Oregon et de Washington aux États-Unis.
À l’inverse, l’euthanasie involontaire est pratiquée sans consentement, la décision étant prise par une autre personne, souvent parce que le patient est incapable de donner son accord.
Euthanasie passive et active
Il existe deux classifications procédurales de l’euthanasie :
- Euthanasie passive : Cela se produit lorsque les traitements qui maintiennent la vie sont retirés. Les définitions peuvent être floues, car certains peuvent considérer l’administration de fortes doses d’analgésiques comme une forme d’euthanasie passive, même si l’intention n’est pas de provoquer la mort.
- Euthanasie active : Cela implique l’utilisation de substances létales ou de moyens directs pour mettre fin à la vie d’un patient, que ce soit par le patient lui-même ou par un tiers.
L’euthanasie active est souvent au centre de controverses, engendrant des débats moraux, éthiques et religieux.
Qu’est-ce que le suicide assisté?
Le suicide assisté est défini de plusieurs manières. Une définition courante est : « Aider intentionnellement une personne à se suicider en fournissant des médicaments pour l’auto-administration, à la demande volontaire et compétente de cette personne. »
Certaines définitions ajoutent que cela doit être fait « afin de soulager la souffrance intraitable ».
Le rôle des soins palliatifs
Étant donné que la douleur est souvent le signe le plus visible de souffrance persistante, les personnes atteintes de maladies graves, comme le cancer, reçoivent fréquemment des soins palliatifs. Les opioïdes sont souvent utilisés pour gérer la douleur, mais ils comportent aussi des effets secondaires tels que somnolence, nausées et risque de dépendance.
Il est crucial de peser les avantages des soins palliatifs, qui peuvent parfois rendre l’euthanasie inutile.
Refuser le traitement
Dans de nombreux pays, y compris aux États-Unis, un patient a le droit de refuser un traitement proposé, tant qu’il est totalement informé et jugé compétent pour prendre cette décision.
Histoire
L’argument contre l’euthanasie et le suicide assisté repose souvent sur le serment d’Hippocrate, un engagement pris par les médecins depuis environ 2 500 ans.
Le serment d’Hippocrate
Le serment original stipule notamment : « Je ne donnerai pas un médicament mortel à quiconque le demande, et je ne ferai aucune suggestion à cet effet. »
Bien que des variantes modernes existent, certains estiment que le serment d’Hippocrate est désormais obsolète, compte tenu des évolutions de la médecine et des attentes sociétales.
L’euthanasie aux États-Unis
Aux États-Unis, le débat sur l’euthanasie remonte aux années 1800, avec la première loi anti-euthanasie adoptée à New York en 1828. Au fil des décennies, les perceptions et les lois ont évolué.
L’émergence de l’anesthésie au 20e siècle a marqué un tournant dans la discussion sur l’euthanasie. En 1994, l’Oregon a été le premier État à légaliser le suicide assisté par un médecin, un modèle qui a ensuite été suivi par d’autres États.
Des décisions judiciaires et des initiatives législatives ont façonné le paysage actuel, illustrant les tensions entre éthique médicale et droits des patients.
Controverse
Le débat sur l’euthanasie et le suicide assisté est riche en arguments des deux côtés. Voici quelques points souvent soulevés :
Arguments pour
- Liberté de choix : Les défenseurs estiment que le patient devrait avoir le droit de faire ses propres choix concernant sa vie et sa mort.
- Qualité de vie : Seul le patient sait ce qu’il endure réellement et comment sa maladie affecte sa qualité de vie.
- Dignité : Chaque individu mérite de mourir avec dignité, sans souffrance prolongée.
- Témoins : Beaucoup de ceux qui ont été témoins de la souffrance de leurs proches soutiennent l’idée de la mort assistée.
- Ressources : Il serait plus judicieux de concentrer les ressources médicales sur ceux qui souhaitent vivre.
- Humain : Permettre à une personne de mettre fin à ses souffrances est souvent perçu comme un acte de compassion.
- Réflexion sur les animaux : La société accepte souvent de mettre fin à la souffrance d’un animal, pourquoi pas pour un humain ?
Arguments contre
- Rôle du médecin : Les médecins peuvent hésiter à compromettre leur serment et leur rôle de soignant.
- Arguments moraux et religieux : Pour plusieurs religions, l’euthanasie est perçue comme moralement inacceptable.
- Compétence du patient : La question de la capacité mentale du patient est cruciale ; déterminer cette compétence n’est pas toujours simple.
- Pression sociale : Les patients peuvent se sentir comme un fardeau pour leurs proches et être psychologiquement poussés à consentir.
- Maladie mentale : Des troubles tels que la dépression peuvent influencer la demande de suicide assisté.
- Pente glissante : Il existe un risque que l’euthanasie s’étende à des groupes de patients qui ne sont pas en phase terminale.
- Soins palliatifs : De bons soins palliatifs peuvent rendre l’euthanasie superflue.
- Régulation : La mise en place d’une régulation adéquate de l’euthanasie est un défi complexe.
Statistiques
Les opinions sur l’euthanasie et le suicide assisté semblent évoluer vers un soutien croissant. Une enquête menée en 2013 a révélé que 65 % des répondants dans 74 pays s’opposaient au suicide assisté, bien que certains pays aient montré un soutien majoritaire.
Aux États-Unis, des sondages récents, comme celui de Gallup en 2017, montrent que 73 % des Américains soutiennent l’euthanasie, et 67 % sont en faveur du suicide assisté par un médecin. Fait intéressant, la répartition des opinions varie selon les affiliations religieuses et politiques.
Combien de personnes meurent chaque année?
Dans les pays où l’euthanasie ou le suicide assisté sont légaux, ces pratiques représentent entre 0,3 et 4,6 % des décès, avec une majorité des cas liés au cancer. Dans les États de l’Oregon et de Washington, moins de 1 % des médecins pratiquent le suicide assisté chaque année.
Perspectives d’avenir
Les discussions autour de l’euthanasie et du suicide assisté continueront d’évoluer, influencées par des recherches récentes et des témoignages personnels. En 2024, des études récentes montrent que l’acceptation croissante de ces pratiques pourrait conduire à des changements législatifs dans d’autres régions. Les données indiquent que les patients recherchent de plus en plus des options pour mettre fin à leurs souffrances avec dignité, et les soins palliatifs continuent de jouer un rôle crucial dans cette équation.
Des recherches récentes ont également souligné l’importance d’une discussion ouverte et honnête entre les patients, les médecins et les familles sur les choix de fin de vie, garantissant que chacun soit informé et soutenu dans ses décisions. L’équilibre entre respect des droits individuels et protection des plus vulnérables reste un défi constant dans ce domaine délicat.