L’hépatite C est une maladie infectieuse qui affecte le foie et est causée par le virus de l’hépatite C, communément nommé VHC. L’hépatite C aiguë se manifeste lorsque l’infection survient entre deux semaines et six mois après l’exposition au virus.
Bien que l’hépatite C aiguë puisse évoluer vers une forme plus grave, appelée hépatite C chronique, cela n’est pas systématique. En effet, certaines personnes parviennent à éliminer le virus de leur organisme et guérissent spontanément.
Un grand nombre de personnes atteintes d’hépatite C aiguë ne réalisent pas qu’elles sont malades, car cette infection est souvent asymptomatique.
Dans cet article, nous allons explorer les symptômes potentiels, les modes de transmission de la maladie et les traitements disponibles pour y faire face.
Hépatite C aiguë vs chronique
L’hépatite C aiguë est une infection à court terme qui se manifeste dans les deux premières semaines à six mois suivant l’infection par le VHC.
Environ 20 à 40 % des personnes infectées réussissent à éliminer le virus durant cette période et guérissent sans traitement.
Cependant, pour la majorité des individus, le virus persiste dans l’organisme, entraînant le développement d’une hépatite C chronique.
Cette forme chronique peut avoir des conséquences graves, notamment des lésions hépatiques à long terme, telles que la fibrose, l’insuffisance hépatique, le cancer du foie, voire le décès.
Symptômes
Environ 70 à 80 % des personnes atteintes d’hépatite C aiguë ne présentent généralement aucun symptôme.
Cependant, certaines personnes peuvent développer des symptômes, allant de légers à sévères, peu après l’infection. Ces symptômes apparaissent habituellement 6 à 7 semaines après l’infection et peuvent inclure :
- jaunissement des yeux et de la peau
- nausées
- vomissements
- fièvre légère
- fatigue excessive
- urine foncée
- perte de poids
- anorexie
- douleur dans le côté supérieur droit de l’abdomen
- stools de couleur blanche ou argile
- perte d’appétit
- douleurs articulaires
Causes et transmission
L’hépatite C aiguë peut survenir après qu’une personne a été exposée au VHC par diverses voies.
La principale voie de transmission est le contact avec le sang d’une personne infectée, souvent dû au partage d’aiguilles lors de l’injection de drogues.
Certaines personnes, notamment les professionnels de santé, peuvent également être infectées par :
- des blessures causées par des aiguilles ou d’autres objets tranchants
- des seringues
- du matériel contaminé
Le VHC peut également être transmis d’une mère à son enfant durant la grossesse.
Bien que moins fréquentes, d’autres voies de transmission incluent :
- le partage d’objets personnels, tels que des rasoirs ou des brosses à dents
- les tatouages ou piercings effectués avec du matériel non stérilisé
- les rapports sexuels avec une personne porteuse du virus
Il est important de noter que le VHC ne se transmet pas par des gestes quotidiens comme les baisers, les accolades, la toux, les éternuements, la prise de mains, le partage de couverts ou l’allaitement. Il n’est pas non plus transmis par la nourriture ou l’eau.
Quand voir un médecin
Il est conseillé de consulter un médecin pour un dépistage de l’hépatite C si :
- vous avez récemment été en contact avec le sang d’une personne infectée
- vous souffrez d’une maladie du foie ou si vos tests hépatiques sont anormaux
- vous êtes un utilisateur actuel ou ancien de drogues injectables, même si cela remonte à quelques années
- vous êtes porteur du VIH
Les professionnels de la santé ayant été exposés au sang de patients par piqûre d’aiguille ou autre objet tranchant doivent également envisager un dépistage.
Le diagnostic d’hépatite C repose sur des tests sanguins.
Un premier test peut détecter des anticorps anti-VHC, qui sont des protéines produites par le système immunitaire en réponse à une infection.
Un second test peut rechercher le matériel génétique du virus, confirmant ainsi les résultats du premier test.
Si le diagnostic d’hépatite C est positif, le médecin peut recommander un autre test pour évaluer les niveaux d’enzymes hépatiques et déterminer l’étendue des dommages au foie.
Ce test permet de distinguer l’hépatite C aiguë de l’hépatite C chronique et d’orienter le traitement approprié.
Traitement
L’hépatite C aiguë est une maladie traitable. L’objectif du traitement est de réduire le risque de développer une hépatite C chronique et de prévenir la transmission du virus, tout en soulageant les symptômes.
Cependant, en raison de l’absence de symptômes chez de nombreux patients, beaucoup ne reçoivent ni diagnostic ni traitement.
La meilleure approche pour traiter l’hépatite C aiguë et le moment de début du traitement restent encore à clarifier.
Certains médecins choisissent de retarder le traitement pendant les six premiers mois suivant le diagnostic, afin d’évaluer si le corps parvient à éliminer le virus. Si tel est le cas, le traitement n’est pas nécessaire.
Si le médecin décide de commencer le traitement après six mois d’infection, les recommandations sont similaires à celles de l’hépatite C chronique.
Les médicaments peuvent inclure :
- Interféron pégylé (pegIFN) : Ce traitement aide à renforcer la réponse immunitaire de l’organisme face aux infections.
- Ribavirine : Ce médicament empêche la multiplication du virus de l’hépatite C dans l’organisme.
- Antiviraux à action directe (AAD) : Ils bloquent des étapes spécifiques du cycle de vie du virus, freinant ainsi sa réplication.
Les patients recevant un traitement pour l’hépatite C aiguë peuvent prendre un ou plusieurs de ces médicaments pendant une durée pouvant aller jusqu’à 24 semaines.
Facteurs de risque
Certaines personnes présentent un risque accru de contracter l’hépatite C, notamment si :
- elles ont injecté des drogues par le passé
- elles sont des professionnels de la santé manipulant du sang
- elles ont une infection sexuellement transmissible, comme le VIH
- elles sont nées d’une mère atteinte d’hépatite C
D’autres groupes à risque, bien que moins exposés, incluent :
- les personnes recevant des transfusions sanguines ou des greffes d’organes
- les personnes ayant des relations sexuelles avec une personne porteuse du virus
- les personnes ayant de nombreux partenaires sexuels
- les personnes se faisant tatouer ou percer avec du matériel non stérile
- les personnes partageant des objets personnels comme des rasoirs ou des brosses à dents
La prévention
Actuellement, il n’existe pas de vaccin pour prévenir l’hépatite C, bien que des recherches soient en cours. Les recommandations préventives incluent :
- ne pas partager d’aiguilles ou d’articles personnels
- éviter tout contact direct avec le sang ou les produits sanguins
- pratiquer des rapports sexuels protégés
- s’assurer que tout le matériel utilisé pour le tatouage ou le perçage a été stérilisé
Les chercheurs suggèrent qu’un traitement précoce avec des AAD pourrait également constituer une mesure préventive efficace pour réduire le risque de transmission de l’hépatite C. D’autres études sont en cours pour explorer cette hypothèse.
Nouvelles Perspectives en 2024
Les avancées récentes dans la recherche sur l’hépatite C révèlent que 20 à 40 % des personnes infectées par le VHC réussissent à éliminer le virus sans traitement, évitant ainsi le développement d’une hépatite C chronique. Pour celles qui développent une forme chronique, les progrès des traitements antiviraux ont considérablement amélioré les taux de guérison, atteignant jusqu’à 95 % avec les nouvelles thérapies.
Des études récentes montrent également que l’identification précoce de l’hépatite C aiguë, combinée à un traitement rapide, peut non seulement réduire la transmission, mais également prévenir les complications graves liées à la maladie hépatique chronique. La sensibilisation et le dépistage ciblé dans les populations à risque sont essentiels pour endiguer cette épidémie.
Il est crucial que les professionnels de santé restent informés des derniers développements cliniques et des recommandations de traitement afin de fournir les meilleurs soins possibles aux patients atteints d’hépatite C. La collaboration entre médecins et chercheurs est primordiale pour améliorer les résultats et réduire l’impact de cette maladie sur la santé publique.