La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale redoutable, causée par le flavivirus, qui peut entraîner une forte fièvre, des saignements cutanés et des dommages cellulaires au foie et aux reins. Lorsque suffisamment de cellules hépatiques sont détruites, cela conduit à une affection connue sous le nom de jaunisse, où la peau et les yeux prennent une coloration jaunâtre.
Cette maladie aiguë et systémique se manifeste de manière soudaine et affecte l’ensemble du corps. Le virus se propage principalement par les moustiques, notamment les espèces Aedes et Haemogogus.
La fièvre jaune est principalement endémique dans les régions tropicales et subtropicales de l’Amérique du Sud, certaines zones des Caraïbes et l’Afrique. Bien qu’elle soit peu fréquente chez les voyageurs américains, il est crucial de rester informé.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2013, on estimait qu’il y avait entre 84 000 cas graves de fièvre jaune avec un nombre de décès variant entre 29 000 et 60 000. Environ 90 % de ces cas se produisent sur le continent africain.
Actuellement, une épidémie se propage au Brésil, poussant les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) à émettre une alerte de niveau 2 pour les voyageurs.
Faits rapides sur la fièvre jaune
Voici quelques points clés concernant la fièvre jaune. Plus de détails et d’informations à l’appui sont dans l’article principal.
- La fièvre jaune est transmise par les moustiques.
- Elle peut causer une forte fièvre et des dommages aux organes, pouvant être fatale.
- Il n’existe pas de traitement spécifique, les soins étant uniquement de soutien.
- Les voyageurs se rendant dans les zones touchées doivent vérifier leur besoin de vaccination.
- Certains pays peuvent exiger un certificat d’immunisation pour l’entrée.
Transmission
Les moustiques sont les principaux vecteurs de la fièvre jaune, pouvant affecter tant les singes que les humains.
Un moustique qui pique un singe infecté peut ensuite transmettre le virus à un humain, ce qui peut entraîner des épidémies sur le territoire.
Après avoir contracté la maladie, un individu développe généralement une immunité durable, ce qui réduit les risques de réinfection.
La fièvre jaune se manifeste fréquemment dans les zones forestières, où vivent des singes infectés et les moustiques, facilitant ainsi sa propagation.
Symptômes
La plupart des personnes infectées par la fièvre jaune ne présentent pas de symptômes, ou ceux-ci sont très légers.
La période d’incubation de la maladie varie de 3 à 6 jours, ce qui signifie qu’il faut ce temps pour que les signes et symptômes apparaissent après l’infection.
La transmission de la maladie ne se fait pas d’une personne à une autre; seuls les moustiques infectés peuvent propager le virus.
Les symptômes caractéristiques de la fièvre jaune comprennent une température élevée, un pouls lent, une albuminurie, une jaunisse, une congestion faciale ainsi que des hémorragies.
Les signes et symptômes se divisent en deux phases:
Au début, lors de la phase aiguë, une personne peut ressentir:
- des douleurs musculaires, en particulier dans le dos et les genoux
- une fièvre élevée
- des vertiges
- un mal de tête
- une perte d’appétit
- des nausées
- des frissons
- des vomissements
Ces symptômes disparaissent généralement au bout de 7 à 10 jours.
Cependant, environ 15 % des personnes évoluent vers une seconde phase, appelée stade toxique, où les symptômes s’aggravent et peuvent mettre la vie en danger.
Les manifestations de cette phase incluent:
- une fièvre récurrente
- des douleurs abdominales
- des vomissements, parfois avec du sang
- une fatigue extrême
- un ictère, donnant une teinte jaunâtre à la peau et aux yeux
- une insuffisance rénale
- une insuffisance hépatique
- des hémorragies
- des troubles de la conscience, des convulsions et parfois un coma
- des arythmies cardiaques
- des saignements du nez, de la bouche et des yeux
Entre 20 % et 50 % des personnes développant des symptômes de stade toxique décèdent dans les deux semaines suivant l’apparition des symptômes.
Dans ce laps de temps, la fièvre jaune se révèle mortelle chez près de la moitié des individus atteints de la phase toxique.
Les patients qui survivent ne subissent généralement pas de dommages organiques et obtiennent une immunité à long terme.
Causes et facteurs de risque
Le flavivirus est l’agent responsable de la fièvre jaune.
La transmission se fait principalement par la piqûre de moustiques, en particulier le moustique Aedes aegypti, qui devient infecté en piquant un humain ou un singe porteur du virus. Un moustique infecté reste vecteur du virus durant toute sa vie.
En dehors des moustiques, les seuls autres hôtes identifiés du virus sont les primates et les humains.
Le flavivirus est souvent endémique chez les singes vivant dans la canopée des jungles, notamment en Afrique et en Amérique du Sud.
Si un moustique infecté transmet le virus à une personne dans la jungle, celle-ci peut devenir un nouveau vecteur en retournant dans sa communauté, infectant d’autres individus.
Toute personne se rendant dans une zone où le virus est présent court un risque d’infection.
Ces zones incluent diverses parties de l’Afrique, en particulier l’Afrique subsaharienne, ainsi que certaines régions d’Amérique du Sud et des Caraïbes.
Les voyageurs doivent s’informer sur la nécessité d’une vaccination avant de se rendre dans ces zones. Un vaccin administré 10 à 14 jours avant le départ offre une protection efficace contre la maladie.
Diagnostic
Le diagnostic de la fièvre jaune repose sur la détection des signes cliniques et sur des examens sanguins.
Un test sanguin est indispensable, car plusieurs autres maladies présentent des symptômes similaires.
Parmi ces maladies, on trouve:
- la dengue
- la leptospirose
- le paludisme
- l’empoisonnement
- la typhoïde
- l’hépatite virale
- d’autres fièvres hémorragiques virales
Le test sanguin peut confirmer la présence du virus ou détecter les anticorps produits par l’organisme en réponse à l’infection. De plus, il peut révéler une leucopénie, un autre indice d’infection.
Les méthodes de test incluent l’ELISA (dosage immuno-enzymatique) et la PCR (réaction en chaîne par polymérase).
Les résultats peuvent nécessiter plusieurs jours pour être obtenus.
Traitement
Actuellement, il n’existe pas de traitement antiviral spécifique pour la fièvre jaune, d’où l’importance des soins de soutien en milieu hospitalier.
Ces soins incluent la réhydratation, l’administration d’oxygène, le maintien d’une pression artérielle adéquate, la transfusion sanguine en cas de pertes, la dialyse en cas d’insuffisance rénale, et le traitement des infections secondaires.
Dans certains cas, une transfusion de plasma peut être nécessaire pour compenser la perte de protéines essentielles à la coagulation.
Il est crucial de protéger le patient des piqûres de moustiques. Si un moustique pique un patient, il risque d’être infecté à son tour et de propager la maladie.
L’usage d’aspirine ou d’AINS est à éviter en raison du risque hémorragique accru.
En 2014, une étude a révélé que des modifications dans le compte des globules blancs pourraient indiquer un signe précoce de fièvre jaune fatale, ce qui pourrait améliorer les diagnostics et les traitements futurs.
Prévention
Historiquement, la fièvre jaune a ravagé de nombreuses communautés, y compris aux États-Unis et en Europe. Au milieu du 20ème siècle, un vaccin sûr et efficace a été développé pour prévenir cette maladie.
Vaccination
Toute personne voyageant dans une région où la fièvre jaune est endémique doit être vaccinée au moins 10 à 14 jours avant son départ.
Certaines nations exigent un certificat de vaccination valide pour l’entrée sur leur territoire.
Une unique dose de vaccin peut offrir une protection d’au moins 10 ans, et potentiellement à vie.
Les effets secondaires peuvent inclure:
- des maux de tête
- des fièvres légères
- des douleurs musculaires
- de la fatigue
- une douleur au site d’injection
- dans de très rares cas, les nourrissons et les personnes âgées peuvent développer des réactions plus sévères, comme l’encéphalite
Le vaccin est considéré comme sûr pour les individus âgés de 9 mois à 60 ans.
Les groupes suivants ne devraient pas se faire vacciner:
- les enfants de moins de 9 mois, sauf en cas de risque inévitable
- les femmes enceintes, sauf si le risque est inévitable
- les mères allaitantes
- les personnes allergiques aux œufs
- les personnes immunodéprimées, à moins que le risque de fièvre jaune soit inévitable, y compris celles vivant avec le VIH ou recevant un traitement de chimiothérapie ou radiothérapie
Tout patient âgé de plus de 60 ans devrait consulter un médecin pour discuter de la vaccination.
Il est essentiel que les voyageurs soient vaccinés pour renforcer leur protection et éviter la transmission de la maladie. Certaines autorités d’immigration peuvent refuser l’entrée à ceux qui ne présentent pas un certificat valide.
Après 30 jours, 99 % des personnes vaccinées bénéficient d’une protection optimale.
Protection contre les moustiques
Pour minimiser l’exposition aux moustiques, les experts recommandent:
- De préférence, éviter les activités de plein air à l’aube, au crépuscule et en début de soirée, périodes où les moustiques sont les plus actifs.
- Couvrir la peau le plus possible, en optant pour des vêtements à manches longues et des pantalons longs dans les zones à risque.
- Rester à l’intérieur dans des lieux climatisés et bien protégés par des moustiquaires.
- Appliquer un répulsif contenant de la perméthrine sur les vêtements, les chaussures et les équipements de camping, mais pas directement sur la peau.
Les répulsifs cutanés contenant du DEET ou de la picaridine offrent une protection prolongée contre les moustiques.
Plus la concentration est élevée, plus l’effet est durable.
Évitez d’appliquer du DEET sur les mains des jeunes enfants ou des nourrissons de moins de 2 mois; préférez une moustiquaire pour les protéger dans leur poussette.
Selon les CDC, l’huile de citron eucalyptus procure une protection comparable à celle du DEET à concentration égale.
Toutefois, elle est déconseillée aux enfants de moins de 3 ans.
Perspective
La majorité des individus infectés ne développent pas de symptômes, mais ceux qui en souffrent peuvent ressentir une fatigue et une faiblesse prolongées.
Parmi les cas sévères, le taux de mortalité oscille entre 20 et 50 %.
Pour conclure, la fièvre jaune demeure une menace sérieuse, mais avec la vaccination et les précautions adéquates, nous pouvons réduire considérablement les risques associés à cette maladie.
Recherche et Avancées
Les efforts de recherche sur la fièvre jaune se poursuivent, avec un accent accru sur le développement de nouveaux vaccins et traitements. Une étude récente a démontré que des approches innovantes, telles que les vaccins basés sur l’ARNm, pourraient offrir une protection plus rapide et plus efficace contre le virus. De plus, des chercheurs explorent l’utilisation d’antiviraux qui pourraient inhiber la réplication du virus, offrant ainsi une nouvelle avenue pour le traitement des patients atteints de formes sévères de la maladie.
Des statistiques récentes indiquent une augmentation des cas signalés dans certaines régions, ce qui souligne l’importance de la surveillance épidémiologique et de la vaccination dans les zones à risque. Les autorités de santé publique continuent de sensibiliser la population sur la nécessité de se faire vacciner avant de voyager dans des zones endommagées par la fièvre jaune, garantissant ainsi un voyage plus sûr.